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Lettres - Tome II

Lettres - Tome II

Titel: Lettres - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pline le Jeune
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auteurs. On dit en effet fort bien qu’il faut lire beaucoup, mais non beaucoup de livres. Quels sont ces livres ? C’est une chose si connue et si répandue, qu’elle ne demande pas d’explication ; d’ailleurs j’ai déjà donné à ma lettre une étendue si excessive, que pour vous conseiller comment il faut étudier, je vous ai ôté le temps d’étudier. Reprenez donc au plus tôt vos tablettes et écrivez quelqu’un des ouvrages que je vous ai proposés ou continuez celui-là même que vous aviez en main {30} . Adieu.
     
    X. – C. PLINE SALUE SON CHER MACRINUS.
    Fin du procès de Varenus et des Bithyniens.
     
    Comme moi-même, quand j’ai su le début d’une histoire, je brûle d’y rattacher la fin, car il me semble qu’elle en a été arrachée, je suppose que vous désirez connaître la suite du procès de Varenus et des Bithyniens. La cause fut plaidée d’un côté par Polyenus, de l’autre par Magnus. Après les plaidoiries César dit : « Aucune des parties ne se plaindra d’un retard ; j’aurai soin de m’assurer des vœux de la province. » En attendant Varenus a obtenu un grand avantage. Il est en effet bien douteux que l’accusation contre lui soit fondée, puisqu’il n’est pas certain qu’il y ait seulement une accusation ! Il reste à souhaiter que la province n’approuve pas de nouveau le parti qu’elle a, dit-on, condamné et qu’elle ne se repente pas de son repentir. Adieu.
     
    XI. – C. PLINE SALUE SON GRAND-PÈRE PAR ALLIANCE FABATUS.
    Vente d’une terre.
     
    Vous vous étonnez qu’Hermès, mon affranchi, ait cédé à Corellia les terres dont j’ai hérité et que j’avais fait mettre en vente, sans attendre les enchères publiques, et en estimant mes cinq douzièmes à un prix qui mettrait toute la succession à sept cent mille sesterces. Vous ajoutez qu’elles pourraient se vendre neuf cent mille et vous désirez d’autant plus savoir si je ratifie ce marché. Oui, je le ratifie ; pour quelles raisons ? les voici ; car je désire que vous m’approuviez et que mes cohéritiers m’excusent, si, guidé par un devoir supérieur, je sépare mes intérêts des leurs.
    J’ai pour Corellia l’affection la plus respectueuse ; d’abord elle est la sœur de Corellius Rufus, dont la mémoire m’est sacrée, ensuite elle était l’amie intime de ma mère. J’ai aussi avec son mari, Minicius Justus, le meilleur des hommes, des liens anciens ; j’en ai eu aussi de très étroits avec son fils, au point qu’il a présidé aux jeux que j’ai donnés pendant ma préture. Corellia, pendant mon dernier séjour là-bas, me témoigna le désir de posséder quelque domaine sur les bords de notre lac de Côme, et je lui offris de mes terres celles qu’elle voudrait et au prix qu’elle voudrait, exceptant seulement mes propriétés maternelles et paternelles ; car celles-là je ne puis les céder même à Corellia. Aussi, quand m’échut l’héritage, dans lequel se trouvent les domaines en question, je lui écrivis qu’ils allaient être mis en vente. Hermès lui porta cette lettre ; elle voulut qu’il lui adjugeât sur-le-champ ma part, et il la lui céda.
    Vous voyez à quel point je dois ratifier un accord que mon affranchi a conclu selon mes sentiments. Il me reste à désirer que mes cohéritiers veuillent bien admettre ma vente séparée, puisque j’avais le droit de ne pas vendre du tout. Rien ne les oblige à suivre mon exemple ; car ils n’ont pas les mêmes liens avec Corellia. Ils peuvent donc considérer l’intérêt, dont l’amitié m’a tenu lieu. Adieu.
     
    XII. – C. PLINE SALUE SON CHER MINICIUS.
    Le mémoire promis.
     
    Je vous envoie le petit opuscule que j’ai composé, à votre demande, pour que votre ami, ou plutôt notre ami (car tout n’est-il pas commun entre nous ?) pût au besoin s’en servir ; je vous l’envoie exprès un peu tardivement, afin que vous n’ayez pas le temps de le corriger, c’est-à-dire de le gâter. Vous en trouverez, après tout, toujours assez, sinon pour le corriger, du moins pour le gâter ; car vous autres, les puristes, vous retranchez toutes les beautés. Si vous le faites, je m’en féliciterai, car plus tard, profitant de quelque occasion, je présenterai vos suppressions comme mon bien et grâce à votre goût dédaigneux, c’est moi qui serai loué ; il en ira de même pour les passages que vous trouverez en note ou entre les lignes d’un autre style que l’ouvrage.

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