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L'Héritage des Templiers

L'Héritage des Templiers

Titel: L'Héritage des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steve Berry
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donc ?

49
     
    17 h 30
     
    De Rochefort trouva le site archéologique de Givors, dont l’emplacement était clairement indiqué sur la carte Michelin, et s’en approcha avec précaution. Il voulait rester discret. Même si Malone et ses complices n’étaient pas là, Cassiopée Vitt le connaissait. En arrivant, il ordonna au chauffeur de traverser lentement la clairière faisant office de parking jusqu’à ce qu’ils trouvent la Peugeot correspondant au modèle et à la couleur dont il gardait le souvenir et qui portait sur le pare-brise l’autocollant d’un loueur de voitures.
    « Ils sont là, s’écria-t-il. Garez la voiture. »
    Le chauffeur s’exécuta.
    « Je vais faire un tour, attendez ici et ne vous montrez pas », ordonna-t-il aux deux autres moines et à Claridon.
    Il sortit de la voiture. Ce bel après-midi d’été prenait fin. Le globe écarlate du soleil déclinait déjà derrière les murs de travertin qui l’entouraient. Il aspira goulûment, savoura l’air frais et vif qui lui rappelait l’abbaye. La qualité de l’air permettait immédiatement d’apprécier à quelle altitude on se trouvait.
    Un coup d’œil rapide lui permit de remarquer un sentier ombragé qu’il décida d’emprunter ; il évita le sentier lui-même et marcha entre les arbres majestueux, sur les fleurs et la bruyère qui recouvraient le sol d’un tapis pourpre. La campagne environnante faisait jadis partie du domaine des Templiers. L’une des plus grandes commanderies des Pyrénées se dressait alors au sommet d’un promontoire voisin. C’était l’une des nombreuses manufactures où les moines s’échinaient nuit et jour à fabriquer les armes de l’ordre. De Rochefort savait qu’il leur fallait beaucoup de talent pour fabriquer, à partir de bois, de cuir et de métal, des boucliers qui résisteraient aux coups de l’adversaire. Mais la plus fidèle amie du chevalier, c’était son épée. Les barons préféraient parfois leur arme à leur épouse et s’efforçaient de conserver la même toute leur vie. Les Templiers faisaient preuve d’une passion similaire, encouragée par la règle. L’épée d’un templier ne ressemblait en rien à celle d’un baron, cependant. Pas de poignée incrustée de nacre ou dorée à l’or fin. Pas de pommeau en cristal renfermant des reliques. Les frères Templiers n’avaient pas besoin de talisman de ce genre, puisque la force qui les habitait venait de leur dévotion à Dieu et de leur obéissance à la règle. Ils avaient pour compagnons leurs chevaux, toujours rapides et intelligents. Chaque chevalier s’en voyait attribuer trois, nourris, peignés et parés chaque jour. C’est en partie grâce à ses montures que l’ordre avait prospéré, et les coursiers, palefrois et destriers, surtout, rendaient aux chevaliers leur affection en faisant preuve d’une fidélité à toute épreuve. On raconte que, un jour, un templier qui revenait des croisades fut immédiatement reconnu par son cheval, alors que son propre père ne le reconnaissait pas. Ils ne montaient que des étalons. Il était impensable de monter une jument. Pour reprendre la formule d’un chevalier : « Laisse la femelle à la femelle. »
    De Rochefort poursuivait son chemin. L’odeur d’humus stimulait son imagination et il pouvait presque entendre le claquement des lourds sabots qui avaient jadis foulé la mousse tendre et les tapis de fleurs. Il tendit l’oreille, mais le crissement des sauterelles couvrait tout autre bruit. Il était à l’affût des systèmes de surveillance. Pour l’instant il n’en avait détecté aucun. Il se fraya un chemin parmi les pins majestueux, s’éloignant toujours davantage du sentier, s’enfonçant dans la forêt. Il avait la peau moite et des gouttes de sueur perlaient sur son front. Bien au-dessus de lui, une bourrasque de vent s’engouffra dans les crevasses de la roche en gémissant.
    Des moines guerriers, voilà ce qu’étaient devenus les Templiers.
    Il appréciait cette expression. Saint Bernard de Clairvaux en personne justifiait l’existence des Templiers en glorifiant le meurtre des infidèles.
     
    Mais les soldats du Christ [ … ] n’ont point à craindre d’offenser Dieu en tuant un ennemi et ils ne courent aucun danger s’ils sont tués eux-mêmes, puisque c’est pour Jésus-Christ qu’ils donnent ou reçoivent le coup de la mort, et que non seulement ils n’offensent point Dieu, mais encore ils s’acquièrent une

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