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Les templiers

Les templiers

Titel: Les templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurent Daillez
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au-dedans comme au-dehors de la ville et déployèrent contre nous le gonfanon haussant   ». Cette dernière mention a son importance   : c’était la guerre. Le gonfanon n’était déployé que dans les cas graves.
    Cette lettre nous laisse entrevoir que les Templiers réagirent, mais que, jusque-là, ils avaient observé une réelle neutralité dans la dispute qui opposait le roi d’Arménie et le comte de Tripoli. Le souverain exagère un peu lorsqu’il déclare à Innocent III   : « Nous les avons toujours respectés et nous avons épargnés leurs possessions et leurs biens durant toute cette guerre, car nous espérions les avoir comme amis, mais non comme adversaires.   »
    Ce que Gilbert Erail craignait, le roi le déclare dans sa lettre. Une fois la résistance d’Antioche terminée, Léon III s’empara de tous les biens du Temple en Arménie, sauf les deux châteaux de la Roche-Guillaume et de la Roche-Russole que les frères défendirent, repoussant les troupes arméniennes par de cuisantes leçons d’humilité.
    Rien ne favorisait un arrangement entre les Templiers et Léon. La poudre avait été allumée à Antioche. Il ne manquait plus que la mésentente de deux légats. Le cardinal de Sainte-Prascède voulait abandonner les conversations et aller en Grèce. Son compagnon soutenait le Temple. Il excommunia Léon et tout son royaume lorsque le roi refusa de rendre les biens qu’il avait usurpés. Une nouvelle fois, le roi d’Arménie écrivit au pape, accusant le cardinal d’être acheté par les Templiers, et ceux-ci d’avoir été vendus au sultan d’Alep. Cela ne dut guère plaire au pape qui montra toujours une certaine sympathie pour le sultan d’Alep, dernier fils de Saladin   ; il espérait sa conversion, ainsi que le signale une lettre de Philippe du Plessis au roi d’Aragon et une bulle d’Innocent III.
    Le ridicule de ces luttes était à son comble. D’un côté Léon était excommunié par l’intermédiaire des Templiers, de 1-autre le comte de Tripoli l’était sur intervention des Hospitaliers. C’était la quarantaine totale. Rome en eut vite assez. Innocent III nomma, une nouvelle fois, des assesseurs afin de régler les litiges. Deux pour l’affaire du comte de Tripoli et deux autres, les évêques de « Biblis et de Valanne, pour celle du Temple. Le pape s’interposa toujours entre le roi et le comte de Tripoli, et considéra toujours lalutte pour Gastein comme une affaire terminée par le cardinal de Saint-Marcel. Aussi, le 5 mars 1209, il envoya la bulle « Fratrum geruinus est   » à Albert, patriarche de Jérusalem, le nommant légat du Saint-Siège et lui signifiant de mettre un terme à la dispute entre le roi d’Arménie et les frères du Temple ainsi qu’entre le comte de Tripoli et ledit roi.
    La situation se détériora lorsque le comte de Tripoli fit arrêter le patriarche d’Antioche, Pierre d’Angoulême, l’accusant de favoriser la tentative du roi d’Arménie et de son petit-fils pour s’emparer d’Antioche. Le patriarche fut assassiné par le comte lui-même, au château d’Antioche où il avait été emprisonné. Le Chapitre latin d’Antioche se retira au château de Cursat où il reçut Pierre II, abbé cistercien de Locedio. Il fut nommé patriarche d’Antioche en 1209.
    L’assassinat de Pierre d’Angoulême, le 8 juillet 1208, irrita Innocent III. Le Pape fit une ultime démarche auprès du roi d’Arménie, le suppliant de se raccommoder avec les Templiers et lui laissant entrevoir un soutien certain en faveur du jeune Raymond Rupin. Léon fit le sourd. Les Templiers, habiles, évitèrent de montrer quelque entente avec le meurtrier, échappant ainsi à l’anathème.
    Le 4 juin 1209, Innocent III, avec une inlassable patience, écrivait au roi d’Arménie, les Templiers menaçant une nouvelle fois de se retirer de Terre Sainte si le Souverain Pontife ne leur accordait pas la permission de se défendre par les armes.
    — « Les Templiers cesseront les offenses dont vous vous plaigniez, écrivait-il au roi, dès que, de votre côté, vous cesserez les vôtres, et ne refuserez plus de leur faire justice du château de Gastein. C’est là la principale cause de leur inimitié à votre égard, car vous refusez de leur rendre le château et, malgré nos prières et nos admonestations, vous ne voulez pas leur faire justice. Toutes les lois, toutes les justices permettent de repousser la force par la force, surtout à ceux

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