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L'histoire secrète des dalaï-lamas

L'histoire secrète des dalaï-lamas

Titel: L'histoire secrète des dalaï-lamas Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gilles van Grasdorff
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dignitaires et les lamas de Tashilhunpo ont décidé de ne pas reconnaître en Guendun Choekyi Nyima la réincarnation du dixième panchen-lama. Et de rappeler que le maître de Tashilhunpo avait exprimé le souhait que sa réincarnation fût désignée par tirage au sort dans l’urne d’or, et que cette manifestation se tînt dans le temple du Jokhang.
    Nous l’avons vu par le passé, les empereurs chinois de la dynastie mandchoue des Qing et surtout Qianlong, le Guomin­dang et les communistes de Mao Zedong jusqu’à l’actuel président Hu Jintao ont toujours tenté de donner au panchen-lama un rôle plus important que celui du dalaï-lama. Et à chaque fois ils ont échoué... Là encore, ils tentent le coup. Des célébrations ont lieu dans le temple du Jokhang. À la place de Guendun Choekyi Nyima, Pékin présenta un autre enfant, avec un double objectif : démontrer que le dalaï-lama s’est trompé et qu’il n’est qu’un manipulateur empêchant la marche vers le progrès d’un peuple sorti de l’âge noir de la féodalité.
    Gyaltsen Norbu, choisi par Pékin, né le 12 février 1990, suit les enseignements du bouddhisme tibétain. À dix-huit ans, le jeune lama aurait dû intégrer le Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire, mais sa nomination a été repoussée sous prétexte que le panchen-lama made in Beijing manquait d’agressivité à l’égard du dalaï-lama [442] ... Pour autant, cette nomination ne saurait tarder.
     
    De fausses réincarnations
     
    Alors que la communauté tibétaine en exil se préparait à célébrer le soixante-dixième anniversaire de leur souverain, le 6 juillet 1935, le quatorzième dalaï-lama, répondant aux questions d’un journaliste de l’Hindustan Time , affirma : « Il se peut que certaines réincarnations n’aient pas été authentiques. » Et de préciser que lui, Tenzin Gyatso, était bien la réincarnation du cinquième dalaï-lama, premier chef temporel du Tibet : « Comment expliquer autrement, expliqua-t-il avec humour, que bien qu’étant un gamin extrêmement paresseux, j’arrivais à en savoir autant que mes précepteurs en matière de philosophie bouddhiste ?» Puis, il ajouta : « Si je devais mourir dans les tout prochains mois ou avant que nous soyons capables de revenir au Tibet, il y aurait un nouveau dalaï-lama, mais si nous cessons d’être une communauté de réfugiés et que nous vivons dans un Tibet démocratique, alors je ne pense pas que je devrais avoir un successeur après ma mort. »
    Paradoxe des paradoxes, Hu Jintao, l’actuel président chinois, va probablement réussir là où tous les empereurs et les présidents chinois avant lui ont échoué. Car tout est en place, en effet, pour que, le moment venu, c’est-à-dire à la mort du quatorzième dalaï-lama, Gyaltsen Norbu soit à la manoeuvre pour rechercher et désigner le successeur de Tenzin Gyatso. Les rites tibétains de la désignation d’un enfant-réincarné de haut rang, les groupes de recherches parcourant le Tibet chinois, l’interrogation des lacs sacrés, les divinations, le choix des candidats... tout y sera. Y compris le tirage au sort, qui se fera non dans un bol, avec des boules de tsampa, mais dans l’urne d’or et au temple du Jokhang...
    Et qui sera à la manoeuvre alors ? Pour Pékin, le quinzième dalaï-lama sera un jeune Tibétain de Chine, dont la famille, bons communistes, seront des membres éminents du PCC. Mais, nous le verrons, d’autres solutions sont possibles, comme la reconnaissance par Tenzin Gyatso de Norbu, le onzième panchen-lama installé à Tashilhunpo. Le souverain tibétain en exil s’empresserait alors d’expliquer, que, comme les dix-septièmes karmapas, il renaîtrait avec une double émanation. À moins que l’on assiste à un schisme au sein de l’école Gelug, et que l’on se retourve avec un quinzième dalaï-lama désigné par Pékin et un quinzième dalaï-lama désigné par le gouvernement tibétain en exil...

19
Au coeur de la résistance tibétaine
    Dans les années 1950, les troupes de l'Armée populaire de libération chinoise se sont largement déployées sur le territoire tibétain et ont installé des garnisons dans les principales villes du pays – Lhassa, Shigatsé, Gyantsé, Yatung, Gartok... Elles sont bien sûr présentes sur tous les points stratégiques, notamment le long des frontières avec l’Inde.
    Peu à peu domestiqué par les communistes, le Tibet se voit

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