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Les Seigneurs du Nord

Les Seigneurs du Nord

Titel: Les Seigneurs du Nord Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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et nous le frappâmes, lui, ses fils et sa
tribu. Nous prîmes toutes ses villes et anéantîmes hommes, femmes et enfants
jusqu’au dernier. » (Il les rouvrit.) Tels sont les actes du dieu d’Alfred,
seigneur Uhtred. Tu veux que je te récite d’autres parties des Saintes
Écritures ? « Le Seigneur ton Dieu te livrera tous tes ennemis et tu
les humilieras et les écraseras. » Alfred croit aux promesses de Dieu et
rêve d’une terre libérée des païens, une terre où l’ennemi sera totalement
anéanti et où seuls vivront de bons chrétiens. S’il y a un homme à redouter sur
l’île de Bretagne, seigneur Uhtred, c’est le roi Alfred. (Il se leva.) Je dois
m’assurer que ces sottes auront nourri mes chiens.
    Je le regardai partir en me disant que c’était
un homme habile qui avait mal compris qui était Alfred.
    Et c’était évidemment là ce qu’Alfred
souhaitait que je croie.

7
    Le witan, conseil royal constitué des
puissants du royaume, se rassembla pour la consécration de la nouvelle église d’Alfred
et pour fêter les fiançailles d’Æthelflæd et de mon cousin. N’ayant rien à
faire de ces discussions, Ragnar et moi allâmes boire dans les tavernes. Brida
avait été autorisée à nous rejoindre, et Ragnar en était d’autant plus heureux.
Cette Saxonne d’Estanglie avait autrefois été ma maîtresse quand nous étions
enfants. Ragnar et elle ne s’étaient jamais officiellement mariés, mais elle
était à la fois son amie, sa maîtresse, conseillère et sorcière. Il était blond
et elle brune, il mangeait comme un porc et elle chipotait, il était tapageur
et elle sage, mais ensemble ils connaissaient le bonheur. Je passai des heures
à parler de Gisela tandis que Brida écoutait patiemment.
    — Penses-tu vraiment qu’elle t’a attendu ?
    — Je l’espère, dis-je en touchant mon amulette.
    — La pauvre, sourit-elle. Tu es donc
amoureux ?
    — Oui.
    — Une fois encore.
    Nous étions aux Deux Grues, la veille des
fiançailles officielles. C’est là que nous trouva le père Beocca, les mains
souillées d’encre.
    — Vous avez de nouveau écrit, l’accusai-je.
    — Nous dressons les listes des fyrds des comtés, expliqua-t-il. Chaque homme de douze à soixante ans doit prêter
désormais allégeance au roi. Je dresse les listes, mais je suis à court d’encre.
    — Pas étonnant, dis-je, vous en êtes
couvert.
    — On m’en prépare une jarre et cela
prendra du temps, dit-il sans relever. J’ai pensé que vous voudriez visiter la
nouvelle église.
    — C’est mon rêve le plus cher, rétorquai-je.
    Il insista pour nous emmener. L’église était, en
vérité, d’une grande splendeur, plus grande que tout château. Elle s’élevait
fort haut, son toit était soutenu par d’énormes poutres de chêne sculptées de
rois et de saints. Les sculptures étaient peintes, et les couronnes des rois et
nimbes et ailes des anges brillaient, dorées à la feuille par des artisans que
Beocca déclara venus de Frankie. Le sol était dallé de toutes parts, il n’y
avait donc pas de paillasses de roseaux où auraient pissé les chiens. Alfred
avait édicté une loi interdisant qu’ils y pénètrent ; mais comme ils y
entraient quand même, un gardien armé d’un fouet avait été nommé pour les
chasser. Cependant, l’homme ayant perdu une jambe à la bataille d’Ethandun, il
se déplaçait difficilement et les chiens n’avaient nul mal à l’éviter. La
partie inférieure des murs était en pierre taillée, mais le haut et le toit
étaient en bois. Ils étaient percés de hautes fenêtres en corne grattée pour
garantir contre la pluie. La moindre parcelle des murs était couverte de
panneaux de cuir portant des peintures du Paradis et de l’Enfer. Le Ciel était
rempli de Saxons, alors que l’Enfer était apparemment réservé aux Danes ; mais
je remarquai, avec surprise, deux prêtres engloutis dans les flammes du diable.
    — Ce sont de mauvais prêtres, expliqua
gravement Beocca. Mais il y en a peu.
    — Et il y en a de bons, lui dis-je pour
lui faire plaisir. À ce sujet, avez-vous des nouvelles du père Pyrlig ?
    Pyrlig était un Breton qui avait combattu à
mes côtés à Ethandun et que j’aimais beaucoup. Il parlait dane et avait été
envoyé auprès de Guthrum en Estanglie.
    — Il accomplit l’œuvre du Seigneur, s’enthousiasma
Beocca. Il dit que les Danes se font baptiser en grand nombre ! Je crois
vraiment que nous assistons

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