Les reliques sacrées d'Hitler
figurines dorées entreposées dans le bunker de lâallée du Forgeron. Le retable, maintenant au complet, était prêt à être rapatrié en Pologne. Plus important encore pour les projets ultérieurs de la MFAA, le nouveau gouverneur militaire, le colonel Charles Andrews, avait promis de restructurer lâadministration civile et dâobtenir les dollars et le personnel militaire nécessaires pour remonter le moral des troupes dâoccupation. Thompson prévint Horn quâil allait également constater de nouveaux changements favorables dans toute la ville avant le début des procès.
Lâoptimisme surprenant du capitaine facilita la tâche de Horn lorsquâil lui expliqua le service quâil attendait de lui. Le lieutenant profita de ce quâils se trouvaient un peu à lâécart sur la place pavée, loin des ouvriers.
« Je voudrais que vous arrêtiez Schmeissner et Fries », dit Horn.
Thompson mit quelques instants à comprendre que Horn était parfaitement sérieux. Il voulait que le capitaine signe des mandats le matin même.
Comme prévu, Thompson se montra stupéfait à cette idée. Les deux conseillers municipaux avaient déjà avoué leur participation au vol. Pour lui, lâaffaire était terminée. Il était temps de passer à autre chose.
« Mon but est de faire peur à Fries et à Schmeissner, pour leur faire croire que les services de renseignements de lâarmée savent parfaitement que les conseillers municipaux ont conspiré dès le début pour cacher les joyaux de la Couronne, et que, Himmler et Liebel étant morts, le commandement allié a lâintention de leur faire porter le chapeau. »
Thompson prit un air glacial. Comme Horn le ferait plus tard remarquer à Rosenthal, il paraissait près de regagner illico le club des officiers pour boire un verre. àmoins que ce ne fût pour faire comparaître le lieutenant devant le nouveau gouverneur militaire pour quâil lui passe un savon.
Le plan, expliqua encore Horn, impliquait que les conseillers municipaux soient amenés au bunker pour ce quâils penseraient être une dernière inspection. Devant leurs collègues de travail et leur équipe â ceux qui avaient travaillé à la construction et à lâadministration de lâendroit â Horn leur ferait signer un document préparé à lâavance certifiant que cinq éléments des Joyaux de la Couronne précédemment entreposés dans la chambre forte avaient disparu. Une fois le document signé et les conseillers municipaux attendant quâon leur donne congé, Thompson les ferait arrêter et enfermer dans les cellules du palais de justice que Schmeissner avait fait rénover. Le lendemain, un seul, ou les deux, serait transféré dans une cellule de rétention à Camp King, près de Francfort, loin de toutes leurs relations de Nuremberg.
« Je veux leur faire croire que le G-2 et le CIC les ont identifiés comme étant des agents secrets dâHimmler, dit Horn. Quand ils auront suffisamment eu peur pour leur avenir, je les sortirai de leurs cellules pour une autre séance dâinterrogatoire. àce moment-là , je ferai passer à proximité un des hommes de main du Reichsführer-SS. »
Cet homme, expliqua Horn, était Josef Spacil, quâHimmler et Kaltenbrunner avaient chargé de financer et de superviser la résistance.
« Déstabilisés par cette rencontre, ils pourront livrer dâautres détails sur leur participation à la conspiration dans son ensemble, dit Horn. Je saurai en tout cas dâaprès leur réaction si Spacil était lâofficier envoyé par Himmler pour prendre les joyaux de la Couronne. »
Thompson remarqua quâil risquait de signer sa propre lettre de renvoi si le plan de Horn se retournait contre lui. Andrews ne tiendrait aucun compte des protestations du lieutenant ou de Hammond, et lâexpédierait en Virginie par le premier avion sans lui donner le temps de faire ses bagages.
Horn voyait les choses autrement : en cas de découverte majeure à lâissue de lâenquête, Thompson, en tant quâofficier MFAA le plus haut gradé de la ville, se verrait attribuer le mérite dâavoir
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