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Les reliques sacrées d'Hitler

Les reliques sacrées d'Hitler

Titel: Les reliques sacrées d'Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sidney Kirkpatrick
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personnes prenaient part à la diffusion de ses idées dans les écoles. Les professeurs qui refusaient de prendre en compte les directives de l’Ahnenerbe étaient progressivement remplacés. Si un professeur souhaitait obtenir une chaire à l’université, il devait rejoindre les rangs de l’Ahnenerbe, ou tout au moins sembler adhérer à l’organisation. Plus tard Troche découvrirait la face sombre, impitoyable de l’Ahnenerbe et ses relations avec le haut commandement nazi.
    Rahn lui aussi apprit tardivement la vérité. Ayant échoué à trouver le Saint-Graal et embarrassé par les mœurs homosexuelles du professeur, Himmler le fit arrêter pour déviance sexuelle, après quoi – si l’on en croit la presse du Reich – Rahn se suicida. Après son décès, tout membre de la SS jugé coupable d’offenses sexuelles risquait une condamnation à mort.
    Troche n’aurait jamais imaginé le sort qui serait réservé à l’homme qui l’avait incité à rejoindre l’Ahnenerbe. Comme Rahn, il avait rapidement gravi les échelons et, d’archiviste, avait été promu au rang de directeur d’un musée d’art à Breslau, la capitale de la province de Silésie, en Pologne, à prédominance allemande. Il aurait pu grimper encore dans la hiérarchie de l’Ahnenerbe, mais il hésitait à devenir membre de la SS d’Himmler, ce qui était une condition préalable pour tout haut gradé. Cela aurait impliqué une période de six mois dans un « camp d’entraînement » à Dachau ou dans un des autres camps de concentration, puis une formation supérieure dans le château privé d’Himmler à Wewelsburg, dans la ville de Büren, au nord de Francfort. Mais Troche n’avait pas besoin d’aller à Dachau ni de se rendre au château de l’Ahnenerbe pour se rendre compte des horreurs commises par le régime nazi. Son expérience à Breslau lui suffisait.
    Horn savait ce qui s’était passé grâce aux rapports du G-2. La priorité à Breslau était de nettoyer la ville des Juifs, des Polonais d’origine et des Slaves. Pour dynamiser la repopulation des territoires conquis par la race aryenne et imposer sa culture, selon le projet d’Hitler, Himmler décida de réimplanter des centaines de milliers d’Allemands de l’autre côté de la frontière dans les maisons des personnes récemment déplacées. Aucune dépense ne fut épargnée pour la création d’universités, de musées et autres institutions culturelles afin d’élargir la mère patrie. Breslau devait devenir la vitrine de l’Empire oriental du Führer.
    Troche avait donc été nommé à Breslau pour contribuer à transformer la ville en une communauté modèle exaltant la culture et l’esprit allemands. Le musée n’était pas seulement un lieu d’exposition de l’art allemand, ancien et traditionnel, mais il visait aussi à propager une vision aryenne de l’avenir ancrée dans le passé.
    Ainsi, Troche avait supervisé la construction d’une ferme modèle, où des visiteurs découvraient une version idyllique des fermes allemandes ainsi que les pratiques agricoles allemandes traditionnelles. Il devait aussi y avoir une aile juive séparée dans le musée, où les écoliers allemands apprendraient ce qu’étaient des cultures « inférieures » et vaincues. Près du musée, les scientifiques de l’Ahnenerbe avaient établi un centre de reproduction aryen, une sorte d’usine à bébés destinée à repeupler la Pologne avec des Allemands génétiquement supérieurs.
    Comme tant des grands projets d’Hitler, la ville modèle de Breslau, l’utopie de l’Ahnenerbe, avait fini en une tragédie incompréhensible pour le peuple allemand. Après la bataille de Stalingrad, l’Armée rouge avait commencé à reconquérir la Pologne. Breslau devint un camp retranché qui avait pour fonction de retenir les hordes communistes. Les civils allemands, dont la plupart avaient volontairement abandonné leur patrie pour s’établir à Breslau et qui rêvaient encore de leur communauté idéale, se

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