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L'Héritage des Cathares

L'Héritage des Cathares

Titel: L'Héritage des Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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pour remonter violemment mon genou dans son entrejambe. Ébranlé, il relâcha sa prise et je lui assénai plusieurs coups de poing au visage. Il vacilla puis tomba sur les genoux. Je lui plaquai mon pied dans la poitrine, le renversai sur le dos et appuyai la pointe de mon épée sur sa gorge. Je n’avais qu’à l’enfoncer et mon maître ne serait plus. Mais un dernier relent de raison m’en empêcha. Hurlant de désespoir, je le frappai du pied au visage et il roula sur le côté, assommé.
    Ma rage toujours inassouvie, je me retournai vers l’église. Puis je scellai ma destinée. Je ramassai le bout de bois qui flambait encore et l’appuyai contre le bois sec, qui s’embrasa aussitôt. Réalisant que leur refuge flambait, les villageois ouvrirent la porte et tentèrent de sortir, mais je les accueillis l’arme au clair et abattis tous ceux qui en émergeaient, si bien qu’ils eurent bientôt le choix entre la mort par le feu ou par l’épée. Bientôt, des cris de panique retentirent à l’intérieur, qui se transformèrent en hurlements de douleur à mesure qu’ils étaient brûlés vifs ou suffoquaient dans l’épaisse fumée.
    —    Habitants de Rossal ! hurlai-je. Vous avez laissé piller ce qui était à moi ! Vous entendez ? À moi ! ! ! Eh bien, crevez ! Et puissiez-vous croupir en enfer !
    Plus rien ne m’importait que la vengeance. J’entends encore le rire dément et mêlé de sanglots qui s’échappa de ma gorge. Il me sembla venir d’un autre que moi. J’ignore combien de temps je restai prostré sur le sol devant les ruines fumantes qui dégageaient une affreuse odeur de chair brûlée, la carcasse du père
    Prelou se calcinant contre ce qu’il restait du mur. Lorsque j’émergeai de ma torpeur, Montbard était assis par terre, le visage tuméfié et couvert de coupures. Il posait sur moi un regard vitreux et décontenancé.
    —    Ce que tu as fait est impardonnable. me dit-il d’une voix abattue. Même en Terre sainte, j’ai rarement vu de telles atrocités. Comment as-tu pu devenir un tel animal ? Qu’es-tu donc ? Un démon ? Par Dieu, où ai-je failli ?
    Montbard secoua la tête et soupira. Il se releva péniblement, las et brisé.
    —    C’est moi qui t’ai fait, dit-il d’une voix éteinte. Cette horreur, j’en porte la responsabilité autant que toi. Dieu nous jugera tous les deux. Puisse-t-il avoir pitié de nos âmes.
    Il s’approcha de la chapelle encore fumante et se signa.
    —    Repose en paix, mon pauvre Odon, murmura-t-il. Je n’ai pas pu te sauver, toi non plus.
    —    Ma mère, dis-je. Nous devons la retrouver.
    Il leva vers moi des yeux hagards et hocha tristement la tête.
    —    Je n’irai plus nulle part avec toi. En ce qui me concerne, tu es mort, Gondemar de Rossal.
    —    Très bien ! Je n’ai pas besoin de toi ! Va au diable, templier ! hurlai-je, au comble du découragement. Tu m’entends ? Va au diable !
    Je passai mon écu à mon bras, enfourchai Sauvage et m’élançai à la poursuite des brigands, les entrailles rongées par une rage brûlante. En m’éloignant, j’avais l’impression de sentir le regard brûlant de reproches de mon maître dans mon dos.
    Pour avoir la moindre chance de revoir Nycaise vivante, je devais agir sans tarder. Il ne me restait qu’elle. J’eus tôt fait de retrouver leur piste et déterminai qu’ils étaient une vingtaine au moins. Cela ne diminua en rien mes ardeurs. Ils auraient pu être cent ou même mille que j’aurais foncé avec le même aveuglement. En route, je retournais dans ma tête ce que je savais des événements. Malgré moi, je ne pouvais qu’admirer la perversité du plan d’Onfroi. Il avait mûri sa vengeance durant toutes ces années. Il avait sans doute observé le village en secret pour peaufiner ses plans. Le fait que les sentinelles avaient été surprises prouvait qu’il connaissait nos mesures de sécurité. Il avait attendu que Montbard et moi nous absentions pour passer à l’attaque. La bonne conscience du prêtre, que j’avais bêtement négligé de prendre en compte, l’avait dispensé d’affronter les habitants. Puis, l’esprit tranquille et le cœur léger, il était reparti dans sa tanière, comme un renard après un raid dans un poulailler. En rasant Rossal, il m’avait ruiné et il avait poussé la cruauté jusqu’à me laisser en vie pour que j’en souffre. Mais pourquoi emmener ma mère ? Pour lui infliger les outrages

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