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Les templiers

Les templiers

Titel: Les templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurent Daillez
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que Saphet redevienne une place forte chrétienne. Grâce à Benoît d’Alignan, évêque de Marseille, les frères du Temple purent entreprendre sa reconstruction. Elle sera, malgré tout, reprise en 1266, par le sultan Bibars.
    Benoît, venu en Terre Sainte en pèlerinage, se rendit dans les territoires musulmans. Arrivé à Damas, il attendit quelques jours son visa de passage. Là, plusieurs personnes lui demandèrent si Saphet allait être rebâti. S’étant enquis de cette question, on lui expliqua que la forteresse fermait les portes de Damas. La curiosité de Benoît fut telle que, rentrant en Terre Sainte, il fit un détour dans les montagnes de Galilée et visita le site. Il y trouva un escadron de Templiers   : « Le châtelain, Frère Raymond de Caro, le reçut avec une grande joie, bien qu’il n’ait lui-même, pour se loger, que les petites tentes des écuyers, dans lesquelles ils font le lit de leur seigneur. L’évêque se renseigna avec diligence au sujet de la place et pourquoi les Sarrasins craignaient sa reconstruction. Les frères du Temple répondirent que rebâtir cette forteresse ce serait une défense et un bouclier pour les chrétiens jusqu’à Acre. Le prélat s’en retourna dans la ville et rendit visite au Maître du Temple, Armand de Périgord, qui était malade dans son lit. Après une conversation contenant quelques renseignements sur les craintes des musulmans, l’évêque demanda au Maître de réunir son Conseil afin d’étudier les moyens de reconstruire, en profitant de la trêve. Un dialogue des plus instructifs s’engagea.
    « Seigneur, évêque, ce n’est pas chose facile que reconstruire Saphet   ; le roi de Navarre, le duc de Bourgogne, les comtes, les barons de l’Ost, me promirent qu’ils viendraient à Saphet pour que nous puissions y travailler plus vite et en plus de sécurité, qu’ils y resteraient deux mois et qu’ils donneraient 7 000 marcs pour les dépenses. Ils ont oublié leur promesse et ils sont partis chez eux, et voilà que vous nous dites de bâtir le château sans argent.   »
    L’évêque répondit alors   : — « Maître, reposez-vous en votre lit et dites votre volonté aux frères, avec de bonnes et efficaces paroles. J’ai confiance en Dieu que vous ferez plus dans votre lit que toute la croisade n’a fait avec la multitude de ses hommes d’armes et ses richesses.   »
    À ce moment, deux frères, Gérard de Braies et Renaud l’Allemand, qui assistaient le malade, répliquèrent   : « Seigneur l’évêque, dites ce qu’il vous semble bon et le Maître tiendra conseil pour cela et vous répondra.   »
    Selon d’autres textes, avant de quitter la maison, l’évêque de Marseille eut l’occasion de s’entretenir avec quelques dignitaires du Temple   : Renaud Vichier, commandeur d’Acre, Barthélémy de Morette, grand commandeur de Jérusalem. Le lendemain de cette rencontre, le Conseil fut réuni   ; quand tous les frères furent assemblés, Benoît reprit son discours de la veille en ces termes   : — « Moi, je ne peux pas vous offrir de l’argent et les subsides, mais, si vous voulez entreprendre la construction, je vous accompagnerai. Dans le cas contraire, je prêcherai aux pèlerins et j’irai avec eux faire un grand tas de pierres et édifier tout autour, aussi en pierres, sans mortier, pour la défense des chrétiens et pour braver les Sarrasins.   » Les frères, devant une telle foi, décidèrent, à l’unanimité, de rebâtir la forteresse   : « Il y eut une grande joie dans la maison du Temple et dans la cité d’Acre et dans la population de Terre Sainte. Et sans tarder fut élu un comité de chevaliers, de sergents, de balistes et autres hommes d’armes. Une caravane de bêtes de somme fut rassemblée pour porter les armes, victuailles et autres choses nécessaires et les greniers, les celliers, les trésors et autres officines furent ouverts afin de pallier aux dépenses avec magnificence et joie. Une multitude d’ouvriers et de forgerons fut envoyée avec leurs instruments et les objets nécessaires.   » L’évêque célébra la messe, prononça une allocution et « posa la première pierre sur laquelle il mit une coupe d’argent doré pleine de monnaie pour les subsides de l’œuvre.   » Ceci se passait le III des Ides de décembre (20 décembre) 1240. Après quelque temps, l’évêque revint en Terre Sainte. Le 4 octobre 1244, il rendit grâces en voyant la construction et

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