Les templiers
une aide de l’Occident, entretenez la guerre sainte. » Les Templiers, fidèles à l’esprit de leur Règle, étaient en général hostiles à toute temporisation.
L’idée d’une nouvelle trêve fut lancée en 1208, dans l’espoir d’une croisade. Le Maître du Temple dut employer toute son énergie pour faire valoir la supériorité militaire des Latins. Les prélats de Terre Sainte se rangèrent du côté du Temple en n’acceptant pas la prolongation de la trêve, sensibles aux reproches de toujours pactiser avec les Infidèles.
Les Francs ne se sentaient pas en sécurité à cause des dissensions entre les barons, les Ordres de l’Hôpital, les teutoniques et les prélats unis au Temple. De plus, en octobre 1210, le fils du sultan Al-Mu’Azzam dévasta la banlieue d’Acre. Le sultan Al ‘ Adil ne s’engagea pas totalement, mais construisit une place forte sur le Mont Thabor. Innocent III, en 1213, désigna dans une de ses bulles cette forteresse comme la plus terrible menace qui pesât sur Acre. En effet, elle fermait toute communication. Seule la route de Césarée était praticable.
Cependant, le nouveau roi de Jérusalem, Jean de Brienne, arriva devant Acre en septembre 1210, pauvrement vêtu et accompagné de peu de chevaliers. Cela jeta un froid. Cette déception est à l’origine de l’anarchie féodale que connaîtra le royaume dès 1225.
En juin 1211, Gautier de Montbéliard, à la tête d’un escadron, entrait dans le Nil et pillait le rivage de la « branche de Damiette ». La paix fut rétablie pour une durée de six ans entre Jean de Brienne et Al ’ Adil. Mais Innocent III posa les jalons d’une nouvelle croisade et essaya de nouer des négociations avec le sultan : les nombreux prisonniers qui se trouvaient en Égypte avaient fait appel à lui et le patriarche d’Alexandrie avait approuvé leur supplique. Innocent proposa, du moins dans une lettre au sultan, un échange de captifs. Ce fut un échec. Aussitôt le pape décida de reprendre la croisade et choisit Damiette comme but de ralliement. La stratégie pontificale mettait l’accent sur la situation néfaste de la Syrie ; le pape avait également vu la désunion existante entre les fils du sultan Slif ’ Eddin, frère de Saladin.
Le concile de Latran, les 11, 20 et 30 novembre 1215. réunit plus de quatre cents évêques, huit cents abbés et prieurs, sans compter les représentants. Les débats furent assez houleux. Le pape réclama la Croisade. Il mit tous ses efforts à la susciter, à la diriger et à la relancer. Un mouvement en faveur des Lieux Saints se déclencha. Les pays allemands, autrichiens et hongrois envoyèrent des contingents. Le roi de Hongrie André II fit partie de l’expédition après avoir remis la ville de Spalato entre les mains de Pons, Maître du Temple en Hongrie.
Une fois en Palestine, les croisés, les barons, les trois ordres militaires reçurent l’aide importante des forces navales des Génois et des Pisans. Mais cette intervention des marchands italiens introduisit de graves soucis commerciaux, car les commerçants se préoccupaient peu de la libération de Jérusalem. Ils s’intéressaient davantage aux comptoirs d’Égypte et au Delta du Nil où ils recueillaient les marchandises, épices, parfums, tissus, etc., venant d’Arabie ou d’Extrême-Orient.
La collaboration la plus importante fut celle de Frédéric II de Sicile. Quand il accepta la Croix et l’autorité pontificale, toute la noblesse allemande s’intégra à la croisade.
Innocent III mourut le 16 juillet 1216. Il fut remplacé par Honorius III le 18 juillet 1216. Dès son avènement, il continua l’œuvre de son prédécesseur en matière de croisade et avec l’Ordre du Temple. Il se tint au courant des événements de Terre Sainte par une correspondance assidue avec Guillaume de Chartres, Maître du Temple, et aussi avec les Maîtres de l’Hôpital, les teutoniques et le patriarche de Jérusalem. Le nouveau pontife se servira beaucoup du Temple. En novembre 1216, il ordonna au Trésorier du Temple de Paris de recevoir de l’abbé de Cluny la subvention à la croisade. Une fois la Bulle de Croisade promulguée, ce sera à frère Aymond qu’il s’adressera pour recevoir le vingtième des biens d’Église.
Le 17 novembre 1217, Honorius III répondit à Guillaume de Chartres qui lui avait annoncé le débarquement en Terre Sainte du roi André II de Hongrie, du duc d’Antioche et de nombreux
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