Les reliques sacrées d'Hitler
or.
Il y avait aussi la question de lâimmersion des joyaux de la Couronne dans le lac, une éventualité qui avait éveillé les soupçons de Horn depuis que Rosenthal lui en avait parlé. Il nâétait pas logique que le trésor ait été immergé dans le lac, alors que de lâor et dâautres objets de valeur nazis avaient été cachés dans des endroits facilement accessibles, sous des lames de plancher dans une scierie du Tyrol par exemple, ou sous des rochers dans les Alpes.
« Comment les agents nazis les auraient-ils récupérés ? demanda-t-il à Rosenthal. Comment savoir si les conteneurs resteraient étanches et si lâeau nâendommagerait pas les objets ? »
Rosenthal joua alors lâavocat du diable en avançant quâHimmler avait fait sceller les conteneurs en cuivre dans des caisses en zinc pour avoir une double couche de protection.
« Et dâailleurs, ajouta Rosenthal, les joyaux de la Couronne nâont rien à voir avec les autres trésors. Ils prendront de lâimportance seulement quand le mouvement de résistance ou un Reich néonazi sera revenu au pouvoir. »
Rosenthal avait raison. Les joyaux de la Couronne nâétaient pas des biens monnayables, susceptibles dâacheter des gardes pour libérer un prisonnier de guerre, ou se procurer des vivres et des armes au marché noir. Leur valeur intrinsèque en faisait des objets destinés à lâhomme qui serait roi, au nouvel empereur du Reich. Un tel dirigeant, arrivé au pouvoir, pourrait probablement ordonner de vider le lac, ou envoyer des équipes de plongée pour remonter la Mercedes.
Horn nâétait toujours pas convaincu que le trésor se trouvait là où Rosenthal le disait depuis le début. Toutefois, son problème immédiat était de savoir quoi faire à ce propos. Une équipe de plongeurs de la Navy était déjà en train dâexplorer le lac Zell. De toute façon, il était peu probable que Horn, au cours des neuf derniers jours de son enquête, puisse retracer le déplacement dâun officier de la Gestapo toujours non identifié entre Nuremberg et Zell am See.
Horn décida de retourner à Nuremberg. Lâhistoire que les deux conseillers municipaux avaient racontée était vraisemblable, à un point près. Aucun officiel de la ville, il en était certain, nâaurait confié un trésor historique de lâimportance des joyaux de la Couronne à un officier de grade incertain et de nom inconnu. Qui plus est, les édiles municipaux en Allemagne étaient réputés pour leur respect maniaque des procédures administratives. Même si le maire leur avait spécifiquement demandé de ne pas garder de trace de ce qui serait leur dernier rendez-vous dans le bunker, Fries et Schmeissner se seraient souvenus de la date du transfert. Quel autre aspect de lâhistoire cachaient-ils ? Et qui protégeaient-ils ? Spacil lui-même ? Ou peut-être, comme lâavait dit Troche, une secte teutonique clandestine spécialement chargée de protéger les symboles du passé du Reich et de les préserver pour le futur ?
àpart ce que les conseillers municipaux pouvaient savoir en plus, tout ce que Horn avait appris jusquâà présent â dâaprès ses discussions avec Troche, sa brève mais écÅurante visite à la crypte dâHimmler et les rapports dâenquêtes du CIC â prouvait lâimportance des trésors du Saint Empire pour Hitler. Il fallait quâil suive la seule piste qui lui restait. Tant que des nazis ou des néonazis auraient encore en leur possession ces symboles dynastiques, lâombre dâun IV e Reich serait toujours menaçante.
« Jâai une idée, dit-il à Rosenthal. Je vais faire peur aux deux conseillers municipaux de Nuremberg pour quâils crachent tout ce quâils ont sur la conscience.
â Comment vas-tu faire ? »
Horn dit quâil avait un plan, un stratagème sorti tout droit du propre traité dâéchecs de Rosenthal. Il fallait quâil passe à lâattaque. Tout ce que Felix aurait à faire serait de persuader Gutierrez de transférer lâOberführer Spacil à Camp King Ã
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