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Les voyages interdits

Les voyages interdits

Titel: Les voyages interdits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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attirance sexuelle envers les hommes.
Je suis un homme moi-même et je connais assez bien mon propre corps pour
ressentir le moindre intérêt pour celui de mes congénères. Pour ce qui est des
femmes, en revanche... Ah, les femmes ! Magnifiquement différentes de moi,
elles ont aussi entre elles d’exquises différences... Jamais je ne saurai les
estimer à leur juste valeur !
    — Les estimer, maître ? Il sembla amusé.
    — Mais oui ! (Je marquai une pause.) J’ai
déjà tué un homme, Narine, mais jamais je ne me permettrai d’occire une femme,
ajoutai-je d’un ton solennel.
    — Vous êtes encore jeune...
    — À présent, Jafar, veuillez finir de vous
rhabiller, avant que mon père et mon oncle reviennent.
    — Je viens de les voir à l’instant, maître Marco,
indiqua Narine. Ils sont entrés dans la maison avec notre hôtesse Esther.
    Je sortis donc de l’étable pour me trouver aussitôt
pris de nouveau à partie par la jeune servante, Sitarè, qui m’attendait à la
porte. Je me disposais à passer devant elle sans lui accorder un regard, mais
elle m’attrapa par le bras en murmurant :
    — Parle à voix basse, je t’en prie.
    Je lui répliquai, à haute et intelligible voix :
    — Je n’ai rien à vous dire du tout.
    — Silence. La maîtresse de maison est à
l’intérieur, en compagnie de ton père et de ton oncle. Alors, s’il te plaît,
parle doucement, mais réponds-moi. Mon frère Aziz et moi avons discuté à ton
sujet, et...
    — D’abord, je ne suis pas un sujet !
rétorquai-je avec irritation. Et je n’ai pas particulièrement envie,
figurez-vous, que l’on discute de moi.
    — Oh, je t’en prie, tais-toi. Savais-tu
qu’après-demain tombera l’Eidal-Fitr ?
    — Non. Je ne sais même pas de quoi il s’agit.
    — Demain soir, au coucher du soleil, le Ramadan prendra
fin. C’est alors le début du mois de shawal, dont le premier jour est marqué
par la fête de la Fin du Jeûne, ce qui signifie que nous autres, musulmans,
sommes libérés de toute abstinence et de toute restriction. Demain soir, dès le
soleil couché, nous pourrons, toi et moi, faire la zina en toute
légalité.
    — Excepté bien évidemment que tu es vierge, me
permis-je de lui rappeler. Et que tu dois absolument le rester, par égard pour
ton frère.
    — C’est de cela qu’Aziz et moi avons débattu.
Nous avons une petite faveur à te demander, Mirza Marco. Si tu y accèdes, je
consentirai, avec l’accord de mon frère, à pratiquer la zina avec toi.
Bien sûr, il peut participer, si tu le désires. J’objectai avec méfiance :
    — Ton offre me semble être une bien considérable
récompense pour l’obtention d’une toute petite faveur... Et ton frère me semble
bien fraternel, soudain. Il faut que je rencontre sans délai ton maquereau, ce
rustre aux irrésistibles minauderies !
    — Tu l’as déjà rencontré. Il travaille comme
garçon de cuisine, a des cheveux auburn comme les miens, et...
    — Je ne m’en souviens pas.
    Mais je pouvais facilement me le représenter : un
jumeau de Jafar, le beau compagnon d’étable de Narine, un malabar aux muscles
saillants avec l’orifice d’une femme, les capacités intellectuelles d’un
chameau et le sens moral d’une fouine.
    — Quand je te parle d’une petite faveur,
poursuivit Sitarè, je veux dire qu’elle sera telle pour moi et Aziz. Pour toi,
elle sera bien plus grande, car tu en profiteras vraiment. J’entends par là que
tu gagneras de l’argent grâce à elle.
    Voilà que s’offrait à moi une splendide jeune femme
aux cheveux noisette, qui mettait dans la balance sa virginité et y ajoutait un
bénéfice financier, plus, si je le souhaitais, son frère réputé encore plus beau
qu’elle. Cela ne manqua pas de me remettre en mémoire le fameux avertissement
quant à « la beauté assoiffée de sang », et j’en conçus une méfiance
immédiate qui m’incita à rester sur mes gardes. Pas au point, cependant, de
refuser platement l’offre sans en avoir entendu davantage.
    — Dis-m’en un peu plus, lâchai-je simplement.
    — Pas maintenant : ton oncle arrive.
Chut !
    — Tiens donc, voyez comme ça se trouve !
tonna mon oncle en avançant à notre rencontre, venu de l’intérieur plus sombre de la maison. Déjà en train de chercher la fiame, pas
vrai ?
    Et sa barbe noire s’éclaira d’un large sourire
éclatant, tandis qu’il nous bousculait de l’épaule et franchissait la porte

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