Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'histoire secrète des dalaï-lamas

L'histoire secrète des dalaï-lamas

Titel: L'histoire secrète des dalaï-lamas Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gilles van Grasdorff
Vom Netzwerk:
khen­pos de Tashilhunpo et le kashag finissent par aboutir.
    Le 19 juillet 1951, Tenzin Gyatso adresse un message au dixième panchen-lama, qu’il n’a encore jamais vu et qui s’enthousiasme de la signature de l’Accord, car, pour lui et ses khenpos procommunistes, « la libération du Tibet est un événement heureux [412]  ». Le dalaï-lama lui dit : « Des divinations favorables m’ont assuré que le précédent panchen-lama est véritablement réincarné en vous. J’ai donc pris la décision d’annoncer que vous vous installerez au monastère de Tashilhunpo. Nous souhaitons rapidement votre retour et vous prions de nous informer de l’itinéraire que vous envisagerez d’emprunter [413] . »
    Dans ce message du dalaï-lama au panchen-lama, il faut surtout noter sa volonté de régler à tout prix les différends qui existaient entre les autorités de Tashilhunpo et celles de Lhassa, entre les panchen-lamas et les dalaï-lamas, afin que Choekyi Gyaltsen et, lui, Tenzin Gyatso, ne devinssent des marionnettes entre les mains des Chinois.
    Le 21 juillet, alors que Thubten Jigmé Norbu s’apprête à rejoindre les Etats-Unis, Tenzin Gyatso, contre la volonté de Harrer et de la Grande Mère, quitte de son côté le monastère de Drungkar, deux jours après avoir adressé son message au panchen-lama. Il a décidé de rejoindre Lhassa, ce qu’il fait sain et sauf et retrouve, à la mi-août, ses appartements du Norbulingka, sa résidence d’été. Le projet d’exfiltration du souverain tibétain par la CIA est donc annulé. Pour l’ex-nazi, l’opération est un échec. Il n’accompagnera pas ses amis Tenzin Gyatso et Lobsang Samten dans leur voyage de retour.
    Pendant ce temps, les soldats chinois de l’APL sont entrés dans Lhassa. Parmi les témoins de cette occupation, il y a Tenzin Choedrak, jeune médecin au Men-Tsee-Khang, l’institut de médecine et d’astrologie tibétaines : « Aussitôt, dit-il, les Chinois ont entrepris une vaste opération de constructions. Ils distribuaient d’énormes sommes d’argent, mais cet argent offert avec autant de largesses aux Lhassapas n’était que le fruit des pillages commis dans l’Amdo et le Kham. De nombreux Tibétains collaboraient avec l’occupant. Parmi eux, il y avait des tulkus de renom et, du fait de leur soudain enrichissement, ceux-là se rendaient même en Inde pour traiter des affaires, un commerce qui s’avérera de plus en plus juteux [414] . »
    Deux mois plus tard, le 19 décembre 1951, le dixième panchen-lama Choekyi Gyaltsen quitte, à son tour, le monastère de Kumbum. Il arrive à Lhassa après quatre mois d’un voyage particulièrement difficile. Le 6 juin 1952, le panchen-lama se met en route pour Tashilhunpo, le siège abbatial que son prédécesseur, le neuvième panchen-lama, avait quitté en 1923. Quinze jours plus tard, le 23 juin, le maître de Tashilhunpo découvre ses appartements. On lui désigne un nouveau tuteur : Ngulchu Rinpoché aura la lourde charge de poursuivre l’éducation religieuse du panchen-lama, âgé de quatorze ans.
    Une éducation qui se fera sous contrôle des communistes chinois.

18
Le dalaï-lama et les sirènes communistes
    L’année 1954 représente un tournant dans l’histoire du Tibet. Car le gouvernement chinois convie non sans arrière-pensées le panchen-lama et le dalaï-lama à Pékin.
    Tenzin Gyatso vient de recevoir, lors de la Mönlam, cérémonie des voeux de nouvel an, sa pleine ordination. Il a 19 ans. La cérémonie a eu lieu au temple du Jokhang. Lorsque la nouvelle de son prochain départ se répand, les rumeurs les plus insensées circulent. Les Tibétains, anxieux, y sont hostiles.
    À un peu plus de trois cents kilomètres de là, Shigatsé vit un peu dans le même état d’esprit. Le panchen-lama âgé de 16 ans a été si longtemps éloigné de ses terres que ses habitants, les moines surtout, craignent de ne pas le voir revenir.
    Le souverain quitte donc Lhassa le 11 juillet, six jours après son anniversaire. Amala, sa soeur aînée Tsering Dolma, Lobsang Samten et Ngari Rinpoché l’accompagnent. En plus des fonctionnaires, des religieux et des serviteurs tibétains – plus de trois cents personnes –, l’escorte est commandée par le général Zhang Jingwu, commissaire et administrateur des affaires civiles et militaires du Tibet : il est,l’un des signataires de l' Accord en 17 points.
    De son côté, le panchen-lama quitte Tashilhunpo cinq jours

Weitere Kostenlose Bücher