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L'Héritage des Cathares

L'Héritage des Cathares

Titel: L'Héritage des Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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cramoisi et le souffle coupé. J’abattis aussitôt le pommeau de mon arme sur sa nuque, juste assez pour le sonner. Il tomba à genoux. Je reculai d’un pas et mon épée fendit l’air en sifflant. Bandant mes muscles tremblants, j’interrompis sa course au moment où ma lame frôlait sa nuque. Puis je la retirai et la remis au fourreau.
    Dans la foule, un murmure de stupéfaction monta. De toute évidence, jamais encore les hommes d’Evrart n’avaient vu leur chef terrassé en combat singulier. Evrart se releva et les secondes suivantes furent tendues. Un éclair de colère traversa ses yeux, puis fut remplacé par un amusement sincère. Il sourit, m’administra une solide claque sur l’épaule et éclata de rire.
    —    Morbleu, j’avais raison ! s’écria-t-il. Tu sais te battre, bougre ! Un homme comme toi ferait mon affaire.
    Autour de nous, le silence inconfortable laissa place à des rires de plus en plus soutenus.
    —    C’est sans doute parce que c’est moi qui l’ai formé ! fit une voix puissante. J’ai au moins réussi cela.
    En même temps que tous les autres, je me retournai dans la direction d’où elle venait. Les hommes d’Evrart s’écartèrent. Les poings sur les hanches, les pieds solidement plantés sur le sol, l’épée au côté, les longs cheveux gris volant au vent, le visage barré de la racine des cheveux jusqu’au bas de la joue gauche par une épaisse cicatrice se tenait Bertrand de Montbard.
    Je ne puis décrire le soulagement qui me remplit. Tel un homme ivre, je titubai vers lui. Puis, l’émotion et l’épuisement firent leur œuvre et je perdis conscience.
    Lorsque je repris mes esprits, je gisais à nouveau dans le lit, sous la tente. La première chose que je vis fut la carcasse massive de Montbard, penchée sur moi. J’aurais voulu voir dans son regard de l’inquiétude, mais je n’y trouvai que froideur et mépris.
    —    Tu te sens mieux ?
    Je lui fis signe que oui et touchai ma gorge pour indiquer que j’étais incapable de parler. Il regarda vers l’entrée de la tente pour s’assurer que personne ne venait, me saisit par la chemise, m’attira vers lui et colla presque son visage sur le mien.
    —    Tant mieux, car je te veux en pleine santé. Tourner le dos à un échec est indigne de moi, cracha-t-il entre ses dents serrées. J’ai peut-être moult défauts, mais la lâcheté n’en fait pas partie. J’ai promis sur l’honneur à ton père de faire un homme de toi et je m’y tiendrai. Je te collerai au cul aussi longtemps qu’il le faudra et je ferai de ta vie une longue et pénible pénitence. Si tu n’as point de conscience, Gondemar de Rossal, je t’en tiendrai lieu. Tu as compris, suppôt ?
    Il me relâcha et je retombai sur ma couche, sonné par ses paroles. Ta conscience t’accompagnera et te tourmentera sans cesse, avait déclaré Métatron. Était-ce ce qu’il avait voulu dire ? Que mon maître d’armes serait ma conscience et qu’il m’accompagnerait pendant que je cherchais à préserver cette mystérieuse Vérité ? Je ne savais si je devais m’en réjouir ou le craindre.
    Evrart choisit ce moment pour faire irruption dans la tente. Il salua Montbard de la tête. De toute évidence, les deux hommes avaient fait connaissance pendant que j’étais inconscient. Puis il se tourna dans ma direction.
    —    Nous levons le camp aujourd’hui même. Alors ? s’enquit-il. Quelle est ta décision ? Nous accompagneras-tu vers le Sud ou suivras-tu ton propre chemin ?
    La voix de l’archange résonna dans ma mémoire. Lorsque tu reviendras d’entre les morts, la voie te sera indiquée. À toi de savoir la reconnaître. Suis le chemin du Sud, qui mène vers la ville des Saints. Tu y trouveras la Vérité. Ou plutôt, elle te trouvera. Avais-je le choix ? Je consultai Montbard du regard, mais il se contenta de me regarder d’un air noir, me faisant comprendre qu’il s’en fichait, qu’il ne me quitterait pas d’une semelle, où que j’aille.
    J’acquiesçai de la tête. Evrart ouvrit l’entrée de la tente et s’adressa à ses hommes.
    —    Ne restez pas là, vous autres ! lâcha-t-il avec une bonne humeur évidente. Démontez-moi tout ça ! Nous partons dans l’heure ! Si nous ne nous pressons pas un peu, tous les cathares seront occis avant que nous arrivions ! Hâtez-vous si vous voulez du butin !
    Un grand cri de joie retentit et la fébrilité se répandit dans le camp.
    —    Ton bras

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