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Les reliques sacrées d'Hitler

Les reliques sacrées d'Hitler

Titel: Les reliques sacrées d'Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sidney Kirkpatrick
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« disgrâce et honte » au cours de la semaine précédant l’invasion et trente-cinq autres « criminels » envoyés à Dachau. À en croire plusieurs témoignages, pendant que l’armée américaine arrivait à Fürth, dans les faubourgs de la ville, Holz échafaudait des plans pour détruire des quartiers entiers de Nuremberg. Des équipes de démolition avaient été assignées à chaque immeuble gouvernemental et à toutes les usines et les ponts encore debout. Et parmi les endroits voués à la destruction se trouvait le bunker de l’allée du Forgeron, ce qui intéressait particulièrement Horn.
    Aucun des interlocuteurs de Horn ne savait qui avait été assigné au travail de démolition ni qui les avait empêchés d’exécuter les ordres de Holz. Dans la confusion provoquée par l’invasion, pendant que l’artillerie américaine pilonnait la ville et que la compagnie E de Peterson libérait le camp de prisonniers à côté du champ de parade, les habitants de Nuremberg ne se préoccupaient pas beaucoup du bunker de l’allée du Forgeron. Les plus chanceux s’étaient déjà précipités vers les abris pour échapper à l’ennemi parvenu à leurs portes.

13
    La chaîne
de commandement
    26 juillet 1945
    L e nom d’Albert Dreykorn figurait en haut de la liste de ceux avec qui Horn allait s’entretenir le lendemain. La perspective de perdre son poste au sein du comité de rénovation historique de Thompson suffisait largement à le faire venir de son plein gré dans le bureau du capitaine. L’amener à partager ses informations serait sans doute une autre affaire. Bureaucrate rusé sachant parfaitement s’exprimer, il choisissait ses mots avec soin.
    Â«Â Le docteur Liebel était un maire bon et honorable, déclara Dreykorn. Il n’existait pas fonctionnaire plus gentil et consciencieux à Nuremberg ni nulle part ailleurs en Allemagne. »
    Horn, qui prenait des notes, savait parfaitement que Dreykorn allait défendre son ancien employeur, mais il ne se doutait pas que le secrétaire aux manières affables soutiendrait Liebel avec autant de ferveur. Liebel était effectivement un fonctionnaire dévoué et, de l’avis général, un administrateur efficace, mais c’était avec l’assentiment de Liebel que Julius Streicher avait publié les livres de classe et les journaux d’un antisémitisme forcené qui avaient contribué à jeter les bases des lois de Nuremberg, présentées au congrès du parti de 1935, ce qui avait conduit à la création des camps de la mort.
    Le moment venu, Horn mettrait Dreykorn en face des tristes réalités de l’administration de Liebel. Pour l’instant, le lieutenant devait se concentrer sur le rôle du maire dans la construction et l’entretien du bunker. Sans nier l’implication de Liebel, Dreykorn rendait hommage au maire pour avoir anticipé les calamités qui allaient s’abattre sur la ville et pris des mesures pour protéger la population, les monuments historiques et les trésors.
    Â«Â Le bunker était entièrement l’idée du docteur Liebel, dit Dreykorn. Les trésors de la ville devaient être protégés, quels qu’en soient le coût et les sacrifices. Il avait ordonné la construction de l’installation au risque d’encourir les foudres du haut commandement nazi à Berlin. »
    Le danger, selon Dreykorn, venait du non-respect de la politique nazie de l’affectation des fonds. Au lieu de consacrer toutes les finances à l’effort de guerre, Liebel avait ponctionné secrètement les dollars du Reich des coffres de la municipalité pour construire le bunker de l’allée du Forgeron, et plus tard d’autres abris et installations dans la ville.
    D’après lui, le haut commandement nazi interdisait formellement la construction d’abris, persuadé que cela envoyait un mauvais signal au peuple. Les habitants de Nuremberg ne devaient pas penser que la mère patrie risquait d’être envahie.
    Dreykorn continua à expliquer qu’avec l’aide de Julius Lincke, qui dirigeait le bureau de planification de la ville, Liebel avait détourné les

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