Les reliques sacrées d'Hitler
se passer à Nuremberg.
Le commandant se montra impressionné par le travail de Horn. Il ne croyait pas que le lieutenant parviendrait à mener sa mission à bien. « Je vais demander une promotion pour vous », promit Hammond.
Horn remercia le commandant de lui avoir permis de participer à la grande mission de récupération de la MFAA, puis évoqua les diverses étapes par lesquelles il était passé pour retrouver le trésor. Il souligna les nombreuses questions restées sans réponse concernant la décision dâHimmler de déménager les joyaux de la Couronne et cette probable opération de résistance secrète destinée à protéger les symboles du Reich à lâintention des futures générations. Il nomma presque tous les membres de ce qui aurait pu être une secte teutonique rencontrés au cours de son enquête. Il exprima sa certitude quâHimmler lui-même était impliqué dans la décision de mettre à lâabri les saintes reliques en vue dâune renaissance du nazisme.
àla fin de son monologue, Horn fit part à Hammond de ce quâil avait en tête depuis quâil avait rédigé son rapport en Belgique. Il ne sâexprimait plus tout à fait de la même façon que dans son rapport de Camp Namur, avant que Troche lui ait montré les plans de la rénovation de Nuremberg prévue par le Führer, ou après avoir vu la crypte nazie dans le château dâHimmler. Autrement dit, avant dâavoir compris que le III e Reich était une monarchie féodale et Hitler son empereur romain germanique en titre.
« Hitler avait lâintention de devenir le nouvel empereur romain germanique, dit Horn à Hammond. Cela faisait partie de la vision du Führer concernant lâAllemagne et le monde. Son plan directeur, si vous voulez. Sâil ne parvenait pas à réaliser son but pour lui-même, il voulait que les insignes impériaux reviennent à son successeur. »
Il y eut un long silence embarrassé à lâautre bout de la ligne. Quand Hammond reprit la parole, il sâabstint de tout commentaire. Il se contenta dâévoquer dâautres dossiers au QG de lâUSFET, qui complétaient ceux du G-2 ou du CIC et quâil voulait montrer à Horn. Il nây avait rien dâurgent, mais il voulait que le lieutenant les lise avant de rédiger son rapport final.
« Passez au bureau, et nous en parlerons. Nous verrons où cela nous mène », lui dit Hammond.
Horn prit rendez-vous avec Hammond à Francfort. Le lieutenant en profita aussi pour demander cinq ou six jours de permission avant de reprendre du service. Il préférait ne pas révéler son itinéraire.
Hammond lui dit de prendre son temps. Dâailleurs, son sauf-conduit, ses bons dâessence et ses ordres de mission de lâUSFET étaient valides jusquâà la fin du mois.
« Ne mâobligez tout de même pas à aller négocier votre libération auprès des Russes », dit-il.
Le commandant nâavait pas oublié que la famille de Horn avait été divisée par le partage des zones dâoccupation et il avait tout de suite deviné les intentions du lieutenant. Autoriser Horn à voyager en dehors du territoire occupé par les Américains nâétait pas de son ressort. En revanche, il disposait de la jeep, des bons dâessence et du chauffeur jusquâà la fin du mois. Il pouvait les utiliser à son gré sans en aviser Hammond.
Après avoir dit adieu à Thompson et rendu une dernière visite à Günter Troche, Horn chargea la jeep. Avant de partir, il vérifia que lâalcool, les articles de mercerie et les provisions de tous ordres étaient toujours dans sa cantine. Tout y était, comme Dollar lâavait promis. Très satisfait, Horn décréta quâils pouvaient partir. Ils se dirigeraient vers le nord en direction de Bayreuth.
« Jâai une course à faire, lui avait dit Horn, sans autre précision. »
Moins son chauffeur en savait, moins il risquait de se faire taper sur les doigts pour avoir pris part à une incursion interdite en zone soviétique.
Dollar ne demanda pas dâautres détails avant dâavoir atteint les faubourgs de Bayreuth. Horn
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