Les templiers
erreurs en s’alliant avec les sectes musulmanes dont les chefs les initièrent dans une caverne du Liban. Guillaume de Montbard aurait été le premier initié. Il transmit le message à quelques frères qui initièrent tous les Templiers au culte maçonnique. Les idées de Palaprat furent, non pas reprises, mais travaillées, par certaines sectes et surtout des hurluberlus qui, ne pouvant être admis dans la Franc-Maçonnerie, se séparèrent de cette dernière et gardèrent des cercles d’études « initiatiques » qui aboutirent à toutes les théories que nous connaissons aujourd’hui. Plusieurs membres du « Cercle d’Etudes initiatiques », épris d’un certain nationalisme, se séparèrent et redonnèrent une autre conception, en faisant des Templiers les héritiers directs des druides, principalement des Carnutes.
Les luttes intestines qui éclatèrent à travers cette Église dégradèrent toute idéologie. Les « évêques » que consacra Palaprat, avec comme co-consécrateur Mauviel, se liguèrent par clan contre leur patriarche. Cela se manifesta par la mythomanie historico-religieuse de certains de ces prélats et par le complexe du violet, de la crosse, que l’on retrouve de nos jours dans certaines églises dites libérale, gallicane et orthodoxe.
L’introduction de la doctrine johannite dans le Temple souleva une opposition si importante qu’en 1832, le Maître fut accusé de violer les statuts. Le 8 mars 1833, les frères parisiens envoyèrent leur démission collective. Palaprat tint bon encore deux ans. L’orage ne s’apaisa pas. En 1835, le maître convoqua un convent général pour le 1 er octobre 1836. La circulaire précisait que seraient admis uniquement les chevaliers qui auraient, dans un délai fixé, « donné leur adhésion à l’unité du Temple en la personne du Grand Maître. »
La publicité, l’absurdité et le ridicule poussèrent le Temple de Palaprat vers une dissidence, sous la direction de Louis-Théodore Juge, maçon très zélé et éclairé-par le Léviticon et l’ouvrage de l’abbé Grégoire, en 1836, il ne restait plus que quatre convents : Bordeaux, Lyon, Cran et Liverpool, groupant une quarantaine de membres lors de la réunion du convent général. Quarante-deux frères avaient renouvelé leur adhésion. Le Grand Maître à cause de son état de santé, se retira et confia ses pouvoirs au lieutenant général pour l’Afrique, Raoul Péri, avocat à la Cour de Cassation. Il mourut à Paris le 18 février 1838.
Une commission exécutive, nommée par le convent central et primitif, refusa de reconnaître cette délégation de pouvoirs. Un autre convent général réuni le 13 janvier 1838, supprima des charges. Cette dissidence, en attendant l’élection d’un Maître, nomma un régent en la personne de Charles-Fortuné-Jules Guigneq, comte de Moreton et de Chabrillon.
Fabre-Palaprat, dans son testament, avait désigné un régent en la personne de l’amiral anglais William Sydney Smith. Il y eut donc, à nouveau, deux clans. Moreton de Chabrillon reprit en main la brartche dissidente et procéda à des nominations parmi l’aristocratie et en 1840 les Grands Prieurés furent créés. C’est ainsi que Charles de Fréminville, à qui l’on doit la plus grande des élucubrations sur la Charte de Transmission, fut nommé Grand Prieur de Portugal.
La branche directe, sous la présidence de William Smith, fut sagement administrée, la simplicité primitive du vrai Temple fut reprise. À la mort du régent nommé par Palaprat, les Templiers de Moreton répondirent à un appel des rivaux. Le 12 mars 1841, une réunion fraternelle eut lieu pour l’élection de six lieutenants magistraux qui prirent en main les destinées de l’Ordre. Ce fut le dernier conseil de cet Ordre néo-templier.
En 1862, Louis-Théodore Juge écrivait une lettre à M. de Montagnac, dans laquelle il disait : « L’Ordre du Temple est mort depuis à peu près le temps où les documents vous font défaut. 11 n’a pu traverser l’époque de 1848 et n’a guère eu alors que quelques séances. » Le Temple se mourait une nouvelle fois en 1846. Les chevaliers survivants ne se réunirent plus après 1848. Aucun régent ne fut nommé, et, en 1871, les archives, encombrantes pour un particulier, A.G. Vernois, furent remises aux Archives Nationales. Elles ne vont pas plus loin que 1845. On n’entendit plus parler des Templiers, en dehors de certaines loges
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