Les templiers
y avait aussi les vœux, pratique très courante. Les pauvres s’engageaient sur les routes de Saint-Jacques ou autres lieux de pèlerinage importants d’Europe. Certains textes mentionnent des hôpitaux tenus par les Templiers. Si cela est exact, il ne faut pas croire que les Templiers soignaient des laïcs dans leurs « hôpitaux ». Cette clause était réservée aux Hospitaliers. Dans les régions où les Hospitaliers n’avaient pu s’implanter, d’autres ordres hospitaliers, plus ou moins importants avaient été fondés, comme les Chevaliers d’Aubrac. Le rôle du Temple était surtout de convoyer les pèlerins et non de les héberger. Le Commandeur de Jérusalem n’était-il pas chargé de conduire les pèlerins qui allaient au Jourdain ?
CHAPITRE VII La nouvelle Babylone Jérusalem tombe
I L fallut un siècle pour que Jérusalem, redevenue chrétienne, fût à nouveau perdue.
Le projet de lancement d’une croisade en 1126 ne fut pas un grand succès. Cependant, le roi Baudouin II reprit l’idée de la conquête de Damas, occupé par les Ismaéliens. Ces fanatiques, plus connus sous le nom «d’Assassins », étaient installés près de la frontière franque, sur la place-forte de Panéas. Le roi de Jérusalem négocia quelques accords avec les Arabes de Damas. Les Assassins promirent même de lui livrer la ville en échange de Tyr. Le complot découvert, ils furent massacrés par Buri, chef de la dynastie musulmane des Sultans Burides de Damas.
Après les guerres de Damas, le successeur de Baudouin II se tourna vers l’Égypte, bien que celle-ci fût moins gênante.
Dès 1150, Baudouin III, à la tête d’une expédition, se dirigea au sud d’Ascalon et construisit la citadelle de Gaza. Elle fut confiée à l’Ordre du Temple. Les Égyptiens essayèrent, en vain, de s’en emparer. Le Roi continua sa marche, encouragé par la mort, sous les murs de Gaza, de l’émir Vsâma Ibn Manquidh. Baudouin III ne put mener à bien sa tâche malgré l’argent qu’il reçut, malgré son union avec Théodora, nièce de Manuel Comnène, et la reconnaissance de la suzeraineté byzantine sur Antioche.
L’Égypte, souci primordial de Baudouin à son avènement au trône, n’était encore qu’une affaire toute récente malgré le blocus. Celui-ci fut effectué avec les Pisans, alliés commerciaux de l’Égypte. Les navires apportaient d’Europe le bois, la poix, les armes, le fer, toutes les matières premières pour la guerre. Baudouin, par le traité de 1156, demanda la non-livraison de ces fournitures contre de nombreuses et importantes compensations.
Baudouin III mourut en 1162, à l’âge de trente- deux ans. Même ses ennemis le pleurèrent. Le sultan Nur El Dîn fut ému et dit : « Les chrétiens ont perdu un roi sans égal. » Amaury, son frère, lui succéda. Comme tous les membres de la dynastie d’Ardenne-Anjou, il fut un bon administrateur et un fin diplomate. L’Égypte suscitait J’envie à la fois des Francs et des musulmans de Syrie. Suivant la voie tracée par son frère aîné, il reconnut que les Francs devaient posséder les ressources du pays. Depuis 968 l’Égypte était dirigée par la dynastie Fatimide, en pleine décadence avec ses khalifes et ses vizirs en proie à de sanglantes guerres intestines de sérail. Sa marine ne pouvait pas affronter celle des Francs ou celle des Turcs. Le delta du Nil n’était défendu par aucune forteresse, aucun château. Tout semblait favorable aux troupes franques.
Afin d’éviter l’envahissement de la Terre-Sainte par les musulmans tandis que les troupes franques s’occuperaient de l’Égypte, Amaury développa l’alliance byzantine, surtout devant la montée de la famille kurde des Aiyûbides, ayant à sa tête Shirkûh et son neveu Salah-Al-Dûr-Yusuf.
La première expédition d’Amaury contre les Fatimides du Caire date de 1163. Ce raid prouva au sultan d’Égypte que son royaume était facile à prendre. Il en coûta au roi une somme de cent soixante mille dinars. En 1164, une nouvelle expédition fut décidée. À la tête des deux couvents du Temple et de l’Hôpital, et de sa propre armée, Amaury arriva dans la vallée du Nil où Shirkûh l’avait devancé. Le vizir, effrayé par l’avance des troupes venues de Damas, fit appel aux Francs. Les armées franques traversèrent le désert du Sinaï et assiégèrent Bilbeis où, selon la lettre du Maître du Temple, Shirkûh se trouvait
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