Les reliques sacrées d'Hitler
personnel et confident de Liebel, et commandant en second de la défense de la ville, nâavaient pas pu arrêter les déportations, mais ils avaient tout de même réussi à renseigner les autorités juives sur le moment des rafles. Liebel et Martin, disait Dreykorn, avaient conspiré pour débarrasser la ville de Julius Streicher.
Toujours selon la version de Dreykorn, Liebel et Martin, le chef de la Gestapo, avaient réuni quantité de preuves montrant le profit que Streicher tirait personnellement de la vente forcée des biens juifs. Mais débarrasser la ville de Streicher nâétait pas suffisant, car cela revenait à conférer à Holz le pouvoir militaire absolu sur la ville, ce qui nâavait servi quâà compliquer une situation déjà difficile après que les Alliés eurent franchi le Rhin. Benno Martin avait une influence considérable sur Himmler, tout comme Liebel, mais pas suffisante, selon Dreykorn, pour révoquer Holz.
Dreykorn prétendait que les confrontations les plus sérieuses entre Liebel et Holz étaient intervenues peu de temps avant lâarrivée des Américains, quand il devint évident pour tout le monde que Nuremberg serait envahie. Selon Dreykorn, Liebel était résolu à rendre la ville, sans tenir compte des ordres dâHitler transmis depuis son bunker à Berlin. Quand Liebel sâétait aperçu que Holz avait lâintention de sacrifier jusquâau dernier homme et de faire sauter les usines à gaz, les centrales électriques et lâapprovisionnement en eau de la ville, ainsi que les ponts â comme Hitler lâavait ordonné â, il était devenu blême, accusant Holz de sâen prendre, non pas à lâennemi, mais à leur propre peuple. Comme Horn lâavait appris précédemment, et Dreykorn le lui confirmait à présent, le bunker de lâallée du Forgeron figurait sur la liste des installations à détruire. Le secrétaire de Liebel décrivait lâinstallation comme faisant la fierté du maire, son unique sujet de réconfort au milieu de lâhorreur qui sâétait abattue sur sa ville.
« Il contenait tout ce que le docteur Liebel considérait comme les biens les plus sacrés de Nuremberg, dit Dreykorn. Il aurait préféré mourir que de voir ces trésors partir en flammes. »
La tension entre Liebel et Holz avait atteint son paroxysme quand Benno Martin, qui était chargé des différents projets de démolition, sâétait enfui de la ville, laissant Holz aux commandes, deux jours avant que lâartillerie alliée déclenche son assaut.
« Le docteur Liebel avait échafaudé des plans pour se rendre, dit Dreykorn. Il avait parlé par téléphone avec le général américain Alexander Patch. »
Horn nâavait jamais eu vent dâune telle conversation, néanmoins plausible. Selon Thompson, lâennemi avait eu toutes les chances de pouvoir se rendre. Des milliers dâaffichettes avaient été lancées par avion au-dessus de Nuremberg.
« Liebel nâaurait eu quâà hisser le drapeau blanc et il nây aurait pas eu dâinvasion, dit Horn. Il sâétait rangé sous lâautorité de Holz ? »
Dâaprès Dreykorn, Liebel, depuis son bureau dans le bunker sous le quartier général de la Gestapo, avait pris les devants et donné lâordre de reddition complète de la ville. Holz, lâapprenant, avait rendu au maire une ultime visite. « Holz fut la dernière personne à voir le docteur Liebel vivant », déclara Dreykorn.
àen croire Dreykorn, Holz sâétait précipité dans le bureau en exigeant que Liebel révoque son ordre de reddition. Dreykorn, assis dans lâantichambre du bureau, avait vu Holz arriver, fou de rage. Holz sâétait engouffré dans le bureau de Liebel et avait claqué la porte derrière lui. Quelques minutes plus tard, Dreykorn avait entendu un coup de feu. Holz était alors sorti du bureau et avait annoncé que le maire sâétait suicidé.
« Le docteur Liebel ne sâest pas tiré une balle dans la tête, dit Dreykorn, il a été assassiné. »
Si Dreykorn, le fidèle second, croyait que ses paroles lui attireraient la sympathie du
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