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L'homme au ventre de plomb

L'homme au ventre de plomb

Titel: L'homme au ventre de plomb Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
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clos, lors de la découverte
du corps, il fallait bien que quelqu'un les ait fermées, ces
croisées, n'est-ce pas ?

    â€“ Je vous
suis de moins en moins.

    â€“ Et pour
les fermer, il fallait les avoir ouvertes. C'est d'une évidence
! Bourdeau, Bourdeau, Lambert est un de ces meurtriers... Tout
concorde. Rappelez-vous le témoignage du majordome. Il voit
son jeune maître, en fait il le devine, car il a mauvaise vue.
Ce dernier ne lui parle pas. Et pour cause, eût-il parlé
que Picard eût reconnu à l'instant que ce n'était
pas sa voix. Pourquoi, Bourdeau ? Pourquoi ?

    â€“ Parce que
ce n'était pas le vicomte ?

    â€“ Exactement.
Ce n'était pas le vicomte, c'était Lambert. Lambert
revêtu du manteau mouillé de son maître.
Rappelez-vous encore une fois le témoignage du majordome,
c'est cela qui fonde mon hypothèse. Lambert monte, il ouvre la
porte de l'appartement, entre, ferme à clef. Il jette le
manteau et le chapeau sur le lit. Ce détail m'avait frappé
; savez-vous que, chez moi, on ne jette jamais un chapeau sur un lit,
surtout à l'envers !

    â€“ Voilà
bien de ces superstitions bretonnes !

    â€“ Point du
tout, demandez du côté de Chinon ! Lambert ôte ses
bottes, qui sont celles du vicomte. Il ouvre les volets et les
croisées, redescend par l'échelle pour aider son
complice à monter le corps. On le traîne, le parquet
portait des traces suspectes. On lui remet ses bottes, on écrit
le papier, on tire sur le cadavre. L'un des complices s'enfuit par la
fenêtre que Lambert referme, et il se cache.

    â€“ C'est
prendre beaucoup de risque ! Pourquoi ne s'enfuit-il pas par l'étage
? Et où se cache-t-il ?

    â€“ Vous
oubliez le coup de feu qui a alerté tout l'hôtel. Il n'a
pas le loisir de s'enfuir. Il est obligé de demeurer sur
place, confiant dans sa bonne étoile.

    â€“ Nicolas,
c'est impossible, il serait fait comme un rat.

    â€“ Et moi ?
Tout à l'heure, quand l'inconnu s'est introduit dans la
chambre, je n'en menais pas large. Qu'ai-je fait ?

    â€“ Vertuchou
: dit Bourdeau. L'armoire ?

    â€“ J'ai une
grande expérience des armoires. Enfant, je jouais à
cligne-musette avec... enfin passons. C'était au château
de Ranreuil, et ma cachette favorite était une armoire
gigantesque dans laquelle un officier de dragons se serait tenu
debout. Comme je l'ai fait moi-même, Lambert a dû se
dissimuler dans l'armoire, habillé mais en bas, puisqu'il
avait remis ses bottes au cadavre. Le comte et Picard ayant été
renvoyés, j'étais seul dans la chambre avec M. de
Sartine effondré dans un fauteuil. Nous tournions chacun le
dos à la porte, et par conséquent à l'armoire
qui se trouve à la droite de l'entrée. Seules une
bougie et la lampe bouillotte procuraient une lumière diffuse.
Lambert a surgi derrière nous comme par enchantement.
Évidemment, puisqu'il était clapi dans l'armoire !
C'est pourquoi nous ne l'avons ni vu ni entendu entrer. Ajoutez à
cela, Bourdeau, que c'est par lui que nous sont fournis un certain
nombre de renseignements destinés à nous dévoyer
vers de fausses pistes. Oui, en vérité, tout concorde.

    â€“ Quelle
audace ! Peut-on imaginer pareille effronterie et pareil sang-froid ?
Nous n'avons pas affaire à n'importe qui !

    â€“ Et vous ne
savez pas tout. J'ai saisi tout à l'heure des documents
dissimulés dans la reliure d'un volume et que je suppose être
l'objet de la recherche de notre inconnu. Pourquoi, autrement, cette
hécatombe de livres ?

    Bourdeau réfléchit
un instant.

    â€“ Nicolas,
reprit-il, si votre hypothèse est la bonne, votre Lambert
pourrait bien être votre homme de ce soir. Qui d'autre ? Il
faut en effet exclure le comte : la comtesse, sa femme, est morte. Le
vidame, nous n'en savons rien. Une chose, cependant, m'intrigue. Je
peux comprendre que le comte de Ruissec et sa famille ne souhaitaient
pas le scandale d'une autopsie. En revanche, je trouve insupportable
et bizarre qu'un père qui, aujourd'hui, ne peut qu'être
convaincu - il a vu son corps - des conditions de la mort de son fils
ne s'évertue pas à tout faire pour trouver et punir les
coupables.

    â€“ C'est le
nœud du problème, Bourdeau. Ce meurtre cache autre
chose. Et nous parlons comme si nous omettions le fait que Mme de
Ruissec est

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