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L'histoire secrète des dalaï-lamas

L'histoire secrète des dalaï-lamas

Titel: L'histoire secrète des dalaï-lamas Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gilles van Grasdorff
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haute protection de nourrices chinoises – ont été envoyés dans des structures expertes en lavages de cerveau, avant d’intégrer des écoles spécialement créées pour eux par le PCC.
    Le moment venu, renvoyés dans leur pays, ces jeunes Tibétains devinrent le meilleur outil à disposition des maoïstes pour détruire toute trace de la civilisation tibétaine [441] .
    Pourquoi, en 2009 encore, les dignitaires religieux du bouddhisme tibétain préfèrent détourner ce sujet en évoquant plutôt le douloureux karma collectif des Tibétains ? Parce que certain des gardes rouges d’hier occupent des postes importants au sein du Parti et de l’administration, au niveau régional, et, que parmi les bourreaux d’hier, il y a, bien évidemment, des enfants de la diaspora ?
     
    Urne d’or ou boules de tsampa ...
     
    Autrefois, sur le Toit du monde comme dans les autres pays d’Asie, les lamasseries ou les bonzeries étaient des lieux de culture : on y apprenait la langue, l’écriture, on y étudiait les textes sacrés. En 2009, c’est à nouveau possible mais sous contrôle et en étant membre du Parti communiste chinois : livres sacrés, biographies, doctrines ont été imprimés et distribués dans les monastères, mis à la disposition des fidèles ; l’histoire des religions tibétaines et de leurs écoles, des différentes traditions de la réincarnation a en fait été réécrite à la manière pékinoise. Les autorités chinoises ont compris que, pour infiltrer le bouddhisme tibétain et le tuer dans l’oeuf, il faut contrôler le système des réincarnations, tout en laissant croire que les us et coutumes, mis en place au Tibet au XIIe siècle par le premier karmapa, étaient respectés.
    Depuis le début des années 1990, Pékin multiplie aussi la nomination de tulkus : cela a été le cas en 1992 pour la désignation du dix-septième karmapa, ainsi que pour l’actuel panchen-lama... Paradoxe de l’Histoire, la Chine communiste persiste donc dans la voie impériale, prenant l’empereur Qianlong et le tirage au sort par l’urne d’or des réincarnations du bouddhisme tibétain, comme références.
    En 1989, une fois le décès du dixième panchen-lama annoncé, Pékin donne ainsi mission au directeur du Comité de gestion démocratique du monastère de Tashilhunpo d’entreprendre les recherches de sa réincarnation. Chadrel Rinpoché, qui est aussi l’abbé du monastère, avertit le dalaï-lama.
    Trois groupes de recherches vont parcourir secrètement quarante-six cantons des provinces du Qinghai, du Gansu, du Sichuan et du Yunnan, ainsi que la région autonome, pour retenir une centaine de candidats. Ces délégations se rendront à plusieurs reprises sur les berges du Lhamo-Latso. Et le lac des visions a fini par leur livrer de nouveaux secrets : au départ, ils sont une centaine de candidats pressentis, puis il n’y en aura plus qu’une trentaine, et, finalement, huit, parmi lesquels Guendun, le candidat du dalaï-lama, et Norbu, celui de Pékin.
    La tension est une nouvelle fois à son comble.
    Chadrel Rinpoché retourne à deux reprises sur les berges du Lhamo-Latso, et plus encore sur celles de Yongtsa-Lutso, un lac sacré beaucoup plus proche de Tashilhunpo. Les signes qui lui apparaissent vont permettre d’écarter plusieurs dizaines d’enfants. Il aurait en effet vu des guerriers chevauchant de magnifiques étalons blancs, les donjons d’un monastère, les remparts d’une ville, les particularités d’un palais. Peu de temps après, Chadrel parvient à faire le lien entre ses visions et l’environnement des huit enfants. Au moins quatre d’entre eux sont nés en 1989, date de la disparition du dixième panchen-lama. Des mois s’écoulent encore sans que rien ne se passe. Puis, les trois derniers candidats furent désignés : Guendun, le candidat du dalaï-lama, et Norbu, le candidat de Pékin, en font toujours partie.
     
    Guendun, l’enfant sacrifié
     
    À Dharamsala, dans l’État de l’Himachal Pradesh, siège du gouvernement en exil du dalaï-lama, l’oracle de Nechung et celui du panchen-lama ont connu plusieurs transes et fait plusieurs rêves. L’un date du mois de décembre 1989, quelques jours avant la mort du dixième panchen-lama. Il était autour de trois heures du matin quand l’oracle de Tashilhunpo a vu son maître, revêtu de ses robes du dharma, tournant autour d’un stupa [*] en récitant des mantras. Des signes de mort évidents. Cinq

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