Les templiers
malades ou bien portantes, en cas de décès ou de rétablissement des donateurs. Ils ne pourront exiger que le quart des biens laissés par testament par ceux qui y avaient choisi leur sépulture. Urbain III développera ce thème dans la bulle « Sacra Templi Militia » du 30 juin 1186. Pour leur part, les papes juristes du XIIIe siècle reprendront complètement les lettres de leurs prédécesseurs.
Pour les constructions d’églises, les choses ne se passèrent pas si facilement qu’on peut le croire. Des interventions pontificales furent souvent nécessaires. Quelquefois pour empêcher les Templiers d’accepter des fidèles et d’exiger les dîmes paroissiales. Cependant les fidèles pouvaient aller écouter l’office des Templiers après la messe paroissiale et donner des aumônes à qui bon leur semblait. Alexandre III donnera ces préceptes dans la bulle « Quoniam Dilecti Filii » du 28 octobre 1187-1189.
Ce furent surtout les cas d’excommunication et d’interdit qui intéressèrent les Templiers. Luttant âprement pour leurs privilèges, ils obtinrent d’aller ouvrir l’église et célébrer la messe dans les villages interdits, et cela une fois l’an. Le fait le plus typique se situe en 1144.
Geoffroy de Mandeville avait été frappé d’interdit par le pape en raison de ses nombreux crimes. À sa mort, les Templiers le recouvrirent de leur manteau blanc à croix rouge : ainsi, il était reçu dans l’Ordre. Sans aucune cérémonie, il fut enterré dans le vieux Temple de Londres, en attendant l’absolution du pape. Quand ce fut fait, on exhuma son corps pour l’enterrer cette fois avec toute la pompe ecclésiastique dans le Temple neuf.
Tout au long du XIIIe siècle, les papes rappelleront les évêques au respect des droits des chevaliers. Néanmoins, il faudra attendre une bulle de Grégoire IX pour défendre officiellement à quiconque de pénétrer dans les commanderies de l’Ordre sans autorisation des précepteurs. De ce fait, les autels pouvaient être consacrés par n’importe quel prélat.
Ainsi, l’étude du fonctionnement du droit templier montre combien jalousement les frères du Temple, toujours prêts à s’assurer des appuis en cour de Rome, veillèrent sur leurs privilèges.
CHAPITRE III Les Grands Maîtres
A PR È S avoir traité des origines de l’Ordre du Temple et avant d’entreprendre l’étude approfondie de son histoire, il est utile de connaître les noms des différents Maîtres. Ils font partie intégrante de la vie de la Milice et nous allons les rencontrer à chaque page.
1 — HUGUES DE PAYENS. 1119 - 24 mai 1136.
Fondateur et premier Maître de l’Ordre, Hugues de Payens apparaît dans un document que signale Guillaume de Tyr, concernant une donation faite aux Vénitiens par le roi Baudoin II. Venu en France solliciter des secours, il reçut, dès 1127, les dons de divers seigneurs ou personnalités régnantes. Dans le courant de l’année 1127-1128, Foulques, comte d’Anjou, partagea plusieurs biens entre Geoffroy évêque de Char-, très, Geoffroy abbé de la Trinité de Vendôme, Hugues de Payens chevalier du Temple de Jérusalem et actuellement Maître et Pétronille de Chemillé première abbesse de Fontevrault.
Durant l’année qui suivit la confirmation de la Règle, le Maître voyagea dans diverses provinces. Nous le retrouvons, en sa qualité, dans de nombreux actes de donations à la Milice. Vers le 31 mai 1128, plusieurs dons furent faits dans le Poitou entre les mains de Maître Hugues, du Temple de Jérusalem. Le 13 septembre 1128, dans un acte du roi Louis VI, Jean évêque de Thérouanne, fait une donation au Temple en présence de Maître Hugues et des frères Geoffroy et Payen.
La bibliothèque municipale de Carpentras conserve un manuscrit rapportant un don du 29 janvier 1130, de Laugier, évêque d’Avignon. À cette occasion, Hugues de Payens est signalé comme originaire de Viviers, dans l’Ardèche. On ne voit pas la raison de cette mention. En 1130-1131, un acte, signé et daté de Noyon, concernant les prébendes données aux frères du Temple, fut passé en présence de plusieurs prélats et de Nivard, autre nom de Payen de Montdidier, chevalier du Temple, envoyé par Hugues, Maître de la Milice. Ce document laisse à penser que le Maître n’était plus en France. Il était retourné en Terre Sainte, suite à la lettre des chevaliers qui n’étaient pas venus au Concile et dont
Weitere Kostenlose Bücher