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Lettres - Tome I

Lettres - Tome I

Titel: Lettres - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pline le Jeune
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pour m’en féliciter. Adieu.
     
    XVIII. – C. ALINE SALUE SON CHER ARRIUS ANTONINUS.
    Envoi d’une traduction.
     
    Pourrais-je vous donner une meilleure preuve de ma vive admiration pour vos épigrammes grecques, que d’avoir essayé d’en imiter quelques-unes et de les traduire en latin ? Imitation qui gâte le modèle, hélas ! Il faut en accuser d’abord la médiocrité de mon talent, ensuite la pauvreté et plutôt, comme dit Lucrèce, « l’indigence de notre langue ». Si toutefois ces essais écrits en latin et de ma main ont à vos yeux quelque grâce, vous pouvez juger combien je trouve de charme aux productions qui viennent de vous et sont en langue grecque. Adieu.
     
    XIX. – C. PLINE SALUE SA CHÈRE CALPURNIA HISPULLA {88} .
    L’heureux mariage.
     
    Vous êtes un modèle d’affection familiale, vous avez chéri un frère excellent d’une tendresse égale à celle dont il vous entourait, vous aimez sa fille comme la vôtre et vous ne lui témoignez pas seulement des sentiments de tante, mais vous lui rendez l’amour d’un père qu’elle a perdu ; aussi éprouverez-vous la plus grande joie, j’en suis certain, d’apprendre qu’elle se montre digne de son père, digne de vous, digne de son grand-père. En elle la plus vive intelligence s’allie à la plus parfaite conduite ; elle m’aime, et c’est une preuve de sa vertu. Elle a de plus le goût des lettres, que lui a inspiré son amour pour moi. Mes écrits sont dans ses mains, elle les lit et les relit, et même les apprend par cœur. Que d’inquiétude dans son cœur, quand je suis sur le point de plaider ! Quelle joie, quand c’est fini ! Elle charge des messagers de lui rapporter les applaudissements, les acclamations que j’ai soulevées, le succès que j’ai obtenu dans mon affaire. Ou bien, si parfois je fais une lecture publique, elle se tient à proximité, dissimulée derrière une tenture, et recueille d’une oreille avide les louanges que je reçois. Elle chante même mes vers en s’accompagnant de la lyre, instruite non par un artiste, mais par l’amour, le meilleur de tous les maîtres.
    C’est pourquoi j’ai le plus ferme espoir que l’accord de nos cœurs durera et se fortifiera de jour en jour. Car ce n’est pas la jeunesse ou la beauté, qui peu à peu passent et s’évanouissent, mais la gloire qu’elle aime en moi. Et l’on ne saurait attendre moins de celle que vos soins ont formée, que vos leçons ont instruite, qui dans votre fréquentation n’a eu sous les yeux que des exemples de vertu et d’honneur, qui enfin a appris à m’aimer en m’entendant louer de votre bouche. Car, respectant ma mère comme la vôtre même, vous ne cessiez, dès mon enfance, de me diriger, de m’encourager par vos éloges, de me présager que je serais un jour tel que ma femme me voit aujourd’hui. Aussi rivalisons-nous de reconnaissance envers vous, moi de me l’avoir donnée, elle de m’avoir donné à elle, nous ayant si bien choisis l’un pour l’autre. Adieu.
     
    XX. – C. PLINE SALUE SON CHER NOVIUS MAXIMUS.
    Jugement de Pline sur l’ouvrage de Maxime.
     
    Je vous ai fait connaître mon sentiment sur chacune des parties de votre ouvrage à mesure que je les avais lues. Voici maintenant mon jugement général sur l’ensemble. C’est une belle œuvre, solide, ardente, élevée, variée, élégante, soignée, ornée, dont l’étendue même et l’ampleur vous apporteront beaucoup de gloire ; votre talent et votre douleur ont ensemble déployé toutes leurs voiles pour vous porter au loin, se prêtant un appui réciproque. Car votre talent a donné de la grandeur et de la majesté à votre douleur, et la douleur de la force et de l’amertume à votre talent. Adieu.
     
    XXI. – C. PLINE SALUE SON CHER VELIUS CERIALIS.
    Malheur des Helvidies.
     
    Quelle fin déplorable et prématurée que celle des sœurs Helvidia ! Toutes deux sont mortes à la suite de couches, toutes deux après avoir mis au monde une fille. J’en suis profondément affligé, et pourtant ma douleur n’a rien d’excessif, tant il me paraît cruel de voir des jeunes femmes si distinguées enlevées dans la fleur de l’âge par la maternité. Je plains le sort de ces petites filles, privées de leur mère dès l’instant de leur naissance, je plains des maris excellents, je me plains aussi moi-même. Car je garde la plus fidèle amitié au père de ces jeunes femmes même après sa mort, comme l’ont attesté mon

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