Les reliques sacrées d'Hitler
dâun immeuble encore debout à lâentrée de lâallée du Forgeron. La compagnie E sâétait tapie derrière les décombres, clouée au sol. Elle était à moins de vingt mètres de son objectif, mais lâeffort pour parcourir cette distance devait leur paraître insurmontable.
Les chefs de section avaient discuté par radio entre eux avant de contacter Duval pour obtenir du renfort. Un bombardement aérien des positions ennemies risquait de toucher leurs propres hommes. Les éléments les plus avancés des deux divisions dâinfanterie nâétaient quâà trente mètres les uns des autres, cernant inexorablement la cité médiévale et le château. Duval avait préféré envoyer un char qui était arrivé dans lâheure.
Comment lâéquipage du char avait réussi à manÅuvrer dans les ruelles étroites témoignait de la ténacité de son commandant. Mais il sâétait trouvé confronté à son plus sérieux obstacle en parvenant au pied du château. Il ne pouvait pas risquer de pénétrer dans la cour sous les remparts du château. Le char ne pouvait pas non plus foncer à travers les murs épais de la ville pour prendre lâennemi à revers. Il était coincé. Le commandant avait alors pris une décision rapide : il avait tourné son char, introduit son canon dans une meurtrière gothique dâun des bâtiments anciens et tiré quinze coups directement dans lâallée du Forgeron.
La destruction produite avait été terrible. Toutes les rues étaient bloquées par des décombres et la plupart des bâtiments transformés en tas de gravats. Mais la bataille était gagnée. Les tirs ennemis avaient cessé. Peterson rapporta quâun silence de mort dominait la ville.
à16 heures, après que les hommes eurent secoué la poussière de leurs casques et repris leur souffle, la recherche du bunker avait commencé dans les conditions les plus difficiles qui soient. Trouver quoi que ce soit sous les gravats, fût-ce un numéro de rue, était quasiment impossible.
En lisant les rapports, Horn avait relevé une imprécision notable concernant celui qui avait découvert lâentrée du tunnel de lâallée du Forgeron partiellement sous les décombres. Plusieurs récits en attribuaient la découverte au lieutenant Low qui avait repris le commandement de la 1 re section de Peterson. Un autre félicitait un soldat anonyme, et un troisième célébrait le courage de la 3 e  division dâinfanterie qui avait pris le château. La confusion autour de qui avait fait la découverte et ce qui arriva ensuite était normale, vu le chaos des dernières heures de la bataille et la révélation, à la grande surprise de tous, non pas dâun mais de trois bunkers, plus grands les uns que les autres. Au sud du complexe de lâallée du Forgeron, on en avait trouvé deux autres, reliés par des tunnels souterrains à divers endroits de la ville. Ces deux derniers bunkers contenaient également des équipements médicaux et de communication, des réserves de munitions et des caches dâÅuvres dâart. Aux environs de 16 h 40, des soldats avaient pénétré dans les trois abris souterrains.
Le complexe situé sous la maison de la famille Hüber était le seul ensemble souterrain important de la vieille ville qui nâétait pas connecté avec dâautres passages menant vers lâextérieur. Son entrée, presque entièrement bloquée par les gravats, ne laissait passer quâun seul soldat à la fois.
Lâapproche la plus sûre pour les hommes de Peterson aurait été de faire rouler quelques grenades dans lâouverture, ou, plus simplement, dâentrer en tirant. Mais Duval avait interdit à la compagnie E dâutiliser des explosifs pour prendre le site et, tandis que les hommes essayaient de regarder dans lâentrée du tunnel, personne ne pouvait être certain quâils avaient vraiment trouvé ce quâils recherchaient. On distinguait plusieurs anfractuosités prometteuses dans les bâtiments en ruines. Il fallait les fouiller lâune après lâautre.
Le lieutenant Low et
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