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L'Héritage des Cathares

L'Héritage des Cathares

Titel: L'Héritage des Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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prêtre. Cesse de couper les cheveux en quatre et explique-moi.
    Elle sourit et me tapota les mains.
    —    Tu es toujours aussi patient, Gondemar.
    —    Comme tu vois.
    —    Notre religion existait déjà à l’époque de Jésus. À mesure que les chrétiens devenaient puissants, par peur des représailles, elle s’est réfugiée dans l’ombre et s’est transmise en secret. Elle a survécu, particulièrement dans ces contrées. Jusqu’à ce que le pape et ses sbires s’avisent de son existence et décident qu’elle devait être éradiquée parce qu’elle menaçait leur hégémonie et leurs revenus. Les pauvres évêques voyaient leur autorité et leurs richesses fondre, faute de fidèles.
    —    Et qu’enseigne-t-elle donc qui soit si terrible, cette religion ?
    Pernelle m’adressa un regard brillant d’intensité. Son dos se raidit distinctement, presque avec arrogance.
    —    La Vérité, Gondemar.
    Pour la seconde fois, elle utilisait ce mot. La Vérité vient vers toi, Gondemar de Rossal... Étais-je sur la voie que je devais suivre ?
    —    Mais encore ? me contentai-je de dire, en masquant mon anxiété.
    Elle soupira, le regard perdu dans le vague par-dessus mon épaule. Elle semblait ramasser ses idées.
    —    En gros, elle nous enseigne que ce monde est celui du Mal. Tout le reste en découle.
    —    Après le carnage que j’ai vu, je n’ai guère de difficulté à te croire. Le Mal, j’ai vu son visage de bien près.
    —    Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre. Et en Jésus-Christ, son Fils unique, Notre-Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts. C’est bien ce que ton Église te demande de croire aveuglément ?
    —    Oui.
    —    Eh bien, tout cela est faux.
    —    Vraiment. fis-je avec cynisme.
    —    La foi cathare enseigne qu’au commencement des temps Dieu existait. Il n’était que bonté. Il créa tout ce que l’univers recèle d’amour, de pureté et de bien. Son royaume était celui de la lumière éternelle, au-delà de la mort et de la matière. Il y vivait dans la plénitude, entouré de ses anges. Puis, jaloux de son
    Créateur, l’ange Satan engendra le Mal. Il créa la matière, sur laquelle il régnera jusqu’à la fin des temps. Il corrompit d’autres anges en leur faisant miroiter des jouissances charnelles et les attira hors du royaume de Dieu, loin de sa lumière, et les incarna dans la chair. Nous sommes ces anges, Gondemar. L’homme est l’enfant de Satan. Chacun de nous doit parvenir à se détacher de ce monde pour retourner à la lumière éternelle, là où se trouve le seul vrai Dieu. Pour y arriver, il s’incarne autant de fois qu’il le faut. C’est notre destin à tous. Car le Bien est parfait et immuable. Seul le Mal peut changer.
    Ce que j’entendais était contraire à tout ce que le père Prelou m’avait enseigné. Aussi ironique que cela pût être, si j’étais damné, le sort qui était le mien ne procédait pas de l’impiété, mais bien du fait que j’avais enfreint les règles divines que ma religion m’enseignait.
    —    Tu prétends que chacun de nous a vécu plusieurs fois ? Mais c’est absurde !
    —    Pas si tu y réfléchis. Notre vie durant, nous choisissons de faire le bien ou le mal. Pour progresser jusqu’à la libération de notre âme de sa prison de chair, nous devons atteindre la perfection. Sinon, dis-moi, à quoi servirait-il de vivre sans aucune chance de s’améliorer ? Devrions-nous mourir et être jugés alors que nous sommes encore perfectibles ? Et pourquoi certains d’entre nous naîtraient-ils riches et choyés alors que d’autres vivent infirmes et débiles ?
    —    Au sommet de cette échelle de perfection se trouvent ceux que vous appelez Parfaits, je suppose ?
    Elle acquiesça de la tête.
    —    Les Parfaits en sont à leur dernière incarnation. Ils portent en eux l’Esprit saint. Ils sont libres de leurs actes et pleinement responsables devant le Dieu de lumière. Ils sont détachés de la chair et Satan n’a plus d’emprise sur eux. Ils refusent le mensonge, prient quinze fois chaque

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