Les reliques sacrées d'Hitler
conduisit en bas de plusieurs volées de marches. Ils passèrent devant une grande pièce rectangulaire avec un standard et un émetteur radio, puis continuèrent en bas dâune autre série de marches jusquâà un labyrinthe de tunnels étroits qui serpentaient sous la place. Les lanternes qui se balançaient en projetant des ombres sur les murs de ciment éclairèrent brièvement des tuyaux et des câbles électriques. Dans une des pièces, il y avait des rangées de lavabos et des cabines de douche. Une autre contenait des seaux à charbon et une chaudière.
La pièce dans laquelle les mena Fries avait servi de salle de classe. On apercevait un grand tableau noir en ardoise à une extrémité du réduit en ciment et des rangées de bancs en bois. Un livre dâorthographe dâenfant couvert de moisi était ouvert par terre ; des pages arrachées jonchaient le sol entre des boîtes de conserve vides, des vêtements souillés, des couvertures, des bouteilles dâalcool vides et divers autres débris laissés par ceux qui avaient cherché refuge ici.
Ils traversèrent la pièce jusquâà un renfoncement. « Câest ici », dit Fries en désignant un endroit près du plafond.
Des maçons avaient plâtré les murs. Le mélange de moisissure provenant de lâhumidité suintant à travers le calcaire et de suie produite par la fumée des lanternes camouflaient parfaitement la cachette. Il était impossible de voir quâune niche avait été creusée dans le mur.
Les ouvriers de Thompson se mirent au travail pour découper une section dâun mètre cinquante sur un mètre cinquante dans le mur et le plafond. Enlever le plâtre se révéla un jeu dâenfant. En revanche, le béton derrière, dâun mètre dâépaisseur, nécessitait lâemploi de pioches. Au bout de trois heures et demie de labeur, lâéquipe atteignit la cavité qui contenait le trésor. Il leur suffit ensuite de déblayer à la main les derniers joints et les morceaux de calcaire pour faire apparaître deux paires de conteneurs en cuivre empilés les uns sur les autres.
Horn tira les conteneurs de la niche et les posa par terre. Le ferronnier alluma son chalumeau pour briser leurs sceaux. En un rien de temps, les caisses étaient ouvertes. àlâintérieur, les objets disparus de la collection du Saint Empire, globe, sceptre, couronne, sabre impérial et sabre de cérémonie, étaient enveloppés dans de la laine de verre, en parfait état. Le trésor étincelant des anciens rois-soldats venait une nouvelle fois de changer de mains.
Une heure plus tard, Horn et Thompson, accompagnés par les gardes, rapportaient les joyaux de la Couronne dans la chambre forte de lâallée du Forgeron. Les deux officiers américains ainsi que Fries signèrent un document attestant de leur retour dans la chambre forte.
Lâévénement ne donna lieu à aucune célébration. Horn était épuisé après ses deux semaines et demie dâenquête et Thompson, sans doute réticent à recueillir les lauriers dâune enquête à laquelle il nâavait participé que de très loin, se contenta de serrer la main de Horn et de lui porter un toast de félicitations au club des officiers.
Même si Horn nâétait pas opposé à une fête bien méritée, le retour des joyaux de la Couronne coïncida avec un événement bien plus considérable. Les télétypes de Nuremberg se mirent à cracher des dépêches annonçant le largage dâune bombe atomique sur Hiroshima par un avion allié. « Little Boy », un engin expérimental de quatre mille quatre cents kilos, avait explosé au-dessus dâun champ de parade japonais. Comme les officiers et le reste du monde nâallaient pas tarder à lâapprendre, soixante pour cent dâHiroshima avaient été détruits et quelque soixante-dix mille habitants anéantis en cinq petites secondes.
Lâencombrement des lignes téléphoniques et télégraphiques força Horn à remettre au lendemain son appel à Mason Hammond pour lui faire part de ce qui venait de
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