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L'holocauste oublié

L'holocauste oublié

Titel: L'holocauste oublié Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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être cultivés et pour que le filtrat fût préparé. Nous avons surtout retenu le nom d’une de ces victimes, car c’était un Français : Pessot. Nous ignorons si ce malheureux a eu la chance ou non de revenir en France, mais ce que nous pouvons affirmer, c’est qu’il n’avait plus de dents. Nous ignorons si ses rhumatismes ont été guéris.
    — Nous avons déjà parlé du camp des tsiganes à Auschwitz. Dans ce camp avait éclaté une épidémie de « Noma », épidémie très grave, qui faisait des ravages parmi les enfants du camp. Or, les médecins allemands avaient découvert là un nouveau domaine de recherches scientifiques. On nous envoyait des frottis de Noma pour que nous trouvions le microbe qui pourrait être mis en cause. Nous avons fait plusieurs centaines d’examens en milieu aérobie et anaérobie ; nous n’avons jamais découvert une autre forme que l’association fuso-spirillaire. Les examens de sang ne révélaient qu’une leucocytose sans grande modification de la formule sanguine. Le dosage de l’acide ascorbique et d’autres éléments du sang n’ont rien révélé d’anormal. Plusieurs fois il nous fut amené au laboratoire des têtes détachées du tronc de ces malheureux enfants, pour que nous puissions faire nous-mêmes tous nos prélèvements en vue d’examens bactériologiques, histologiques, etc.
    — Nous pouvons dire qu’il n’a pas été trouvé d’éléments nouveaux dans l’étiologie spécifique de cette maladie. Mais pourquoi les médecins allemands (docteur Mengele et docteur Thilo) n’ont-ils pas plutôt pensé, comme nous le pensions nous-mêmes, que cette épidémie de Noma était due à la misère, au manque d’hygiène et de nourriture auxquels étaient soumis ces enfants, plutôt qu’à toute autre cause. De toute façon, ces petits enfants, ennemis du Grand Reich, devaient mourir dans la chambre à gaz. Alors pourquoi ne pas les traiter en véritables cobayes ?
    — D’autres travaux scientifiques nous occupaient. Le docteur Mengele avait rassemblé une dizaine de jumeaux ; il voulait vérifier si la constitution humorale et organique était identique chez les jumeaux. En conséquence, on devait faire le dosage de tous les éléments du sang, enfin, en vue de compléter son examen, il n’hésitait pas à faire tuer ces enfants afin de pouvoir pratiquer les autopsies et étudier à fond la question.

Les stérilisations.
     
    — Un jour (88) une gitane arriva à Auschwitz avec son nourrisson. Je ne sais vraiment pas comment elle avait réussi à cacher son enfant. On n’avait pas l’habitude à Auschwitz d’avoir des scrupules avec des enfants. Cet enfant tomba malade et la mère ne savait que faire. Lorsque Mengele apparut un jour dans son Block, elle prit une décision rapide et s’approcha de lui :
    — « Docteur, mon mari porte le même uniforme que vous et mon enfant va périr ici lamentablement. »
    — Mengele lui demanda dans quelle unité servait son mari et d’autres détails. Après quoi il soigna l’enfant.
    — Quelques jours plus tard, il vint encore une fois au Block, examina l’enfant et dit à la femme qu’il avait vérifié ses dires et qu’ils étaient vrais. Elle pourrait être libérée avec son enfant si elle consentait à se laisser stériliser. La femme accepta, ce qui la sauva elle et l’enfant.
    Nous avons vu, en suivant les expériences de Mengele, qu’Himmler et l’Ahnenerbe souhaitaient la découverte du secret de la gémellité, pour repeupler deux fois plus vite les territoires conquis dont on exterminait la population inférieure. Hitler qui avait imposé l’euthanasie des débiles profonds, des incurables et des tuberculeux polonais (parmi lesquels de très nombreux tsiganes), avait fait préparer en 1935 une loi sur la stérilisation. Il ne faisait que reprendre une idée longuement développée dans Mein Kampf.
    —  L’État doit déclarer indigne de procréer et en empêcher matériellement toute personne apparemment malade et chargée d’une hérédité dont elle risque d’accabler sa descendance.
    Victor Brack, ami d’Himmler, organisateur et administrateur du programme d’euthanasie en Allemagne, qui était allé, pour « servir d’exemple » et par « souci d’humanité » jusqu’à tuer de sa propre main sa femme qu’il chérissait, atteinte d’un cancer, était l’homme de choix pour diriger les expérimentations. Craignant de ne pas être choisi, il prit

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