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L'honneur de Sartine

L'honneur de Sartine

Titel: L'honneur de Sartine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
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Sa Majesté que vos absences à la cour ne sont que trop justifiées par le service du roi.
    – Monsieur, je vous en rends mille grâces et vous remercie de ces informations si utiles dans l’enquête que nous menons. Cependant, deux dernières questions, si vous le permettez ? Lors du souper, le jeune Ravillois est-il remonté pour replacer le céladon qu’il vous avait présenté ?
    – Je me souviens seulement qu’il est sorti, le vase à la main. Pour aller où ? Cela, je ne le saurais dire.
    – Enfin l’inconnu doit-il derechef prendre langue avec vous ?
    – Il l’a annoncé, mais je n’en crois rien ! Enfin, c’est une impression…

    Dans le fiacre que Nicolas avait fait mettre au pas, ils confrontèrent leurs impressions sur ce que le baron de Besenval venait de leur révéler.
    – Ce qu’il nous a dit, Nicolas, présente plus de questions sans réponses que d’indications utiles.
    – C’est vite dit ! Procédons avec méthode.
    Il ouvrit son petit carnet noir et se mit à écrire tout en parlant.
    – Avant-hier soir, vers huit heures, le baron reçoit un inconnu vraisemblablement grimé qui lui propose une pièce rare qui n’est pas celle du souper à l’hôtel de Ravillois.
    – Ajoute à cela que cette visite intervient vers huit heures de relevée. Il suffit d’y réfléchir pour constater que c’est après la mort de Tiburce et avant le meurtre de l’homme de Sartine.
    – Cela signifierait que si ce vase appartient au groupe des trois porcelaines de l’hôtel de Ravillois, il a été dérobé.
    – Soit ! Mais à quel moment ? Par le jeune Ravillois lors du souper ? Ou alors l’autre soir dans la chambre de M. de Chamberlin ?
    – Non, je crois que le vase présenté à Besenval est celui qui se trouvait sur le bureau et contenait les plumes. C’est à vérifier. Les autres ont été volés lors du meurtre ou peu après puisque nous en avons uniquement retrouvé les traces, ou plutôt qu’ils servaient de presse-papiers à des documents eux aussi volés ! L’inconnu s’est contenté d’en présenter un pour appâter M. de Besenval.
    – Mais pourquoi pas la paire ?
    – Nul doute qu’il détient désormais les trois vases. Il pouvait supposer que le baron ne disposerait pas sur-le-champ de la somme considérable exigée. Il agit finement en pariant sur la passion du collectionneur. En outre, lui offrant d’acquérir un exemplaire différent, il peut penser que Besenval ne fera pas le rapprochement avec celui du souper.
    – Il y a dans tout cela un ragoût de complexités qui me stupéfie et semble écarter tout ordre raisonnable.
    – En tout cas, cela oriente les soupçons, tu le pressens, sur Armand de Ravillois. D’où l’impor
tance de la mission de Rabouine. A-t-il, comme Tiburce, quitté le convoi, et le départ inopiné de l’un est-il la conséquence ou la cause du départ de l’autre ?
    – Un autre élément me turlupine. Pourquoi Tiburce et Armand de Ravillois retournent-ils aux Porcherons alors qu’ils peuvent supposer que l’hôtel demeure sous la surveillance de la police ? Pour quelle raison viennent-ils ingénument se jeter dans la gueule du loup ?
    – Je crois détenir quelques lumières là-dessus. Un propos de Naganda dont, sur le moment, la fatigue m’a gazé l’importance. Tu sais qu’il est descendu par les gouttières à l’arrière de la maison…
    – Comme un chat, au risque de se rompre le cou !
    – Tu ne crois pas si bien dire. Du chat il possède, outre la souplesse, des yeux perçant la nuit…
    – Et un petit rayon de lune. Et alors ?
    – Il a remarqué qu’au bout du jardin il y avait un mur, un de ces vieux pans de pierres, couvert de lierre et probable vestige de la clôture d’un ancien verger. Imagine que dans ce mur il existe une porte en arcade, donnant, sans doute, sur des terrains vagues non bâtis de ce nouveau quartier.
    Bourdeau claqua des doigts.
    – Tout s’explique ! La nasse était imparfaite et le goujon y pénétrait. Il faut y aller voir.
    – Oui ! Sur-le-champ.

    Ordre fut aussitôt intimé au cocher de gagner les Porcherons. À l’hôtel de Ravillois, désormais environné de mouches, ils trouvèrent le portier dans sa loge, la tête enrubannée de pansements. Ils n’en tirèrent rien, sinon qu’ayant beaucoup bu avec un
inconnu qui avait eu l’amabilité de le reconduire à son logis, l’ivresse l’avait plongé dans un profond sommeil. Réveillé dans

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