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L'histoire secrète des dalaï-lamas

L'histoire secrète des dalaï-lamas

Titel: L'histoire secrète des dalaï-lamas Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gilles van Grasdorff
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dans son exil, fuiront le communisme chinois : le premier accueillera jusqu’à douze mille Tibétains ; le second, avec sa trentaine de baraquements en béton cernés par deux rangées de barbelés, sera réservé aux lamas et tulkus, princes déchus, qui refusent d’être mélangés avec leurs anciens serfs et esclaves.
    En attendant, Missamari s’avère la meilleure des cachettes pour le Trésor du dalaï-lama et de son gouvernement.
     
    Contacts avec la CIA
     
    Parallèlement, Heinrich Harrer s’achemine vers Kalimpong, où Thubten Jigmé Norbu vit avec une partie de sa famille. Non sans difficulté, Harrer arrive dans la ville indienne, en compagnie d’un lama du nom de Wangel, chargé de le guider jusqu’à la demeure de Thubten. Ce dernier a abandonné son statut de tulku et son titre d’abbé de Kumbum sous le nom de Taktser Rinpoché. Les deux hommes évoquent longuement la situation dramatique de l’Amdo et du Kham. Les transferts des jeunes gens de douze à vingt-cinq ans en Chine, les temples brûlés, les monastères bombardés ; les populations massacrées, les tortures, rien vraiment ne porte à l’optimisme.
    Que faire ? L’Armée tibétaine est inexistante et la résistance, qui se bat avec ses faibles moyens, est désorganisée, mais elle existe et fait subir de lourdes pertes aux hordes communistes lancées sur le Toit du monde.
    C’est à Kalimpong qu’Heinrich Harrer et Wangel rencontrent, chez le frère aîné de Tenzin Gyatso, un représentant de l’Ambassade américaine de New Delhi et un des responsables dans la région du Comité pour une Asie libre , émanation de la centrale américaine. D’évidence, les Américains suivent de près l’évolution de la situation au Tibet depuis leurs officines népalaises et indiennes et s’apprêtent, à la demande de la Grande Mère, à accueillir le frère aîné du dalaï-lama aux États-Unis.
    Harrer et Wangel sont porteurs d’un message pour les Américains, car Amala, inquiète du sort réservé à sa famille, pousse ses fils à quitter le Tibet pour un exil plus ou moins long [410] . À Kalimpong, l’Autrichien et le lama sont donc venus en discuter.
    Ce matin-là, assis au bout de la table, aux côtés de Thubten Jigmé Norbu, qui préside la réunion, les deux hommes ont redit l’importance qu’ils accordaient à cette demande de la Grande Mère. Le proche entourage et la mère du souverain tibétain travaillent depuis plusieurs semaines déjà sur ce projet avec les services secrets américains [411] .
    Maintenant que Tenzin Gyatso se trouve à Drungkar, l’heure est venue de l’exfiltrer. Mais Harrer a du mal à cacher son angoisse. Il raconte l’atmosphère si particulière de Lhassa, son départ de la capitale avec le trésor, ses retrouvailles avec Lobsang Samten à Gyantsé, l’installation du gouvernement tibétain à Drungkar. Il y a quelque temps, il aurait été enthousiaste à l’idée d’une telle opération. Et lui, l’ex-chouchou de Hitler et de Himmler, héros SS de l’Eiger, se sentait parfaitement capable de la mener à bien. Seulement, politiquement, le projet n’était pas envisageable. Non pas que les Yapshis aient perdu de l’influence et que la Grande Mère ne fût plus entendue, mais à Drungkar, au sein même du kashag, comme dans la capitale tibétaine, parmi les dignitaires les plus influents chez les Bonnets jaunes, une majorité, dont le vieux régent Tagdra Rinpoché et l’oracle de Nechung, penche pour un retour du souverain tibétain au Potala. Car, selon eux, c’est à Lhassa que la situation se dénouerait !
    Harrer était en fait conscient des difficultés à se lancer dans une telle opération. Elle n’était pas sans danger pour les Yapshis. Il faut dire que les communistes chinois avaient réussi, en quelques semaines, à acheter la collaboration de quelques lamas et tulkus, qui poussaient les Tibétains à aider l’envahisseur à construire les routes pour faciliter la progression de l’Armée populaire de libération jusqu’à Lhassa. Et, pendant que dans l’est du pays, la résistance s’opposait aux soldats chinois, les dignitaires des monastères du bouddhisme tibétain – toutes tendances confondues – et un grand nombre de tulkus laïcs demandaient aux Tibétains de multiplier les offrandes aux divinités chez eux, et de les accompagner au sommet des collines pour y exécuter des rituels, persuadés que leurs prières suffiraient à protéger leur

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