Les templiers
Khalifat fati- mide de l’Égypte et unifia l’Égypte et la Syrie sous la domination du Khalifat abbasside de Bagdad. Le royaume était pris dans l’étau, ce que comprit Bertrand de Blanquefort. Il refusa de suivre le roi Amaury avec le couvent du Temple. Le Maître attendait, tout d’abord, des renforts après la perte de six cents chevaliers et de douze mille sergents, à la bataille de Marim. Ensuite, ayant vu des troupes musulmanes se concentrer aux extrémités du pays, il préféra rester sur ses positions. D’ailleurs, la rupture par Amaury des accords passés entre le Khalife du Caire et le Commandeur de Jérusalem n’arrangea pas les choses. Guillaume de Tyr, pour une fois, donne raison aux Templiers et reconnaît la stratégie du Temple : attendre les événements et étudier une attaque répressive. L’archevêque rend entièrement responsable de cette expédition le Maître de l’Hôpital, Gilbert d’Assailly, dont il fait un portrait assez défavorable.
Les craintes du Maître du Temple s’avérèrent justes. La troisième expédition sur l’Égypte fut un désastre pour le royaume franc. Elle est à l’origine de la perte de Jérusalem. Du point de vue stratégique, ce fut une catastrophe. Amaury rentra dans son royaume. Il venait de susciter l’union « des deux royaumes très puissants Babylone (Le Caire) et Damas ». C’était ce qu’avait toujours redouté le Maître du Temple.
Bertrand de Blanquefort ne vit pas la perte progressive des places fortes du royaume. Il mourut le 2 janvier 1169. L’ancien ambassadeur, de son côté, était en Europe depuis 1168, en qualité de Commandeur des Maisons du Temple en deçà des mers.
Le Temple avait subi de nombreuses pertes matérielles durant les campagnes. La mort de Bertrand de Blanquefort et la nomination de Geoffroy Foucher en Europe furent plus catastrophiques encore. Il était difficile de trouver aussitôt un successeur digne du Maître défunt. Il fallait un diplomate et un véritable chef militaire. Philippe de Naplouse fut élu. Sa maîtrise fut de courte durée, car il donna sa démission peu de temps après. Eudes de Saint-Amand lui succéda. Guillaume de Tyr, qui le détestait, le dépeint comme un homme « ayant le souffle de la fureur en ses narines, ni craignant Dieu, ni respectant les hommes. » Avant d’appartenir au Temple, le nouveau Maître avait été Maréchal puis Grand Échanson du Royaume. Malgré le portrait de Guillaume de Tyr, Eudes de Saint-Amand fut un Maître plein de qualités. Il resta inflexible quant à la souveraineté et à l’indépendance de son Ordre. Il lutta avec vigueur contre la puissance du roi de Jérusalem, ce qui évita au Temple de fâcheuses situations. Mais son intransigeance fut néfaste du point de vue diplomatique.
Après l’unité de la Syrie et de l’Égypte, l’horizon s’assombrissait. Dès 1170, Saladin rognait les frontières sud du royaume et prenait la ville basse de Gaza. Tandis que le roi Amaury obligeait les Égyptiens à lever le siège de la forteresse de Darin et de Gaza, ces derniers, avec leur flotte de la mer Rouge, prenait le port franc d’Aila.
En 1172, la secte mystérieuse des Ismaéliens – ces fameux Assassins qui firent couler tant d’encre – , par l’intermédiaire de son chef, dit le Vieux de la Montagne, envoya une ambassade auprès du roi de Jérusalem afin d’établir des relations et d’offrir une alliance contre les Sarrasins. Le Vieux de la Montagne proposa même de se faire chrétien avec tous ses fidèles. Les chroniqueurs arabes des croisades ne se trompent pas lorsqu’ils racontent le but de cette ambassade.
Les Assassins ne croyaient en rien, c’est sûr, et la Chronique d’Ambroise nous renseigne bien à ce sujet. Ils n’osèrent pas s’attaquer aux Templiers, ni aux Hospitaliers, parce que, comme ils le disaient : « A quoi bon tuer leur Maître puisqu’ils ne feront qu’en mettre un autre à sa place. » On se rend compte que les élucubrations sur les relations Templiers-Assassins sont complètement erronées. Qui étaient donc ces Assassins ? Laissons les écrits modernes de côté, surtout ceux qui font un parallèle incohérent avec les structures maçonniques des Loges. Qui peut parler d’initiation chez les Assassins, des neuf degrés d’initiation, des Loges séparées entre hommes et femmes alors que les Assassins, comme les ordres militaires chrétiens, se composaient uniquement
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