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L'histoire secrète des dalaï-lamas

L'histoire secrète des dalaï-lamas

Titel: L'histoire secrète des dalaï-lamas Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gilles van Grasdorff
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Corée du Sud et y formait des commandos pour des opérations de sabotage dans le nord ; en 1954, en Thaïlande, il préparait des commandos anticommunistes ; enfin, plus récemment, il participait à la tentative de putsch manquée contre le général Sukarno [454] .
    Les trois avions, qui se suivent à un quart d’heure d’intervalle, se dirigent vers le nord-ouest, survolent la Thaïlande, la Birmanie, remontent vers l’est de l’Inde, longent le Brahmapoutre... Six à sept heures plus tard, c’est le Tibet et l’immense chaîne himalayenne.
    Pour Anthony Poshopny, l’opération d’exfiltration du quatorzième dalaï-lama Tenzin Gyatso débute par un saut en parachute sur le Toit du monde. Tout se passe bien. Les résistants du Chushi Gangdrug le recueillent. Direction Lhassa.
    Entre le 12 et le 17 mars, alors que le soulèvement s’intensifie, des petits groupes de résistants se sont positionnés dans la vallée de la Khyi-chu. Il se trouve parmi eux.
     
    L’exfiltration
     
    Le 15 mars, l’oracle de Nechung connaît une transe : il faut patienter, ce jour n’est pas bon.
    C’est finalement le 17 que le dalaï-lama et sa famille enfilent des uniformes chinois.
    À 20 h 45, un premier groupe, où se trouvent Amala, Tsering Dolma et Ngari Rinpoché, quitte le Norbulingka et fonce plein sud.
    Un quart d’heure plus tard, c’est au tour du dalaï-lama et de son beau-frère Phuntsok Tashi de sortir de la résidence d’été.
    À 9 h 30, un camion démarre : les précepteurs du jeune souverain et ses plus fidèles conseillers et ministres s’y cachent sous une bâche.
    Au total, les fugitifs sont une centaine, sous la protection de quatre cents Khampas, presque tous issus de la résistance, et d’Anthony Poshopny.
    À Ra-me, une centaine de cavaliers rebroussent chemin pour protéger la fuite du souverain. Les autres reprennent leur progression vers Lhuntse Dzong, une forteresse incrustée dans la muraille himalayenne.
    Le 19 mars, les Lhassapas se réveillent sous les bombardements.
    Le 20, le dixième panchen-lama est informé des événements de Lhassa. Les soldats de l’APL se dispersent dans le monastère de Tashilhunpo. Choekyi Gyaltsen promet qu’il n’y aura pas d’effusion de sang.
    Le soulèvement de Lhassa est écrasé par les Chinois le 22 mars : plus de quinze mille Tibétains sont massacrés entre le 20 et le 23.
    Le 23 mars 1959, le drapeau chinois est hissé sur le toit du Potala.
     
    Premiers pas en exil
     
    Le dalaï-lama atteint la frontière de l’Assam le 30 mars 1959.
    La radio indienne transmet la nouvelle dans le monde entier.
    Le pandit Nehru envoie immédiatement un message de bienvenue au jeune souverain tibétain.
    Dès son arrivée en Inde, le dalaï-lama annonce la formation d’un gouvernement en exil, et se lance dans l’organisation de structures d’accueil destinées à subvenir aux besoins des réfugiés, toujours plus nombreux à le rejoindre. En juillet 1960, ceux-ci seront soixante mille. Ils passeront très vite à cent mille. Tous entretiennent l’espoir d’un retour prochain au Tibet.
    Si Nehru refuse de reconnaître officiellement la nouvelle structure politique tibétaine installée sur le territoire indien – à Mussoorie d’abord, à Dharamsala ensuite –, il explique en revanche au dalaï-lama : « Vous êtes dans un pays libre ; agissez comme vous l’entendez. » Une décision qui peut s’expliquer. Le pandit, qui est dans l’incapacité de répondre à une éventuelle agression de la République populaire de Chine, tient à maintenir des relations, sinon cordiales, du moins acceptables, avec ce grand voisin.
    En 1960, un autre coup dur s’abat sur le dalaï-lama. La question du Tibet est à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations Unies. Mais sous le parrainage de la Malaisie et de la Thaïlande, appuyées par l’Irlande et le Salvador, la discussion s’enlise. La séance est ajournée et oubliée !
    Malgré les dangers que la présence du dalaï-lama en Inde fait peser sur son pays, Nehru se fait applaudir par son Assemblée nationale. Pour autant, le dalaï-lama devient rapidement un hôte encombrant à Mussoorie, cette station balnéaire constituant un endroit trop exposé et trop voyant.
    Le gouvernement loue des terres aux Tibétains. Des colonies se forment. Le dalaï-lama visite les premières installations, en exhortant son peuple à préserver vaille que vaille sa culture et ses traditions.

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