Les reliques sacrées d'Hitler
un ensemble cohérent.
Lâinformation la plus incroyable livrée par Spacil portait sur les derniers jours dâHitler à Berlin et les plans dâHimmler pour une résurgence néonazie. Spacil prétendait quâHitler nâétait pas mort dans son bunker. Profitant de la nuit et habillé en civil, il avait été secrètement évacué de Berlin dans un petit avion. Le corps partiellement brûlé dâun sosie avait été laissé derrière lui pour tromper les Russes.
Spacil disait également quâon lui avait remis un important ensemble de valeurs en plus des espèces, de lâor et des bijoux, afin de les cacher pour le Reich. Parmi les trésors se trouvait le dernier uniforme que le Führer avait porté dans son bunker, ses journaux intimes, les bijoux dâEva Braun et une importante correspondance personnelle entre Braun et Hitler. Il affirmait que le Führer et sa maîtresse avaient failli disparaître quand lâavion les transportant sâétait écrasé non loin de Berlin, mais on était finalement venu à leur secours et des agents secrets les avaient mis à lâabri au château de Fischhorn.
Beaucoup plus intéressant pour Horn et Rosenthal, Spacil prétendait détenir des informations de première main concernant lâendroit où étaient cachés les joyaux de la Couronne. Lors dâune réunion à Berlin le 1 er avril avec Kaltenbrunner, le chef de la Gestapo Heinrich Müller et les chefs dâétat-major du RSHA, Spacil avait appris que, sur ordre du Reichsführer-SS, les trésors les plus précieux de la collection du Saint Empire avaient été transportés de Nuremberg au château de Fischhorn par un agent de la Gestapo. Là , une fois chargés dans la Mercedes personnelle dâHimmler, on les avait immergés à lâextrémité sud du lac Zell.
20
Le butin nazi
30Â juillet 1945
H orn et Rosenthal passèrent le reste de la journée à lire les rapports les plus divers du CIC, détaillant par le menu les enquêtes approfondies sur des officiers nazis et les agents secrets suspectés de résistance, les chasses au trésor autour du château de Fischhorn et de Zell am See, et les résumés dâinterrogatoires sây rapportant. Les enquêtes concernant Spacil et ses comparses du RSHA allaient sans aucun doute se poursuivre pendant des années, mais Horn et Rosenthal en avaient déjà suffisamment lu pour comprendre pourquoi le CIC nâavait pas partagé ses informations avec les autres services de renseignements, et pourquoi, sauf extraordinaire, une fois la chasse aux trésors terminée, leurs enquêtes, et peut-être même la sienne concernant les joyaux de la Couronne, ne seraient jamais rendues publiques.
Après de telles révélations, les sujets de conversation ne leur manquèrent pas ce soir-là quand ils regagnèrent Camp Freising à une heure tardive et quâils comparèrent leurs notes. Il nâétait pas question de faire la moindre cuisine pour le dîner, ni de se détendre autour dâune bouteille de vin ou en jouant aux échecs, pas plus que de mettre Joséphine Baker sur le Victrola. Ils passèrent la soirée à commenter leurs découvertes et à méditer sur lâintérêt que les services de renseignements américains dans leur ensemble portaient à lâAllemagne dâaprès-guerre.
Les documents quâils avaient étudiés avaient mis Rosenthal de très mauvaise humeur, ce qui nâétait pas son genre. Le Bureau II était la division qui avait contraint sa famille à abandonner sa demeure de Munich et sa librairie, et les deux haut gradés nazis que Spacil avait retrouvés au château de Fischhorn â le chef de la Gestapo Heinrich Müller et lâadministrateur du RSHA, lâOberführer Friedrich Panzinger, toujours recherché par les Alliés â étaient directement responsables de lâexécution des oncles, des tantes et des cousins de Rosenthal. Et ce nâétait pas tout. Les archives du CIC soulevaient des points troublants concernant la façon dont les renseignements étaient obtenus et utilisés dans lâAllemagne dâaprès-guerre. Les activités du CIC nâétaient pas
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