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Lettres - Tome I

Lettres - Tome I

Titel: Lettres - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pline le Jeune
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mon amitié pour l’auteur ou par les compliments dont il m’a honoré moi-même dans une de ses pièces. Il y prend pour sujet ma fantaisie de composer parfois des vers. Je vais d’ailleurs vous faire vous-même juge de mon jugement, si je peux retrouver le second vers de cette pièce (car je sais les autres) ; bon ! le voilà retrouvé :
     
    « Je chante de légers poèmes en vers tout menus, comme ceux qu’autrefois ciselaient mon cher Catulle et Calvus et nos vieux poètes. Mais que m’importent ceux-là ? Pline pour moi vaut à lui seul tous les anciens ; préférant les vers il abandonne le forum et cherche un objet à aimer, un objet à persuader de son amour. Voilà l’illustre Pline, celui qui égale tant de Catons ! Et maintenant, vous tous qui aimez, refusez donc d’aimer ! »
     
    Vous voyez comme tout est spirituel, délicat, achevé {94} . D’après cet avant-goût je garantis le livre entier, dont je vous enverrai un exemplaire, dès qu’il aura été publié. En attendant aimez ce jeune homme et félicitez notre siècle d’avoir produit ce brillant talent, qu’embellit encore un heureux caractère. Il fréquente Spurinna, il fréquente Antoninus, allié de l’un, commensal de tous les deux. Vous pouvez juger par là de la parfaite correction d’un jeune homme qui a gagné à ce point l’affection de si vénérables vieillards. Car rien n’est plus vrai que ces vers du poète – «  On est tel que les gens qu’on aime à fréquenter {95} . » Adieu.
     
    XXVIII. – C. PLINE SALUE SON CHER VIBIUS SEVERUS.
    Les deux portraits.
     
    Herennius Severus, homme érudit, tient beaucoup à mettre dans sa bibliothèque les portraits de vos deux compatriotes Cornelius Nepos et Titus Catius et il me demande, s’ils se trouvent dans votre ville, comme c’est probable, d’en faire peindre des copies {96} . C’est vous que je charge de préférence de ce soin, considérant d’abord l’amitié avec laquelle vous accédez à mes désirs, ensuite votre profond respect pour les lettres, et votre sincère amour pour les lettrés, enfin la vénération et la tendresse que vous inspirent votre patrie et, autant que votre patrie, ceux qui l’ont illustrée. Choisissez donc, je vous prie, un peintre aussi habile que possible. Car s’il est malaisé de rendre la ressemblance d’après l’original, il l’est bien plus encore, quand on imite une imitation ; je vous demande donc de ne pas permettre à l’artiste, que vous choisirez, de s’écarter de cette vérité, même pour l’embellir. Adieu.
     
    XXIX. – C. PLINE SALUE SON CHER ROMATIUS FIRMUS.
    L’exactitude.
     
    Allons ! mon cher, lors de la prochaine audience, arrangez-vous pour venir siéger comme juge : ne vous figurez pas de dormir sur vos deux oreilles, vous reposant sur moi. On ne s’en dispense pas impunément, voici que Licinius Nepos, préteur ferme et courageux, vient de condamner à l’amende un sénateur même. L’autre a plaidé sa cause devant le sénat ; sa plaidoirie du reste se borna à demander grâce ; l’amende lui a été remise ; mais il a eu peur, mais il a supplié, mais il a eu besoin de pardon. « Tous les préteurs, direz-vous, ne sont pas aussi sévères. » Erreur, car pour créer ou rétablir un tel précédent, il faut des préteurs sévères, mais quand il a été créé ou rétabli, même les plus indulgents peuvent le suivre. Adieu.
     
    XXX. – C. PLINE SALUE SON CHER LICINIUS SURA.
    La fontaine merveilleuse.
     
    Je vous ai rapporté de mon pays, pour cadeau, une question tout à fait digne de votre profond savoir {97} . Une source naît dans la montagne, descend à travers les rochers, arrive à une petite salle à manger creusée de main d’homme, s’y arrête un moment, puis va se jeter dans le lac Larius. Elle offre une particularité merveilleuse  : trois fois par jour son niveau monte et descend par un flux et un reflux réguliers ; ce phénomène est visible à tous les yeux, et c’est un vrai plaisir de l’observer. On s’assied sur le bord pour dîner et l’on boit l’eau puisée à même la source, car elle est très fraîche, tandis qu’à intervalles fixes et réglés elle se retire ou s’élève. Mettez-y une bague ou quelque autre objet, quand elle est à sec, peu à peu l’eau la baigne, et enfin la couvre ; puis elle la découvre et insensiblement l’abandonne. En prolongeant votre observation, vous pouvez voir le double mouvement se produire deux

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