Les reliques sacrées d'Hitler
bureau de recherche, en recrutant des érudits pour étudier toutes sortes de croyances et de pratiques mystiques. Sous sa direction, lâamalgame de croyances et de rites forma la « nouvelle Ãglise » des nazis, connue par de nombreux membres de lâAhnenerbe et des théologiens éminents comme le mouvement germano-chrétien.
Ni Hitler ni Himmler nâavaient jamais publiquement défini cette nouvelle religion. Pas plus quâils nâavaient élaboré de rituel cohérent. Comme lâempereur Constantin, Hitler se contentait de montrer la voie et de laisser ses partisans chrétiens croire à ce quâils voulaient. La seule chose quâHitler et sa garde rapprochée déclaraient publiquement, câétait que leur foi était résolument nordique ou germanique, sans aucune corruption de la part du catholicisme romain, des Juifs non aryens et des marxistes.
Dans leurs rangs, câétait une autre affaire, dit Troche. Hitler et Himmler préparaient le terrain pour faire de la chrétienté germanique la nouvelle religion nationale de lâAllemagne. Selon lui, un groupe de théologiens protestants influents était allé jusquâà concevoir une version du Nouveau Testament dans laquelle les Saintes Ãcritures étaient habilement détournées pour suggérer que Jésus préparait une guerre sainte contre les Juifs, et que ses plus proches partisans nâétaient pas des Juifs, mais des gentils. La Sainte Lance et les joyaux de la Couronne, avec les évangiles « remis au goût du jour » des nazis, devaient jouer un grand rôle dans la conversion du peuple allemand.
Dâaprès Troche, la place quâallaient occuper les Åuvres dâart du Saint Empire dans les plans nazis était devenue évidente dès la création du III e Reich. àpeine Hitler était-il arrivé au pouvoir quâHimmler ordonnait à Wolfram Sievers, un ancien antiquaire et futur secrétaire exécutif de lâAhnenerbe, de faire des recherches sur les trésors du Reich en Autriche. Les histoires les entourant furent collectées, et les légendes médiévales, éminemment séduisantes concernant le pouvoir de la lance, présentées en Allemagne comme des faits réels. Et en même temps que ces légendes, des siècles de doctrine chrétienne furent subtilement modifiés et rendus plus attractifs. Non seulement Longin était un Aryen, mais Jésus lâétait aussi.
Pour soutenir ces théories racistes, les chercheurs nazis pointaient du doigt des contradictions dans les récits de lâenfance de Jésus, des incohérences relatives à sa généalogie, et ils dressèrent un tableau révisionniste des données démographiques raciales en Galilée. Ils firent remarquer que les tribus aryennes, que lâon savait présentes en Galilée, nâavaient jamais quitté les colonies israélites, et, dâaprès ces chercheurs, la Galilée, après la conquête des Assyriens, ne comptait aucun Juif. Les parents de Jésus, descendants des cavaliers aryens du roi Hérode, étaient juifs par « confession » et non par identité raciale. Les chercheurs nazis soutenaient que Jésus nâétait pas né à Bethléem en Judée, mais dans un autre Bethléem près de Nazareth en Galilée. De nombreux arguments furent avancés cherchant à montrer que Jésus, depuis la création de son ministère, était en opposition directe avec la pensée et les pratiques juives et quâil prêchait un « royaume de Dieu » dans le cÅur humain, concept étranger au judaïsme.
Plus encore, au cours de conférences et de sermons délivrés depuis les chaires allemandes, les chercheurs et théologiens nazis suggéraient que les anciens rois-soldats du Saint Empire étaient conscients du secret qui entourait le pedigree aryen de Jésus et du fait que lâÃglise catholique cherchait à lâétouffer. Câétait dâailleurs peut-être une des raisons pour laquelle le roi Frédéric I er , en conflit avec le pape Alexandre III au Vatican, avait conspiré pour que lâantipape Victor IV devienne le nouveau vicaire du Christ du Saint Empire romain germanique.
Troche comprenait parfaitement
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