L'Héritage des Templiers
Templiers, les butins cathares. Il disait toujours qu’il n’y avait qu’à exploiter le filon. »
De Rochefort connaissait l’histoire de Rennes-le-Château, minuscule village du sud de la France fondé à l’époque romaine. À la fin du XIX e siècle, le prêtre de la paroisse avait investi des sommes considérables dans la réfection de l’église. Plusieurs décennies plus tard, les rumeurs avaient commencé à circuler : la découverte d’un fabuleux trésor lui aurait permis de financer la décoration de l’église. Lars Nelle avait entendu parler du mystérieux petit village trente ans plus tôt et l’ouvrage qu’il avait alors écrit sur sa légende était devenu un best-seller mondial.
« Dites-moi donc ce qu’il notait dans son journal. Des informations différentes de celles contenues dans ses publications ?
— Je vous l’ai dit, je n’ai jamais entendu parler d’un journal. » Hansen se saisit de sa chope et savoura une autre gorgée de bière. « Mais connaissant Lars, je doute qu’il ait tout révélé dans ses livres.
— Quelles informations gardait-il pour lui ?
— Comme si vous n’étiez pas déjà au courant, rétorqua le libraire avec un sourire onctueux. Mais je vous jure que je ne sais rien. Toutes les informations dont je dispose, je les ai glanées dans les livres de Lars.
— Si j’étais vous, je me garderais de toute supposition. »
Hansen ne broncha pas. « Dites-moi, pourquoi le livre mis en vente ce soir a une telle importance ? Il n’a même pas pour sujet Rennes-le-Château.
— C’est la clé de toute l’histoire.
— Comment un livre de rien du tout, écrit il y a plus de cent cinquante ans, pourrait-il contenir la clé de toute l’histoire ?
— Bien souvent, les choses les plus simples sont les plus importantes.
— Lars était un homme étrange, fit Hansen en attrapant sa cigarette. Je ne l’ai jamais compris. Il était obsédé par l’histoire de Rennes-le-Château. Il adorait ce village. Il y avait même acheté une maison. J’y suis allé une fois. Un endroit lugubre.
— Savez-vous si Lars avait trouvé quelque chose ?
— Par exemple ? dit Hansen en lançant de nouveau à de Rochefort un regard méfiant.
— Ne jouez pas au plus fin, je ne suis pas d’humeur.
— Vous devez savoir quelque chose ou vous ne seriez pas ici. » Hansen fit mine de se pencher pour poser sa cigarette sur le cendrier mais plongea la main dans l’un des tiroirs de la desserte d’où il tira une arme. L’un des acolytes de de Rochefort la fit tomber d’un coup de pied.
« Tentative idiote, commenta de Rochefort.
— Allez vous faire voir », rétorqua Hansen en frottant sa main endolorie.
Le talkie-walkie accroché à la taille de de Rochefort émit un grésillement et une voix masculine annonça : « Quelqu’un approche. » Il y eut une pause. « C’est Malone. Il se dirige droit vers la librairie. »
Inattendu, mais il était peut-être temps d’expliquer clairement à Malone que cette histoire ne le concernait en aucune façon. De Rochefort attira l’attention de ses deux comparses. Ils agrippèrent de nouveau Hansen par les bras.
« Vous allez payer votre mensonge.
— Qui êtes-vous, au juste ?
— Quelqu’un dont vous n’auriez pas dû vous moquer, fit de Rochefort avant de se signer. Que le Seigneur soit avec vous. »
La lumière brillait au troisième étage. La rue devant la librairie de Hansen était déserte. Seules quelques voitures s’alignaient sur les pavés sombres. Le matin venu, lorsque les badauds envahiraient de nouveau la section piétonne du Strøget, elles auraient toutes disparu.
Qu’avait dit Stéphanie tout à l’heure, dans la boutique de Hansen ? « D’après mon mari, vous êtes capable de trouver l’introuvable. » Peter Hansen et Lars Nelle avaient donc été associés, et cette collaboration expliquerait pourquoi Stéphanie avait contacté Hansen au lieu de s’adresser à lui. Mais elle n’aidait pas Malone à élucider la foule d’autres questions qu’il se posait.
Il n’avait jamais rencontré Lars Nelle, décédé environ un an après qu’il eut rejoint l’unité Magellan, à une époque où Stéphanie et lui faisaient tout juste connaissance. Mais par la suite, il avait lu tous les livres de Nelle, mélange de fable, de faits, de conjecture et de pure coïncidence. Lars était friand de conspirations internationales et, selon lui, le Languedoc
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