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Les Seigneurs du Nord

Les Seigneurs du Nord

Titel: Les Seigneurs du Nord Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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Il prendra d’abord tes yeux, puis
tu seras déchiqueté par ses chiens. Ou bien il t’écorchera pouce par pouce. Je
l’ai déjà vu faire.
    — Kjartan le Cruel.
    — Il n’est point nommé ainsi sans raison.
    — Alors, pourquoi le sers-tu ?
    — Il est généreux. Il aime quatre choses.
Les chiens, les trésors, les femmes et son fils. J’aimais deux de ces choses, et
il en était fort généreux.
    — Et les deux que tu n’aimais point ?
    — Je hais ses chiens, avoua-t-il. Et son
fils est un couard.
    — Sven ? m’étonnai-je. Il ne l’était
point, enfant.
    Tekil étira une jambe et grimaça de douleur en
cognant les entraves sur ses
chevilles.
    — Quand Odin perdit un œil, il gagna la
sagesse, mais quand Sven perdit le sien, il apprit la peur. Il est assez
courageux pour combattre le faible, mais il n’aime pas affronter le fort. Son
père, en revanche, n’est point un lâche.
    — Je me souviens que Kjartan était brave.
    — Brave, cruel et brutal, dit Tekil. Et
désormais tu sais aussi qu’il possède un château rempli de chiens qui te
réduiront en une loque sanglante. Et cela, Uhtred Ragnarson, est tout ce que je
te dirai.
    — Tu me diras davantage, dis-je en jetant
une bûche dans le feu.
    — Et pourquoi le ferais-je ?
    — Parce que je détiens quelque chose que
tu désires.
    — Ma vie ?
    — La manière dont tu mourras.
    Il comprit et sourit faiblement.
    — J’ai ouï dire que les moines veulent me
pendre ?
    — Si fait, parce qu’ils n’ont nulle
imagination. Mais je ne les laisserai point faire.
    — Que feras-tu, alors ? Tu me
donneras à ces enfants que tu appelles soldats, afin qu’ils s’entraînent sur
moi ?
    — Si tu ne parles point, c’est ce que je
ferai, car ils ont besoin de s’entraîner. Mais je leur faciliterai la tâche. Tu
n’auras point d’épée.
    Sans épée, il ne pourrait aller au banquet d’Odin.
La menace était suffisante pour faire parler Tekil. Kjartan, m’apprit-il, possédait
trois troupes à Dunholm, soit cent cinquante guerriers ; mais il en avait
d’autres dans des dépendances de sa forteresse, qui se battraient pour lui. Il
pouvait donc lever quatre cents guerriers bien entraînés.
    — Et ils lui sont loyaux.
    — Parce qu’il est généreux ?
    — Nous ne manquons jamais d’argent et de
femmes. Que peut désirer de plus un guerrier ?
    — Rejoindre le festin d’Odin, dis-je, et
il acquiesça. D’où viennent les esclaves ?
    — De marchands comme celui que tu as tué.
Ou bien nous les trouvons nous-mêmes.
    — Ils sont gardés à Dunholm ?
    — Non, seulement les jeunes filles. Les
autres vont à Gyruum. Nous y avons deux troupes. (C’était de bon sens. J’étais
allé à Gyruum, où se trouvait autrefois un célèbre monastère que Ragnar l’Ancien
avait détruit. C’était une petite ville au sud de la Tine, proche de la mer, ce
qui facilitait l’expédition des esclaves. Il y avait un ancien fort romain sur
le cap, mais il était moins facile à défendre que Dunholm – cela importait peu
car, en cas de difficultés, la garnison de Gyruum aurait le temps de rejoindre
la grande forteresse et de s’y réfugier en emmenant les esclaves.) Et Dunholm
ne peut être prise.
    — Elle ne peut ? m’étonnai-je.
    — J’ai soif.
    — Rypere, criai-je, je sais que tu es là !
Apporte de l’ale !
    Je donnai à Tekil une chope d’ale, un quignon
de pain et de la viande de chèvre froide ; tout en mangeant, il me parla
de Dunholm et m’affirma qu’elle était imprenable.
    — Une armée assez grande pourrait la
prendre.
    — On ne peut l’approcher que du nord, se
moqua-t-il. Et le chemin est si étroit et escarpé que tu aurais beau avoir la
plus grande armée du monde, tu ne pourrais mener que quelques hommes au pied de
ses murs.
    — A-t-on essayé ?
    — Ivarr est venu, il est resté quatre
jours à nous observer, puis il est reparti. Avant lui, le fils du comte Ragnar
était venu, mais il n’est pas resté aussi longtemps. On peut peut-être affamer
la ville, mais cela prendrait un an. Et combien d’hommes peut nourrir une armée
de siège durant ce temps ? Dunholm est comme Bebbanburg, imprenable.
    Pourtant, mon destin me menait à ces deux
endroits. Je restai à réfléchir silencieusement, quand Tekil souleva ses
chaînes comme pour tenter de les briser.
    — Alors, dis-moi quelle sera ma mort.
    — J’ai encore une question.
    — Pose-la.
    — Thyra

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