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Lettres

Titel: Lettres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frida Kahlo
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Pourvu que Diego aille mieux quand cette lettre te parviendra, car c’est ce que nous espérons tous, et moi plus que personne .
    Passe le bonjour de ma part à Miguel et à Rose (Covarrubias).
    Fais en sorte de rentrer très bientôt car tu nous manques beaucoup. J’attends ta lettre. Diego te passe le bonjour.
    Avec le souvenir et un baiser de
    Frieda
     
    S’il te plaît, essaie de savoir quel est le meilleur oculiste là-bas et renseigne-toi sur les tarifs des hôpitaux, etc.
    Je te serais également très reconnaissante d’aller voir le docteur Claude. Je t’avais indiqué son numéro de téléphone dans ma dernière lettre, mais si jamais tu l’as perdu, sache qu’il est au Rockefeller Institute tous les matins (docteur Albert Claude). Expose-lui plus ou moins le cas de Diego. Voici le nom complet des microbes   : Streptococus hemolytiens. Ils ont envahi toute la glande lacrymale gauche en s’infiltrant par le tissu du visage (côté gauche). Ce serait intéressant d’avoir son avis.

Lettre au docteur Leo Eloesser
    17 décembre 1936
     
    (…) Ici, la situation politique est des plus intéressantes, mais ce que j’aimerais, c’est aller en Espagne, car c’est là que tout se joue en ce moment. Une délégation de miliciens espagnols vient d’arriver afin de réunir des fonds pour aider les révolutionnaires de Barcelone et de toute l’Espagne. Ils nous parlent clairement et précisément de la situation du mouvement antifasciste en Espagne, qui a eu des répercussions dans le monde entier. L’accueil de ce groupe de jeunes miliciens par les organisations ouvrières du Mexique a été des plus enthousiastes. Bon nombre d’entre eux ont fait don d’une journée de salaire pour aider les camarades espagnols. C’était une grande émotion de voir avec quelle sincérité et quel enthousiasme les organisations les plus pauvres de paysans et d’ouvriers ont fait ce sacrifice, car vous n’êtes pas sans ignorer les misérables conditions de vie des gens dans les petits villages, et cela ne les a pas empêchés de donner un jour entier de leurs gains pour ceux qui combattent en ce moment même en Espagne contre ces canailles de fascistes. Nous avons aussi constitué un comité pour aider financièrement les miliciens espagnols, et dans ce comité il y a Diego, moi et plusieurs autres membres de diverses organisations révolutionnaires ouvrières. Je fais partie de la Commission de l’extérieur et je dois me mettre en contact avec des personnes et des organisations sympathisant avec le mouvement révolutionnaire espagnol, afin de réunir des fonds. J’ai écrit à New York et ailleurs, et je crois que j’obtiendrai une aide, même toute petite, au moins de quoi envoyer de la nourriture et des vêtements aux enfants des ouvriers qui luttent au front. Je vous supplie d’en parler autour de vous, parmi vos amis de San Francisco, afin qu’ils contribuent, ne serait-ce qu’un tout petit peu, à la lutte que des millions d’ouvriers sont en train de mener si héroïquement en Espagne. L’aide que nous sollicitons ira directement aux enfants espagnols, elle n’aura donc aucune couleur politique, ce qui encouragera la bonne volonté de ceux qui voudront bien participer. Je me permets de vous embêter avec tout ça car je sais que vous comprendrez la situation et que vous ferez tout votre possible, sans que cela représente pour vous une trop grande gêne ou perte de temps car, quelle que soit la somme, chaque centime représente du pain, du lait et des vêtements pour des milliers d’enfants affamés en Espagne. Je vous supplie donc d’aller voir tous vos amis, toutes les personnes susceptibles de donner ne serait-ce qu’un dollar, sans pour autant délaisser votre travail. Le comité, la délégation de miliciens et moi-même, nous vous serions très reconnaissants de votre collaboration. Veuillez avoir l’amabilité de me dire franchement ce que vous pensez de tout ça et si vous êtes d’accord pour m’aider, afin que je puisse en informer la Commission dans les plus brefs délais.
    D’avance, je vous remercie mille fois d’avoir pris la peine de lire cette lettre qui, en plus de vous importuner, vous assure de mon éternelle tendresse.
    Frieda, Fridita

Message pour Alberto Misrachi
    Albertito,
    J’ai reçu un autre télégramme de Diego, il dit qu’il arrive ce soir tard . Je viens vous embêter avec ma semaine car hier j’ai ramené Cristi de l’hôpital et j’ai été

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