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L'Héritage des Cathares

L'Héritage des Cathares

Titel: L'Héritage des Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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bien, vous en êtes sûr ?
    —    Mes boyaux sont parfaitement reconnectés, si c’est ce que tu veux savoir. D’ailleurs, j’en ai fait ce matin une démonstration dans le pot qu’on me tendait. N’est-ce pas, Pernelle ?
    Celle-ci se contenta de rouler les yeux et secoua la tête, excédée.
    —    Ménage-le, me conseilla mon amie avant de s’éloigner. Il est encore faible et je n’ai aucune envie de le voir revenir ici pour des semaines.
    —    Faible ? Moi ? Je suis fort comme un bœuf ! Ce ne serait pas plutôt que ma compagnie t’est précieuse ?
    —    Dommage qu’on n’ait pas tranché votre langue au lieu de vos tripes ! cria-t-elle de l’autre bout de l’infirmerie. Je ne l’aurais certainement pas recousue !
    Satisfait de sa taquinerie, Montbard éclata d’un rire sonore, l’œil pétillant. Je lui offris mon bras, qu’il repoussa sèchement.
    —    Je ne suis pas encore un vieillard, foutre de Dieu ! Je peux très bien marcher seul. Allez, sortons d’ici ! Cet endroit empeste la mort.
    Nous quittâmes l’infirmerie et, une fois à l’extérieur, Montbard s’arrêta pour humer l’air.
    —    Ah. La liberté !
    Nous marchâmes lentement dans la cour intérieure, mon maître pestant de temps à autre contre le rythme lent que je maintenais pour le ménager.
    —    De quoi parliez-vous donc avec tant de sérieux, tous les deux ? m’enquis-je.
    —    D’hérésie, évidemment. Elle est bien convaincue et, à voir le résultat, qui peut l’en blâmer ? Un peu plus et elle me convertissait, la bougresse !
    Nos pas nous conduisirent tout naturellement sur la muraille. Nous gravîmes l’escalier abrupt et le vieil homme atteignit le chemin de ronde en soufflant comme un bœuf, la main posée sur sa blessure et le dos un peu courbé.
    —    Je vais devoir me remettre en forme, on dirait, ricana-t-il en essuyant son front moite avec sa manche. Toutes ces potions m’ont affaibli.
    —    Ce ne serait pas plutôt le trou béant dans votre ventre ?
    —    Bah ! Une blessure qui ne tue pas rend plus fort. J’aurai une cicatrice de plus, voilà tout !
    Nous déambulâmes lentement au sommet de la muraille, admirant le paysage sauvage. Le soleil matinal semblait donner des couleurs plus vives à la forêt et à la plaine. Autour, les oiseaux chantaient. On aurait dit que la guerre avait levé le camp pendant la nuit, ne laissant que paix et sérénité derrière elle. Je me laissai pénétrer par l’illusion, sachant qu’elle serait de courte durée.
    —    Ce pays a vraiment du charme, remarquai-je en m’accou-dant sur le crénelage. Dommage que les croisés y aient apporté tant de laideur.
    Il me rejoignit et tourna la tête vers moi.
    —    Quelque chose me tracasse, grommela-t-il.
    —    Quoi donc ?
    —    Tu te souviens de la cassette dont je t’avais parlé quand tu étais gamin ? Celle qu’on m’a ordonné de ramener ? Je me demande bien pourquoi Robert de Sablé jugeait si important qu’elle se retrouve ici, dans le Sud.
    —    Vous ne le saurez sans doute jamais.
    —    C’est bien ce qui me turlupine. Il m’est venu une idée : si elle avait contenu quelque chose de nécessaire à la préparation de cette croisade ? Juste à penser que l’Ordre auquel j’ai tout donné pourrait être complice d’une ignominie pareille, j’en ai la nausée. Les templiers sont des guerriers redoutables, certes. Nous ne reculons pas devant l’atrocité. J’en ai moi-même commis plus que ma part. Mais nous ne sommes pas des tueurs d’enfants. Nous n’assassinons pas froidement des innocents. Ou alors, je n’ai rien compris. Non. Il doit y avoir autre chose. Il le faut. Sinon, ma vie entière aura été une terrible tromperie.
    Il passa sa main calleuse sur son visage, étirant la peau ravinée, et exhala un soupir las.
    —    Et puis, que faisait cette femme dans cette histoire ? Esclarmonde de Foix. Pourquoi était-ce à elle et à personne d’autre que je devais remettre la cassette ? Il n’est pas dans les habitudes de l’Ordre de mêler des femmes à ses affaires. J’ai beau retourner la question de toutes les façons, je n’y comprends rien.
    —    Esclarmonde de Foix ? fit la voix de Pernelle derrière nous. Vous la connaissez ?
    Montbard et moi sursautâmes. Elle se tenait un peu en retrait, l’air embarrassé, un gobelet dans la main.
    —    Je ne voulais pas fouiner. Il est l’heure de votre

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