Les reliques sacrées d'Hitler
souhaitait à tout prix obtenir des nouvelles optimistes et positives susceptibles de changer dans les journaux lâimage constamment dégradée de la situation à Nuremberg. Le béton armé sâétant révélé résistant aux marteaux et aux burins et la porte trop épaisse pour être attaquée au chalumeau, il avait fait appel aux experts en démolition. Dreykorn était arrivé pendant que Thompson était dans le bunker en train de discuter du matériel nécessaire pour ouvrir la chambre forte.
Câest à ce point de leur conversation que le capitaine révéla à Horn ce quâil aurait dû lui dire depuis le début. Albert Dreykorn, qui avait ouvert la chambre forte pour Thompson, était lâancien secrétaire personnel du maire. Non seulement Horn avait raison de soupçonner Dreykorn dâêtre un ancien nazi, mais Dreykorn était également le secrétaire du fonctionnaire le plus important de la ville, un homme considéré comme un ami personnel dâAdolf Hitler. Dreykorn pouvait parfaitement avoir intercepté des appels entre Liebel et le Führer.
Pour se défendre dâavoir fait confiance à Dreykorn, ou soucieux de rassurer Horn sur la priorité absolue que constituait pour lui la surveillance de la chambre forte, Thompson rappela au lieutenant ce quâil lui avait expliqué la veille au club des officiers. Tous les habitants de Nuremberg étaient dâanciens nazis. Ses hommes avaient besoin dâeux pour faire fonctionner la ville. Qui était mieux placé quâun Allemand pour protéger des Åuvres dâart allemandes ?
Horn pressa alors Thompson pour obtenir dâautres détails. « Dreykorn avait-il proposé ses services ? »
Thompson reconnut que Dreykorn était venu vers lui et non le contraire. Il avait simplement dit au capitaine quâil nây aurait pas besoin dâexplosifs pour ouvrir la chambre forte.
Dreykorn était donc arrivé juste au bon moment pour éviter lâintrusion brutale dans la chambre forte des soldats américains. Lâancien secrétaire de Liebel avait parfaitement pu mettre le complexe sous surveillance après lâarrivée de Peterson et de la compagnie E. La présence dâAllemands en tant que secrétaires des forces dâoccupation pouvait expliquer la « coïncidence ». Dreykorn aurait pu connaître les intentions de Thompson concernant la chambre forte via le téléphone arabe des renseignements civils, avant même que le gouverneur Fuller et les autres officiers dâoccupation ne soient au courant.
« Dreykorn vous a fourni les clés et la combinaison ? » demanda Horn.
Selon Thompson, Dreykorn était persuadé quâavant lâinvasion Liebel et Holz avaient remis les clés et la combinaison de la serrure à trois hommes de confiance choisis au sein du conseil municipal de la ville de Nuremberg. Sur intervention de Dreykorn, deux des conseillers, Heinz Schmeissner et le docteur Konrad Fries, sâétaient présentés avec les clés. Le troisième conseiller, Julius Lincke, qui connaissait la combinaison, avait disparu depuis lâinvasion et on supposait quâil était mort. Mais heureusement, Liebel avait également fait confiance à Dreykorn et lui avait confié la combinaison.
Extirper la totalité de lâhistoire à Thompson ne fut pas chose facile. Soit le capitaine était gêné de dire la vérité, soit, comme Horn lâapprendrait plus tard, un accord avait été passé en coulisse, et le capitaine et ses hommes ne voulaient pas le faire figurer dans des documents officiels. Les deux conseillers encore en activité étaient des membres de lâancienne élite de Nuremberg et, comme le receveur des Postes et le chef des pompiers, ils avaient donné leur accord aux troupes dâoccupation submergées par leurs tâches, acceptant dâassumer leurs anciennes fonctions au sein de lâadministration de la ville. Ils avaient apporté leur aide à Thompson et à ses collègues, et avaient été nommés par le capitaine au comité historique de la ville, dont Dreykorn était le secrétaire par intérim, et qui était justement financé par la MFAA.
Pour expliquer pourquoi ils ne
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