Les reliques sacrées d'Hitler
teutonique contemporaine sous la direction de Liebel, dont la mission secrète était dâÅuvrer en faveur du IV e Reich. Lâinfiltration aux plus hauts niveaux de lâéquipe civile dâoccupation par dâanciens conseillers municipaux de Liebel pouvait être considérée comme une première étape dans le processus de résurrection du régime nazi sous une nouvelle forme. Les joyaux de la Couronne réapparaîtraient quand un nouveau dirigeant serait prêt à occuper le trône du Reich.
Tandis quâil ramenait Fries à Nuremberg, Horn envisageait la possible implication des conseillers municipaux au sein dâun complot nazi plus vaste, plus complexe. Il avait préféré ne pas évoquer le sujet avec Fries exactement comme il nâavait pas voulu confronter le conseiller municipal avec Spacil. Sa tâche principale était de faire revenir les joyaux de la Couronne dans la chambre forte de la trésorerie. Si tout se passait bien et que les trésors étaient retrouvés, Horn les remettrait en sécurité dans la chambre forte le lendemain. Il commencerait seulement après à examiner les motifs des principaux protagonistes du vol. Les conseillers municipaux devraient être cuisinés afin quâils livrent des détails précis. Il pourrait en être de même de Spacil et peut-être de Kaltenbrunner lui-même.
De retour à Nuremberg, Horn ramena Fries dans une cellule du palais de justice, vérifia que Schmeissner était toujours bien dans une cellule voisine, puis retourna voir Thompson dans son bureau au QG dâoccupation.
Le capitaine était enchanté par le rapport de Horn. En un instant, il repéra lâabri de la place Pannier sur sa carte de la MFAA. Cette installation, dit-il, éclipsait largement le bunker de lâallée du Forgeron, avec au moins cinquante pièces, des couloirs, des passages et des cages dâescalier qui avaient abrité plusieurs milliers de sans-abri après lâinvasion. Câétait initialement un abri pour les enfants de lâécole élémentaire mais, après que lâécole eut été fermée et la plupart des enfants de la ville évacués à la campagne, il avait été agrandi, rééquipé pour accueillir les habitants de la ville pendant les bombardements et pour abriter un centre de communications nazi ainsi quâune unité médicale de secours.
Lâendroit auquel on accédait par le rez-de-chaussée de lâécole avait été débarrassé des réfugiés et des sans-abri le mois précédent seulement. Comme pour les autres abris souterrains, Thompson avait ordonné quâil soit condamné par des planches et fermé à clé. Après les révélations de Horn, le capitaine dépêcha la police militaire pour garder lâentrée et une unité supplémentaire pour patrouiller dans toute la zone jusquâà ce que les joyaux de la Couronne soient retrouvés.
Tôt le lendemain matin, Horn retourna au palais de justice et emmena Fries place Pannier sous escorte militaire. Lâendroit était situé juste à lâest de lâallée du Forgeron. Les trésors pour lesquels il avait sillonné lâAllemagne étaient apparemment cachés à moins dâun kilomètre du lieu où avait débuté son enquête.
Thompson, accompagné de deux maçons, un ferronnier et des hommes de la police militaire munis de lanternes, retrouva Horn et Fries devant les vestiges de lâécole sans toit. Quelques minutes plus tard, le groupe traversait les préaux déserts jusquâà un large corridor. Lâentrée de lâabri souterrain était protégée par une feuille de contreplaqué. Des gardes lâarrachèrent sans peine : derrière, une volée de marches en ciment descendait dans lâobscurité.
Une puanteur dâurine et dâexcréments venant dâen bas les suffoqua. Cela nâavait rien à voir avec lâancienne brasserie impeccable au-dessus, bien éclairée et climatisée. Il sâagissait de catacombes humides et froides où des milliers dâhabitants sâétaient entassés épaule contre épaule, debout ou accroupis, pendant que leurs maisons brûlaient à la surface.
Fries les
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