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Les templiers

Les templiers

Titel: Les templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurent Daillez
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les amis et confrères de l’Ordre, excommuniés et mis hors les églises.
    Fous de rage, les Templiers répondirent à cette insulte en menaçant de déposer leurs manteaux et de quitter la Terre Sainte. L’évêque de Sidon ne mesurait pas la portée de son geste. Néanmoins, les Templiers se ressaisirent et se rappelèrent leurs vœux et leurs devoirs de gardiens du pays. Ils firent donc appel à Rome.
    Innocent III prit la défense des frères du Temple. Par bulle non provisionnelle, il suspendit sur le champ ledit évêque   : « Que celui qui a été stupide dans sa faute, apprenne la sagesse dans la pénitence.   »
    Ce fut surtout le clergé qui jalousa les privilèges du Temple. Les évêques voyaient l’argent leur échapper et ils essayèrent de causer des ennuis aux frères. Le Pape riposta de plus belle en faveur du Temple. En trois ans, Innocent IV enverra quatorze lettres contre les prélats et le clergé qui prenaient les Templiers à partie.
    Devant l’obstination du clergé, il accordera, en 1204, aux chapelains du Temple, le droit de recevoir les confessions de ceux qui voudront se faire enterrer dans les cimetières de l’Ordre, d’administrer les derniers sacrements et de les porter en terre avec la Croix. Le pape donna une importance particulière aux chapelains du Temple. Ces privilèges, principalement ceux sur le droit de paroisse, lésèrent autant les évêques que les desservants des paroisses. Pour couronner le tout, Innocent III décréta qu’aucun chapelain ne pourrait être cité devant la Curie, à moins qu’il ne soit nommé expressément.
    Ayant adopté une diplomatie de croc-en-jambe, le Temple, devint, du fait même d’Innocent III, un régime spirituel cherchant à se suffire à lui-même   ; car, tout en jouissant de la protection du Saint-Siège, il n’en accepta jamais la tutelle. De système synarchique dans son gouvernement, le Temple fut une autarcie spirituelle et temporelle.
    Néanmoins, Innocent III ne fut pas toujours tendre pour ses protégés. Il est vrai que les Templiers dans le seul but de narguer le clergé, ne se gênèrent pas de célébrer les offices dans les villes interdites, les portes des églises grandes ouvertes et les cloches carillonnant à toute volée.
    La protection pontificale fut très importante en ce début du XIIIe siècle, car elle ne s’attacha pas uniquement au domaine spirituel. Les papes légistes du début du XIII e siècle soutinrent la cause de la Terre Sainte. Innocent III, Honorius III et même Grégoire IX, devant la faiblesse des rois de Jérusalem, ne cessèrent d’encourager le Temple dans sa vocation. Honorius III leur accorda quatre-vingt-neuf bulles pontificales et Grégoire IX, quatre-vingt-dix-sept.
    Comme son prédécesseur, Gilbert Erail continua à entretenir de bons rapports avec Henri de Champagne et les Grands de Palestine. Il en fut de même avec Amaury II de Lusignan, quatrième mari d’Isabelle, roi de Chypre et roi de Jérusalem.
    En 1198, la guerre éclata entre le Temple et l’Hôpital. Cela couvait depuis longtemps. Un fief, qui se trouvait entre Margat et Valarnie, en fut le prétexte. Le pape intervint et conseilla aux deux ordres de se mettre d’accord.
    À la mort de Gilbert Erail, en 1201, le Chapitre choisit Philippe du Plessis. Il devint le troisième Maître de la réforme du Temple. Robert de Sablé et Gilbert Erail s’étaient occupés des affaires extérieures, le premier par la diplomatie et la guerre, le second par l’administration. Au troisième revint la réforme interne de l’Ordre. Tout concorda d’ailleurs à jeter letrouble dans l’esprit des Templiers. Depuis la trêve de Saladin, les croisés se livraient à des luttes civiles qui n’arrangeaient pas les choses.
    Une première réforme eut lieu au Chapitre Général de 1202. On ne prévoyait pas les discussions qui éclatèrent bientôt entre le Maître et quelques-uns de ses commandeurs et dignitaires de Terre Sainte. Certains se révoltèrent à la suite d’ordres qu’ils trouvaient trop sévères ou qui ne leur plaisaient pas. Ils décidèrent de quitter le Temple pour entrer à Cîteaux. La Règle le leur permettait, avec la permission du Maître. Il refusa, pensant qu’ils agissaient non par vocation d’une vie plus contemplative, mais pour des raisons de révolte.
    Philippe du Plessis s’adressa à Innocent III qui, le 9 juillet 1209, envoya à l’abbé de Cîteaux et au Chapitre Général de l’Ordre la

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