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L'Héritage des Templiers

L'Héritage des Templiers

Titel: L'Héritage des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steve Berry
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reflétaient plus la moindre confusion. « Je suis tout à fait capable de vous guider. Vous devriez tenir compte du conseil que vous adresse l’auteur du message et vous méfier de l’Ingénieur. Elle est l’une des raisons qui m’ont poussé à me réfugier ici. »

28
     
    Abbaye des Fontaines
     
    Guidé par Geoffrey, le sénéchal traversait le dédale de passages voûtés de l’abbaye. Il espérait que son jeune ami avait dit vrai et que tous les frères se trouvaient bien à la chapelle pour la messe de midi.
    Jusque-là, ils n’avaient pas vu âme qui vive.
    Ils se rendaient au palais qui abritait la grande salle, les bureaux de l’administration et les salles publiques. Lorsque, jadis, l’abbaye était fermée aux contacts avec l’extérieur, aucune personne étrangère à l’ordre n’était autorisée à s’aventurer plus loin que le hall d’entrée du monastère, au rez-de-chaussée. Mais au XX e siècle, avec l’explosion du tourisme, lorsque les autres monastères avaient ouvert leurs portes, l’abbaye des Fontaines les avait imités pour ne pas éveiller les soupçons ; elle offrait désormais aux curieux des visites guidées et des séances d’information dont beaucoup se tenaient au cœur du palais.
    Ils pénétrèrent dans la vaste antichambre. À travers les vitres de texture grossière, teintées de vert, le soleil jetait de pâles rais de lumière sur le sol en damier. Un crucifix en bois monumental ornait l’un des murs, un autre était tendu d’une tapisserie.
    À l’entrée d’un passage, à une trentaine de mètres des deux hommes, Raymond de Rochefort attendait en compagnie de cinq moines armés.
    « Vous nous faussez compagnie ? » demanda de Rochefort.
    Le sénéchal ne bougea pas mais Geoffrey leva son arme et tira deux coups de feu. De Rochefort et ses hommes se jetèrent au sol tandis que les balles ricochaient sur les murs avec un claquement.
    « Par ici », ordonna le jeune homme en indiquant un autre passage, sur leur gauche.
    Deux balles sifflèrent à leurs oreilles.
    Geoffrey fit de nouveau feu en direction de leurs poursuivants alors que le sénéchal et lui se repliaient dans le corridor, tout près d’un parloir où autrefois les commerçants venaient vendre leur marchandise.
    « Très bien, je vous écoute, s’exclama de Rochefort. Souhaitez-vous vraiment qu’un bain de sang se produise ?
    — À vous de décider, rétorqua le sénéchal.
    — Je croyais que vous mettiez un point d’honneur à respecter vos vœux. N’avez-vous pas le devoir d’obéir à votre maître ? Je vous ai ordonné de rester dans vos appartements.
    — Ah oui ? Cela a dû m’échapper.
    — Intéressant. Il y a deux poids, deux mesures avec vous : une règle pour vous et une autre pour nous autres. Ne pouvons-nous pas nous montrer raisonnables, malgré tout ?
    — Que proposez-vous ? voulut savoir le sénéchal que tant de politesse rendait perplexe.
    — Je me doutais que vous tenteriez de fuir. La messe de sexte semblait le moment le plus propice pour le faire, alors j’ai attendu. Je vous connais bien, voyez-vous. Votre allié me surprend, en revanche. Il fait preuve de courage et de loyauté. J’aimerais que vous vous ralliiez à ma cause.
    — Pourquoi ?
    — Pour nous aider à retrouver notre statut d’antan, au lieu de nous mettre des bâtons dans les roues. »
    Il y avait quelque chose de bizarre. Le discours de de Rochefort sonnait faux. Le sénéchal comprit soudain qu’il s’efforçait de gagner du temps.
    Il se retourna.
    Un homme armé apparut à une quinzaine de mètres de lui. Geoffrey le vit, lui aussi. Le sénéchal tira un coup de feu, en visant le bas du corps. La balle s’enfonça dans la chair de l’homme qui hurla en tombant à terre. Puisse Dieu lui pardonner son geste. La règle lui interdisait de blesser un frère chrétien. Mais il n’avait pas le choix. Il devait fuir cette prison.
    « Allons-y ! » s’écria-t-il.
    Ils se précipitèrent, Geoffrey en tête, et enjambèrent le moine qui se tordait de douleur par terre.
    Ils s’engouffrèrent dans le couloir de gauche.
    Des bruits de pas résonnaient dans le passage.
    « J’espère que tu sais ce que tu fais, Geoffrey. »
    Geoffrey s’arrêta devant une porte entrouverte : les deux hommes se glissèrent dans l’embrasure et refermèrent le battant sans bruit. Une seconde plus tard, de Rochefort et ses hommes passèrent devant leur cachette sans

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