L'Héritage des Templiers

tout en étant heureux lui-même mais il a malheureusement échoué. Alors, il a choisi de tirer sa révérence. Il a décidé de nous quitter.
    — Je n’ai jamais voulu croire à son suicide, déclara Stéphanie.
    — Le doute planera éternellement, n’est-ce pas ?
    — Peut-être pas, intervint Geoffrey en levant les yeux pour la première fois. Le maître a dit que vous apprendriez peut-être la vérité sur sa mort.
    — Que savez-vous ? demanda Stéphanie.
    — Je ne sais que ce que le maître m’a révélé.
    — Que t’a-t-il dit au sujet de mon père ? » La colère se lisait sur le visage de Mark. Stéphanie ne se rappelait pas l’avoir vu dans cet état à cause de quelqu’un d’autre qu’elle.
    « C’est vous qui devrez le découvrir. Je l’ignore, dit le jeune homme d’une voix étrange, caverneuse, d’un ton conciliant. Le maître m’avait recommandé de me montrer tolérant face à votre émotion. Vous êtes mon aîné et il a bien insisté pour que je fasse preuve de respect à votre égard.
    — Vous seul semblez posséder des réponses.
    — Non, madame. Je ne puis que vous mettre sur la voie. Les réponses, d’après le maître, ne peuvent venir que de vous tous. »

48
     
    Malone suivit Cassiopée dans une salle au haut plafond avec poutres apparentes, tendue de tapisseries représentant cuirasses, épées, lances, casques et boucliers. Une cheminée de marbre noir dominait la pièce illuminée par un chandelier qui brillait de mille feux. Les quatre autres se joignirent à eux directement depuis la salle à manger et Malone ne put s’empêcher de remarquer leur mine sérieuse. Il aperçut alors, placée sous un alignement de fenêtres à meneaux, une table en acajou où s’entassaient livres, documents et photographies.
    « L’heure est venue de voir si nous sommes capables d’atteindre certaines conclusions, déclara Cassiopée. Sur cette table, vous trouverez tous les documents en ma possession concernant le sujet qui nous intéresse. »
    Malone expliqua aux autres que certaines des informations contenues dans le journal de Lars étaient fausses.
    « Cela inclut-il ses réflexions personnelles ? demanda Stéphanie. Certaines pages prélevées par le maître dans le carnet parlaient de moi.
    — Vous êtes la seule à pouvoir nous dire si ce qu’elles contiennent est véridique, rétorqua Cassiopée.
    — Cassiopée a raison, renchérit Thorvaldsen. La majeure partie du journal n’est pas authentique. Lars l’avait fabriqué pour attirer les Templiers.
    — Encore une information que vous avez oublié de nous communiquer à Copenhague, lança Stéphanie de nouveau agacée.
    — L’important, c’est que de Rochefort ait cru qu’il était authentique, poursuivit Thorvaldsen sans se démonter.
    — Espèce de salaud, nous aurions pu être tués en tentant de le récupérer !
    — Mais vous êtes toujours là. Cassiopée gardait un œil sur vous.
    — Votre décision n’en devient pas légitime pour autant.
    — Dites-moi, Stéphanie, n’avez-vous jamais caché certaines informations à vos agents ? »
    Elle se retint de répliquer.
    « Il a raison », renchérit Malone.
    Stéphanie le dévisagea.
    « Combien de fois ne m’avez-vous livré qu’une partie de l’histoire ? Combien de fois me suis-je plaint après coup d’avoir frôlé la mort à cause de ça ? Et que me répondiez-vous ? “Il faut vous y faire”. C’est la même chose cette fois, Stéphanie. Ça ne me plaît pas plus qu’à vous, mais je m’y suis fait.
    — Arrêtons de nous chamailler, voulez-vous, et voyons si nous pouvons établir la nature du trésor découvert par Saunière, proposa Cassiopée.
    — Par où commencer, à votre avis ?
    — Je pense que la stèle de Marie d’Hautpoul de Blanchefort ferait un excellent point de départ puisque nous disposons du livre de Stüblein que Henrik a acheté aux enchères. Il est ouvert à la bonne page », indiqua-t-elle.
    Ils s’approchèrent tous de la table pour examiner le croquis.
    « Claridon l’a analysé pour nous en Avignon », expliqua Malone en leur parlant de la date du décès erronée – 1681 au lieu de 1781 –, de la suite de chiffres romains – MDCOLXXXI – comportant un zéro et de l’autre suite de chiffres romains – LIXLIXL – gravée dans le coin inférieur droit de la stèle.
    Mark inscrivit 1681 et 59, 59, 50 sur un bloc-notes. « Voici la transcription en chiffres