Les reliques sacrées d'Hitler
dâinvasion américaines.
àce moment-là , les habitants avaient perdu le moral et sâétaient endurcis après les destructions causées par les vagues de bombardiers. Les informateurs de Horn déclarèrent quâils nâétaient plus fiers de porter leur insigne du parti. Les énormes congrès du parti, qui avaient pris fin cinq ans auparavant, nâétaient plus quâun lointain souvenir. Le salut Heil Hitler ! se faisait rare. Les gens dans la rue, civils comme militaires, ne saluaient plus le drapeau nazi et les officiers locaux du parti ne réprimandaient même plus ceux qui ne respectaient pas lâétiquette nazie.
Le bombardement du 13 octobre nâavait pas été aussi violent que les précédents. Il nâavait pas déclenché un incendie comme celui qui allait éradiquer Dresde, quatre mois plus tard. Mais il avait pourtant fait sauter lâentrée camouflée du tunnel de lâallée du Forgeron, et des centaines dâhabitants au moins le découvrirent. Dâaprès plusieurs informateurs, Liebel sâétait précipité vers la vieille ville le lendemain, où ses pires craintes avaient été confirmées. Les portes extérieures du tunnel maquillées en portes de garage du magasin dâantiquités avaient été soufflées et étaient grandes ouvertes.
Liebel avait immédiatement ordonné à des ouvriers de réparer les dommages et plus de vingt personnes avaient participé au chantier. Parmi eux, Anton Kiesel, un simple chef dâéquipe. Le travail était surtout concentré à lâextérieur du bunker à côté du quai de chargement, mais plusieurs modifications avaient été faites à lâintérieur du complexe. Au moins vingt grandes poutres avaient été installées en renfort dans le couloir menant du bout du tunnel dans la zone de la chambre forte. Quelques jours après le début de la reconstruction, vers le 16 octobre, Himmler et un contingent dâofficiers SS étaient arrivés à Nuremberg dans le train personnel du Reichsführer-SS. En compagnie du maire ils avaient procédé à lâinspection des travaux et à lâinventaire du contenu de la chambre forte.
La présence dâHimmler était pour Horn un indice important dans lâétablissement de la chronologie. Sans quâil puisse en être absolument certain, il semblait logique au lieutenant que les joyaux de la Couronne aient été encore dans le bunker à ce moment-là , sinon Himmler, lâun des hommes les plus puissants dâAllemagne, ne se serait certainement pas dérangé personnellement. En tant que ministre de lâIntérieur, il avait des préoccupations allant bien au-delà dâun simple projet de construction. La seule explication valable était quâil devait sâinquiéter pour la sécurité de la collection. Câétait peut-être à ce moment-là quâavec Liebel ils avaient décidé de déménager ce quâils considéraient comme les trésors les plus précieux et les plus faciles à transporter.
Mais le contenu du bunker nâintéressait absolument pas les informateurs de Horn. Ils voulaient parler des raids aériens qui avaient suivi. Malgré le désir de Horn de sâen tenir au bunker, il les laissa exprimer leur souffrance devant les conditions de vie qui se dégradaient en ville. Chacun avait son histoire à raconter et tous voulaient que lâofficier américain écoute leurs doléances et que lâarmée dâoccupation sache à quel point les épreuves et les souffrances étaient pernicieuses pour tout le monde.
Trois mois avant lâinvasion alliée, Nuremberg avait connu les bombardements les plus sévères qui avaient provoqué lâarrêt des activités de lâadministration et de lâéconomie de la ville. Le 2 janvier 1945, la majeure partie du centre de la vieille ville et de nombreuses zones extérieures avaient été détruites, presque deux mille personnes tuées, et cent mille sâétaient retrouvées à la rue.
Nuremberg ne sâen était pas remise. Les 20 et 21 février, des raids avaient tué encore au moins mille personnes et fait quelque
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