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Les valets du roi

Les valets du roi

Titel: Les valets du roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mireille Calmel
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ses gens à Versailles, lesdites archives avaient pour la plus grande majorité été transférées à Paris, dans une annexe prévue à cet effet. Tobias s’y était rendu et les avait consultées. Aucune d’elles ne faisait référence au trésor de Moctezuma et à l’usage auquel on l’avait affecté.
    L’archiviste avoua, ennuyé, que beaucoup de documents étaient demeurés au château vieux où on les avait oubliés, et peut-être brûlés au moment des travaux qui y avaient été faits.
    Tobias avait alors contacté M. Hardouin-Mansart, l’architecte chargé d’agrandir et de transformer le château vieux à l’époque.
    L’homme, affable, l’avait reçu sans difficulté malgré son emploi du temps chargé. De belle notoriété, il croulait sous les demandes en tout genre. Son cabinet, situé dans la récente ville de Versailles, où le roi l’avait fait installer, était empli de rouleaux gigantesques, liés séparément ou à plusieurs par des bandeaux de cuir. Ils se dressaient contre les murs, emplissaient de leurs plans les armoires jusqu’au plafond mouluré, encombraient bureaux et tables. Certains, piquetés par des stylets sur des planches, accueillaient à leurs côtés plumes et encriers, mines de charbon taillées, équerres et règles de noisetier.
    Le lieu abritait un désordre faramineux dans lequel M. Hardouin-Mansart, autant que ses apprentis, semblait pourtant se retrouver.
    — Je recherche ces archives pour le compte du roi, avait affirmé Tobias Read. Vous rappelez-vous les avoir découvertes et rangées ?
    — Il faudrait interroger mes ouvriers, avait répondu l’architecte en lissant son menton d’un doigt ennuyé. Les travaux du château vieux ont duré cinq années. Certains d’entre eux ont commencé le chantier, d’autres l’ont fini. Il me serait impossible de tous les contacter.
    — Mais vous souvenez-vous des modifications apportées ?
    — Monsieur, s’était offusqué Hardouin-Mansart, sachez qu’il n’est pas une pierre posée par mes soins en ce royaume dont je ne me souvienne !
    — Pardonnez-moi. Il est essentiel que je mette la main sur ces documents égarés pour ne pas souffrir le courroux de Sa Majesté. J’ignore pourquoi elle y tient tant mais les ordres du roi…
    — … font office de volonté divine, avait achevé l’architecte en s’adoucissant. Comment l’ignorer, monsieur, quand je me bats souvent contre l’absurdité architecturale de certains projets. Si je ne freinais pas quelques ardeurs, il en est qui s’écrouleraient avant d’être achevés. J’ai ici les plans des travaux. Ils pourront nous aider. Voyez-vous, continua-t-il en saisissant un escabeau pour parvenir à la hauteur d’un rayonnage où d’autres rouleaux servaient de nids à de multiples araignées, le château vieux ressemble à un pentagone irrégulier. A la construction médiévale, que François I er avait déjà augmentée et transformée, j’ai ajouté cinq pavillons en saillie.
    Il s’interrompit pour dérouler un plan, secouer la tête et le reposer. Il en fit de même pour deux ou trois autres avant de descendre de l’escabeau, de le déplacer et de recommencer plus loin.
    — J’ai aussi régularisé les façades, comblant des espaces entiers qu’il était impossible d’aménager. Ah ! dit-il en saisissant un paquet volumineux d’une dizaine de plans, les voici. Pouvez-vous m’aider, je vous prie ?
    Tobias Read se plaça à côté de l’escabeau et l’en débarrassa. Hardouin-Mansart le remercia et, tandis que Tobias, embarrassé par ces rouleaux, les déposait sur une table déjà envahie, il descendit pour le rejoindre.
    — J’ai aussi réagencé les appartements. Voyez ! dit-il en déroulant un des plans.
    L’architecte y fit glisser son doigt, lui indiquant au fur et à mesure les différentes parties du château. Le théâtre, la chapelle, les appartements du roi et de la reine au premier étage, ceux de leurs gens, puis, au rez-de-chaussée, les salons de réception où le roi recevait ses courtisans.
    — Puisse les emporter pour les étudier ? avait demandé Tobias.
    Hardouin-Mansart avait paru ennuyé.
    — Je vous promets d’en prendre grand soin et de vous les rapporter dès ma quête achevée.
    Il avait fini par céder et Tobias Read avait regagné sa voiture, croulant sous ces dossiers. Il s’appliquait à retrouver les traces de la construction médiévale dans laquelle il espérait que les ouvriers de

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