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L'Héritage des Cathares

L'Héritage des Cathares

Titel: L'Héritage des Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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d’apprendre et par l’énigmatique présence des templiers à Quéribus, je laissai Ugolin seul devant et repérai mon amie, derrière, qui accompagnait quelques-uns des Parfaits de Bram les plus amochés. Tant de choses étaient hors de mon contrôle. J’avais le sentiment d’être à la merci des événements sans disposer de la moindre prise. Mais je pouvais, par contre, mettre un terme au mutisme de Pernelle. Le malaise qui s’était insinué entre nous depuis que je lui avais offert de tuer son tortionnaire avait suffisamment duré. Je fis faire demi-tour à Sauvage pour la rejoindre.
    —    Pernelle, dis-je lorsque j’arrivai à sa hauteur.
    —    Que me veux-tu ? demanda-t-elle avec froideur en regardant droit devant.
    —    D’abord, que tu me regardes.
    Après quelques moments de résistance, elle céda, ce que j’interprétai comme un geste de bonne volonté.
    —    Ensuite, te dire que je comprends, je crois, continuai-je. Et que je regrette.
    —    Ah ? Et que prétends-tu donc comprendre ?
    Hésitant, je me passai la main dans les cheveux.
    —    Que je n’aurais pas dû t’offrir d’occire Onfroi. Que tu n’es plus celle que j’ai connue. Ta foi a fait de toi quelqu’un d’autre. Tu rejettes la violence qui est mon lot. Tu pardonnes là où je me venge. Tu soignes alors que je tue. Nous sommes devenus bien différents, mais sache que, quoi qu’il advienne, tu auras toujours mon amitié et ma loyauté. Si tu le désires toujours, évidemment.
    Pernelle tourna vers moi un visage éclairé par un sourire resplendissant.
    —    Au bout du compte, tu n’es peut-être pas aussi balourd que tu le parais.
    Elle prit ma main dans la sienne et la serra fort.
    —    Je le désire, Gondemar.
    J’eus la triste tâche de lui apprendre le sort de Minerve et de ses Parfaits. Elle encaissa la nouvelle avec courage, ne laissant couler que quelques larmes, et ne me fit aucun reproche, ce pour quoi je lui fus reconnaissant.
    Je passai plusieurs heures auprès de Pernelle dans un silence rempli de contentement parsemé des sourires complices de notre enfance. Un peu à contrecœur, je la quittai pour retourner auprès d’Ugolin afin de lui soumettre une idée qui avait germé dans ma cervelle à mesure que la journée avançait.
    —    Nous allons poursuivre quelques heures après la nuit tombée.
    Le géant se retourna vers moi avec un sourire entendu.
    —    Tu voudrais les rattraper et voir ce qu’ils fabriquent, c’est ça ?
    —    Disons que je n’aime guère être laissé dans l’ignorance. Tu aurais envie de prendre un peu d’avance et de revenir me faire rapport ?
    —    Tu veux dire les espionner ?
    —    Appelons cela. les observer.
    —    Très bien. Je serai de retour dans quelques heures.
    Il fit claquer les rênes de sa monture et s’éloigna dans le sentier étroit.
    Nous poursuivîmes notre chemin bien après le coucher du soleil, avançant presque à tâtons dans la lumière de la lune. Curieux de savoir ce que tramaient les templiers et dame Esclarmonde, et du rôle de mon maître dans tout cela, je guettais anxieusement le retour d’Ugolin, mais il ne revenait pas et je commençai à craindre qu’il lui soit arrivé quelque chose. Lorsque j’ordonnai enfin l’arrêt, tous descendirent de cheval avec un soupir de soulagement, fourbus et affamés. La plupart se jetèrent sur leur besace. Je rappelai à tous l’interdiction de faire un feu.
    Je m’assis près de Pernelle. Pendant que nous mangions, j’entendis enfin le pas d’un cheval solitaire approcher dans le noir. Je bondis aussitôt sur mes pieds et tirai mon épée, les quelques soldats faisant de même autour de moi. Il était hors de question de présumer de l’identité de celui qui venait.
    —    Rangez vos armes, grommela la voix d’Ugolin. Ce n’est que moi.
    Le colosse descendit de cheval et vint me rejoindre. Nous nous assîmes et il se précipita sur une outre de vin dont il tira plusieurs longues lampées avant de fondre sur le pain et le fromage. Je le laissai manger autant que ma patience me le permit.
    —    Alors ? finis-je par éclater en faisant voler dans les airs ce qu’il lui restait de pain. Parle, mordieu !
    —    Mais j’ai faim.
    —    Tu mangeras après !
    —    Bon, bon. Ils se sont arrêtés dès que la nuit est tombée, comme tu l’avais prévu, m’informa-t-il tout en mastiquant énergiquement. Ils sont à

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