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Les reliques sacrées d'Hitler

Les reliques sacrées d'Hitler

Titel: Les reliques sacrées d'Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sidney Kirkpatrick
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camions étaient encore à l’arrêt sur l’aire de stationnement de l’entrepôt et la circulation matinale entretenait un défilé ininterrompu de jeeps transportant de hautes personnalités depuis l’aéroport de Nuremberg-Fürth, de transports de troupes chargés d’ouvriers venus réparer les hôtels et de coursiers à moto faisant le va-et-vient entre le palais de justice et les bureaux gouvernementaux de l’armée américaine. On aurait dit que tous les moyens de transport de la ville servaient uniquement à préparer Nuremberg aux prochains procès contre les criminels de guerre.
    Les deux hommes se frayèrent facilement un chemin à travers la circulation en empruntant vers l’est un grand boulevard le long de la muraille de la vieille ville. Ils se rendaient à la chapelle du Roi, à l’intérieur du complexe du château, mais, en route, Troche voulait s’arrêter à la porte Laufer, une des cinq tours médiévales en pierre qui avaient jadis monté la garde aux portes du vieux Nuremberg. De son parapet, on avait la meilleure vue sur le cœur de la vieille ville au nord et le champ de parade du parti nazi au sud.
    Le feu avait ravagé l’intérieur des bâtiments de chaque côté de la porte Laufer et brûlé les toits. Mais l’ancienne tour, constituée de pierres taillées massives, était toujours debout à l’entrée de la vieille ville, comme elle l’était cinq cents ans auparavant, quand des chevaliers en cottes de mailles faisaient pleuvoir toutes sortes de débris en feu sur ceux qui voulaient assiéger Nuremberg.
    Comment le toit en pente douce en bois de la tour avait-il en grande partie échappé aux bombardements et à la dernière offensive, c’était un mystère. La compagnie E de Peterson, dans sa percée vers l’allée du Forgeron, avait échangé quelques salves avec des tireurs d’élite perchés sur ses parapets, mais ce n’était pas la compagnie E qui avait livré une bataille rangée pour la tour de vingt-cinq mètres. Cet honneur avait été réservé à une section antichar qui avait bombardé la Porte Laufer pendant vingt minutes avant que les cent vingt-cinq hommes qui la défendaient ne se rendent.
    Une brigade de femmes allemandes était en train de dégager les gravats autour de l’entrée quand Troche et Horn arrivèrent. Comme partout ailleurs dans la ville, les femmes portaient un foulard sur la tête et elles se couvraient le visage avec un mouchoir pour se protéger des nuages de poussière et des relents nauséabonds provenant de ce qu’elles découvraient inévitablement au cours de leur travail. Comme Horn le noterait à propos de ses déplacements à travers la ville, il ne pouvait pas s’empêcher de se demander combien de corps enfouis sous les gravats elles découvraient et si, après des mois de ce travail éreintant, elles étaient immunisées contre cette écœurante odeur de putréfaction. Horn, lui, ne s’y habituait pas. Il faillit vomir en passant entre les femmes pour suivre Troche à l’intérieur de la tour et gravir un escalier de pierre en colimaçon.
    Dans la grande pièce d’observation circulaire en haut, ils trouvèrent du matériel de couchage, un réchaud à kérosène et un assortiment de vieilles commodes et autres mobiliers divers. Partout dans la ville, tout ce qui avait encore un toit était considéré comme habitable. La tour était un bien immobilier recherché, car elle offrait un abri tout à fait convenable et possédait une porte à charnières qui pouvait être fermée de l’intérieur, permettant un minimum de protection contre les anciens travailleurs des camps, les gangs de jeunes et les meutes de chiens errants qui parcouraient la ville pendant la nuit.
    Les occupants de la tour n’étaient pas là. Peut-être étaient-ils dehors à la recherche de nourriture ou d’autres produits, ou bien parmi les femmes au pied de la tour qui déblayaient les rues. Troche, plus habitué aux privations, entra dans la pièce sans autre forme de procès. Son seul intérêt était la vue panoramique.
    On devait avoir

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