Les reliques sacrées d'Hitler
Francfort.
Rosenthal ne trouvait pas que câétait une manÅuvre très réaliste. Gutierrez ne laisserait jamais Horn interroger Spacil sans un ordre direct de lâUSFET. Seul le CIC était autorisé à lâapprocher.
« Je ne vais pas lâinterroger. En tout cas, pas tout de suite. Je veux juste quâil soit amené à Francfort. »
Rosenthal doutait toujours que la demande de Horn soit prise au sérieux. Même si le CIC consentait à déplacer le prisonnier, la demande devrait venir de quelquâun de plus haut gradé quâun lieutenant de la MFAA.
« Demande à Gutierrez quâil aborde le sujet avec Patton, lui dit Horn. Si le colonel proteste trop fort, je dirai à Mason Hammond de demander ce que le CIC a fait des deux millions de dollars du trésor nazi quâil a récupérés à Zell am See. Et pendant que tu y es, demande-lui où est passé le tableau de Memling. Dis-lui que la MFAA veut le récupérer. Cela devrait accélérer les choses. »
21
Camp King
1 er -4 août 1945
L e succès du plan de Horn reposait sur la ruse, un goût pour la dramaturgie et lâélément de surprise indispensable. àson retour à Nuremberg, le lieutenant préféra ne pas révéler à Günter Troche le but de son voyage. Malgré le rôle essentiel que jouait le conservateur dans son enquête, Horn ne pouvait pas courir le risque que, par inadvertance, il mette ses collègues du musée au courant de la manÅuvre audacieuse quâil allait tenter. Rien ne prouvait, malgré lâabsence de Liebel auprès de son conseil municipal, que ses fidèles soldats nâétaient plus en contact les uns avec les autres, ni quâun ordre modernisé des chevaliers Teutoniques, à condition bien sûr quâune telle confrérie existe, nâait pas complètement infiltré lâadministration dâoccupation. Personne parmi les civils nâétait au-dessus de tout soupçon.
Faire confiance au capitaine Thompson était tout aussi aléatoire. Lâofficier de liaison de la MFAA sâétait obstiné à vouloir étouffer son enquête dans lâÅuf, et il avait fallu la menace de perdre son job au sein des troupes dâoccupation pour quâil accompagne le lieutenant au palais de justice afin dâinterroger Schmeissner et Fries. Mais, en dépit de ses doutes, Horn avait besoin du soutien du capitaine, sinon son plan ne risquait pas dâaboutir.
Thompson nâétait pas à sa table habituelle au bar du club des officiers, ni au QG dâoccupation. Agréable surprise pour le lieutenant, le capitaine était sur le terrain. Horn le trouva devant la tour de Tiergärtner, sur la place pavée juste en contrebas de lâallée du Forgeron, en train de superviser une équipe dâouvriers qui recouvrait dâardoises la maison dâAlbrecht Dürer.
« Impressionnant, dit Horn, en félicitant le capitaine de sa décision de préserver la demeure historique. Le commandant Hammond va être ravi. »
Thompson accepta ces compliments comme le lieutenant le prévoyait â non comme un rappel dâun précédent conseil de Horn lui enjoignant de réparer la maison du maître, mais parce que cela sâimposait. Une grande partie de ce qui restait de Nuremberg était dégagée à la pelle, et les gravats ensevelis, mais ce bâtiment, symbole de ce qui était vraiment merveilleux et éternel dans la vieille ville, serait une source dâinspiration pour les nouvelles générations.
Le capitaine paraissait heureux de le voir. Il guida Horn à travers les vestiges du bâtiment et ses colombages, jusquâà une pièce à lâarrière où une autre équipe ôtait le plâtre des reliefs architecturaux des murs et restaurait le bâtiment. Même si la maison ne retrouvait pas tout à fait son état antérieur, Thompson et son équipe avaient sauvé des gravats un maximum dâéléments originaux.
Thompson tenait à mettre Horn au courant des évolutions positives également survenues en ville. Une équipe travaillant dans un château à proximité avait retrouvé lâencadrement massif qui soutenait les panneaux du retable de Veit Stoss et les
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