Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'Impératrice indomptée

L'Impératrice indomptée

Titel: L'Impératrice indomptée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bertrand Meyer-Stabley
Vom Netzwerk:
haute fantaisie, était une femme d’action volontaire et que son époux François-Charles s’effaçait derrière elle, François-Joseph, au contraire, exerce son métier de souverain non seulement par profession mais par amour.
    Élisabeth, en revanche, meurtrie par le sort, renonce sans combattre à sa position à la cour et dans la famille pour errer à travers le monde. Elle vit en femme séparée, demeurée en bons termes avec son mari : libre de toutes ses décisions, elle consent à garder certaines apparences et à paraître aux côtés de François-Joseph en de rares cérémonies officielles. Un service minimum !
    Bien avant sa rencontre avec l’actrice Catherine Schratt, l’empereur tire les conséquences d’une vie conjugale chaotique. Il ne supporte plus son existence solitaire. Lors d’une promenade matinale dans le parc du château de Schönbrunn, en 1875, il croise sur son chemin une jeune femme. Elle s’appelle Anna, a seulement seize ans et est mariée depuis peu. À partir de ce moment, tous deux se rencontrent souvent et se retrouvent dans une partie fermée du parc. Lorsque, trois ans plus tard, Anna loue une villa dans l’allée de Schönbrunn, elle est assurée de la visite régulière de l’empereur, généralement entre quatre et cinq heures du matin. Elle devient sa maîtresse mais leur attachement ne va pas au-delà.
    Le deuxième mari d’Anna, un employé de la Compagnie des Chemins de Fer du Sud, sera même au courant de la relation. La villa de la Maxingstrasse, face au parc de Schönbrunn, que le couple acquiert en 1884 pour quinze mille florins et fait aménager princièrement pour la même somme, est un cadeau de l’empereur. En outre, Anna reçoit de l’argent pour ses trois enfants, bien qu’il ne soit pas certain qu’ils aient tous été de François-Joseph. Après que ce dernier a fait la connaissance de Catherine Schratt, ses visites matinales à Anna commencent à s’espacer. C’est en 1889 qu’il met un terme par écrit à une relation qui a duré plus de quatorze ans, accompagnant sa lettre d’un dédommagement de deux cent mille florins.
    L’impératrice n’a aucune idée de l’existence d’Anna Nahowski. Elle est persuadée que son mari lui est fidèle. Cependant, sa conscience la tracasse peu à peu. Non qu’elle songe à être plus souvent à ses côtés, mais elle pense à lui chercher une compagne.
    Curieusement, François-Joseph n’est pas jaloux des ravages que provoque la beauté de sa femme. Parlant un jour de son aide de camp, le comte Bellegarde, il écrit entre parenthèses : « Surtout ne rougis pas ! » Car l’officier, au début, a trahi un faible pour l’impératrice ; ce sentiment n’est pas réciproque. Un jour donc, lorsque le comte arrive à Possenhofen, envoyé par l’empereur, Élisabeth écrit à François-Joseph : « Bellegarde est arrivé. Sois tranquille, je ne suis pas coquette avec lui, ni avec personne. »
    On a beaucoup écrit sur le charme du Hongrois Jules Andrassy et sur les faveurs qu’elle aurait eues pour lui. Dès leur première rencontre en 1865, à une fête de la cour, des affinités se déclarent. Il est frappé par le charme infini et la beauté de sa souveraine. De son côté, elle a beaucoup entendu parler de lui, surtout par Ida Ferenczy ; elle considère non sans quelque curiosité « le beau pendu de 1848 » qui a su échapper au gibet et s’entend à charmer toutes les femmes. Vêtu du pittoresque costume des magnats – un uniforme brodé d’or et bordé d’une fourrure de léopard –, grand et svelte, ses nobles traits encadrés d’une barbe sombre, il incarne le type parfait du grand seigneur hongrois. Élisabeth se montre fascinée par cet homme qui expose avec passion les inquiétudes de son pays. En général, les requêtes hongroises trouvèrent toujours une oreille favorable chez l’impératrice qui veilla à ce que les délégations pussent les présenter aussi à l’empereur, le seul décisionnaire en fin de compte.
    Andrassy se rend compte que c’est par l’intermédiaire de cette belle jeune femme qui manifeste tant de sympathie pour la Hongrie et son peuple qu’il peut gagner à ses projets l’empereur hésitant. Car chacun sait qu’il est aussi amoureux qu’au premier jour. Se peut-il que la longue amitié et la complicité qui débutent ainsi aient été conclues par un lien charnel ? Se peut-il que Marie-Valérie, née le 22 avril 1868, ait pour père

Weitere Kostenlose Bücher