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Les valets du roi

Les valets du roi

Titel: Les valets du roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mireille Calmel
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encore certains passages dramatiques de la pièce, poussa la porte, se retournant vers Mary pour asséner son jugement. A peine fut-elle entrée dans le vestibule que son pied buta sur une masse, manquant la faire chuter. Mary la retint par le bras tandis qu’Emma, se tournant vers l’obstacle, laissait échapper un petit cri de surprise.
    Amanda gisait sur le plancher.
     

7
     
     
    E mma s’agenouilla auprès d’elle.
    — Elle a été assommée. Va chercher George. Nous avons de la visite.
    — Et vous ? s’inquiéta Mary.
    Emma releva ses cottes et dévoila à sa jarretière un poignard ouvragé. Mary ne posa pas davantage de questions. Visiblement, sa maîtresse savait aussi se défendre. Elle détala et rattrapa George aux écuries. En deux mots, elle lui relata l’incident. Ils se hâtèrent aussitôt de concert vers la demeure.
    George enleva Amanda dans ses bras et la conduisit dans le cabinet d’Emma, après s’être assuré qu’il était désert.
    — Restez auprès d’elle tandis qu’elle reprend ses esprits, conseilla-t-il à sa maîtresse. M. Oliver et moi allons vérifier le reste de la maison.
    Emma hocha la tête et referma derrière eux les portes de la pièce. George fit signe à Mary de le suivre. Il passa tout d’abord par l’office où il récupéra un pistolet qu’il chargea.
    — On n’est jamais trop prudent.
    Puis il gravit l’escalier, l’arme au poing, Mary sur ses talons.
    La demeure était silencieuse. Ils progressèrent pièce par pièce, sans trouver le moindre désordre. Les bibelots étaient en place, autant que l’argenterie. A croire que l’agresseur d’Amanda n’avait pas eu le temps de se servir.
    — Dérangé peut-être par notre retour ? suggéra Mary.
    George se rallia à cette hypothèse.
    Ils redoublèrent de prudence. Ils se trouvaient au deuxième étage lorsqu’il leur sembla entendre la porte d’entrée claquer.
    George se précipita à une fenêtre qui donnait sur l’allée principale. La nuit était claire. Il ouvrit la fenêtre et hurla : « Halte-là ! », avant d’ajuster son pistolet et de tirer. Sans succès. La silhouette, qui s’échappait dans l’ombre, écarta le portail sans encombre et se fondit dans l’anonymat de la rue.
    — Achevons notre visite et rassurons ces dames, décida George, après avoir lâché un juron de charretier.
     
    Dans le cabinet d’Emma, Amanda reprenait ses esprits sur le sofa, un verre de liqueur à la main.
    — Il s’est enfui, avoua George.
    — Je le sais, répondit froidement Emma, qui avait suivi le déroulement des opérations depuis la verrière de son cabinet.
    Les tentures en étaient encore écartées.
    — Dès demain, fais surveiller les abords de la maison.
    George hocha la tête. Emma le retint par le bras avant qu’il sorte.
    — Retrouve-le. Il ne doit pas parler, chuchota-t-elle.
    Mary ne put s’empêcher d’entendre et de se dire que George avait certainement d’autres attributions que celles qu’on lui avait présentées, et Emma plus de choses à cacher qu’il n’y paraissait. Poussée par la curiosité, elle se rapprocha d’Amanda et l’interrogea sans plus tarder.
    — Malgré la recommandation de Madame de ne pas vous attendre, répondit celle-ci, j’avais résolu de terminer quelques menus travaux d’aiguille pour lesquels j’avais pris du retard. Mais je me suis assoupie dans mon fauteuil, le nez sur mon ouvrage. Ce sont des coups frappés à la porte qui m’ont éveillée en sursaut, honteuse de ma posture. « Ouvrez, ouvrez ! suppliait-on. Il est arrivé un malheur ! Un grand malheur ! ». Je me suis précipitée sans méfiance, certaine de vous trouver blessée ou pire encore, ajouta-t-elle à l’intention d’Emma. Je ne me suis pas méfiée. Oh, comme je m’en veux, Madame ! La porte à peine écartée, un homme m’a bousculée. Le temps de me débattre et je ne sais plus…
    — Tu ne l’avais jamais vu auparavant ? s’enquit Emma.
    — Non, Madame, il était plutôt noiraud de cheveux, sentait fort et parlait avec un timbre grave, mais je ne saurais en dire davantage.
    — Cela ne fait rien. Regagne ta chambre à présent. Demain il n’y paraîtra plus.
    Comme Mary s’apprêtait à lui emboîter le pas, elle la retint d’une main ferme et d’un ordre :
    — Restez, Mary Oliver.
    Mary laissa Amanda quitter la pièce, puis rejoignit sa maîtresse en ayant soin de refermer derrière elle la porte de son

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